BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er mars 2023

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM et présenté à l’échelle du bassin Adour-Garonne ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

Le BSH du bassin Rhône-Méditerranée est par ailleurs disponible sur le SIE Rhône-Méditerranée.

Commentaire général au 08/03/2023 :
Si les précipitations ont été au rendez-vous au mois de janvier 2023 sur une grande partie du bassin, en incluant le mois de février, ce début d’année reste marqué par un déficit de pluviométrie notable dans la moitié est du bassin Adour-Garonne. Seule la façade atlantique a connu des précipitations conformes à la normale depuis le début de la période de recharge, la sécheresse pouvant être même qualifiée d’extrême dans la partie orientale du bassin.
Alors que les précipitations de janvier ont permis de recharger l’ensemble des nappes libres du bassin (90% d’indicateurs présentaient des niveaux orientés à la hausse), la situation est nettement plus contrastée en février puisque les niveaux orientés à la hausse (45%) ne sont guère plus nombreux que ceux orientés à la baisse (42%). Cela marque un coup d’arrêt à la recharge qui prenait progressivement de l’ampleur les mois précédents, malgré un démarrage tardif.
En matière d’IPS, si les précipitations de janvier avaient permis d’améliorer provisoirement la situation (+1 classe d’IPS sur un quart des indicateurs et +2 classes d’IPS sur un cinquième des indicateurs), limitant les niveaux inférieurs à la moyenne pour un mois de janvier à un indicateur sur deux, la sécheresse de février a ramené l’état des nappes à ce qui était observé fin 2022 (-1 classe d’IPS sur un tiers des indicateurs et -2 classes sur un cinquième des indicateurs). L’excédent de recharge de janvier est donc déjà effacé en février.
La tendance observée depuis avril 2022, avec une majorité d’indicateurs présentant un niveau inférieur à la moyenne s’est donc maintenue en janvier (de peu, 52%) et en février (71%). Plus précisément, le mois de février est proche du mois de décembre et se caractérise par :

  • Aucun niveau haut ou très haut, comme en novembre 2022 ;
  • 6% de niveaux modérément hauts, soit deux indicateurs avec un niveau supérieur à la moyenne, comme en décembre 2022 ;
  • Un quart (23%) de niveaux proches de la moyenne ;
  • 39% de niveaux modérément bas, comme en décembre 2022 ;
  • Un tiers (32%) de niveaux bas (13%) ou très bas (19%), une situation un peu moins défavorable que fin 2022.

L’année 2017, année de mise en place de l’indicateur IPS, a servi de point de comparaison pour une année sèche depuis le printemps 2022. A l’échelle du bassin, le mois de février 2023 est le plus défavorable en terme d’IPS depuis le mois de février…2017, avec une situation toutefois pire (87% de niveaux inférieurs à la moyenne, 43% de niveaux bas ou très bas).
Au niveau géographique, la situation est particulièrement critique pour les sources des Causses, et globalement très défavorable pour les nappes calcaires, Jurassique et Crétacé confondus. Inversement, on reste proche de la moyenne pour les nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau.

BSH AG 2023 02


Bilan Global IPS


Bilan Global Evol


BSH Compar IP 2023 02

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
Pour les aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois, les niveaux sont majoritairement orientés à la baisse en février 2023, après une hausse généralisée en janvier. La seule exception pour février vient du piézomètre de Mortagne-sur-Gironde (17, estuaire Gironde), dont le niveau reste orienté à la hausse.
En matière d’IPS, signe d’une recharge globalement un peu excédentaire sur les deux premiers mois de 2023, les indices IPS ont progressé d’une classe sur 3 des 4 piézomètres, le niveau restant par contre très bas à Bourrou (24, SO Périgueux). Ils sont désormais bas à Mortagne-sur-Gironde et modérément bas à Saint-Agnant (17, Sud Rochefort) et Dignac (16, SE Angoulême). Signalons toutefois que l’évolution a été contrastée pendant les deux mois, puisque les précipitations de janvier avaient conduit à une hausse d’une classe d’IPS supplémentaire en janvier, avant une baisse en février (à l’exception de Mortagne-sur-Gironde).
A la fin du mois de février, toujours sous l’influence de la forte recharge de janvier, les niveaux sont supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 2,1 à 3,7 m sur 3 des 4 piézomètres. L’exception vient du piézomètre de Bourrou, où le niveau reste très proche du HMNA (+5 cm).

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
Pour les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne, les niveaux ont été partout orientés à la hausse sur les deux premiers mois de 2023. La seule exception vient du piézomètre de Latresne (33, SE Bordeaux) dont le niveau est orienté à la baisse en février.
En matière d’IPS, signe d’une recharge déficitaire dans l’ensemble de ce secteur, une baisse d’une classe sur les deux mois a été observée. La baisse est intervenue dès janvier pour La Force (24, Ouest Bergerac) et Marcellus (47, Ouest Marmande), dont le niveau est passé de modérément bas à bas. Elle n’est intervenue qu’en février pour Latresne (de proche de la moyenne à modérément bas) et Sauveterre-Saint-Denis (47, SE Agen), dont le niveau passe de haut à modérément haut.
A l’échelle du système aquifère  , pour la première fois depuis octobre 2019, les niveaux sont globalement inférieurs à la moyenne sur ce secteur, qui était depuis cette époque l’un des plus favorisés du bassin.
Fin février, les niveaux restent proches du niveau d’étiage moyen (HMNA) à La Force (+3 cm) et Marcellus (+11 cm). Ils sont par contre un peu plus élevés, à Sauveterre-Saint-Denis (+51 cm) et Latresne (+67 cm).

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
Pour les indicateurs ponctuels de la nappe du Plio-Quaternaire aquitain, les niveaux sont partout orientés à la hausse en janvier 2023 et majoritairement stables en février, les exceptions concernant les piézomètres de Saucats (33, Sud Bordeaux) et Ychoux (40, Sud bassin d’Arcachon), où les niveaux sont restés à la hausse.
Quant à l’IPS, il a augmenté d’une classe depuis fin 2022 à l’ouest de Bordeaux (Le Temple et Lanton), où le niveau est passé de modérément bas à proche de la moyenne. Signe d’une recharge globalement proche de la normale sur ces deux premiers mois de 2023, l’IPS est resté identique sur les 3 autres piézomètres mais avec des valeurs très différentes : niveau modérément haut à Campet-et-Lamolère (40, Ouest Mont-de-Marsan), modérément bas à Ychoux et très bas à Saucats.
Rappelons que pour ce piézomètre, au battement saisonnier plus important que les autres, marqué par de très fortes baisses du niveau piézométrique   pendant l’été, l’IPS est systématiquement inférieur à la moyenne depuis la mise en place de cet indicateur début 2017, à l’exception de 7 mois en 2020 et 2021. Ces résultats suggèrent une tendance à la baisse sur la chronique, même si l’absence de données quotidiennes avant juin 2008 ne permet pas d’étayer mathématiquement cette analyse.
Fin février, les niveaux étaient partout supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,9 à 1,4 m, à l’exception de Campet-et-Lamolère, au battement plus faible, où le niveau n’est que 35 cm au-dessus du HMNA.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
Pour la nappe alluviale de l’Adour, les niveaux ont été partout orientés à la hausse en janvier 2023 et majoritairement orientés à la baisse en février, à la seule exception de Laloubère (65, Sud Tarbes), où le niveau est resté orienté à la hausse.
En matière d’IPS, les évolutions ont suivi celles des niveaux avec des hausses de classe en janvier, où la recharge a été excédentaire, et des baisses en février, où la pluviométrie a manqué. La situation se partage désormais entre niveaux modérément bas à Saint-Cricq-du-Gave (40, Ouest Orthez) et Lafitole (65, Nord Tarbes), et proches de la moyenne à Tarsac (32, SE Mont-de-Marsan) et Laloubère.
A l’échelle du système aquifère  , la situation est globalement un peu moins favorable que fin 2022, mais reste proche de la moyenne, ce qui en fait le secteur le moins défavorisé du bassin en ce début d’année.
Fin décembre, les niveaux sont supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de respectivement 0,2 (Lafitole) à 1,1 m (Laloubère).
Pour rappel, le piézomètre de Lafitole a un battement très limité du fait de son emplacement et présente aussi une chronique plus longue, incluant les années très humides de la première moitié des années 1990.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
Pour les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents, les niveaux sont majoritairement en hausse en janvier et février 2023. Les seules exceptions concernent les piézomètres d’Ondes (31, Nord Toulouse), stable ces deux derniers mois, et des Barthes (82, Est Moissac), stable en janvier.
En matière d’IPS, les évolutions sont limitées, puisque, sur les deux premiers mois de 2023, ces deux piézomètres ont connu une baisse d’une classe en janvier (Les Barthes) ou février (Ondes). Inversement, les piézomètres du Fauga (31, Sud Muret) et de Verniolle (09, Sud Pamiers) ont connu une hausse d’une classe en février. Les niveaux sont donc majoritairement modérément bas, les exceptions concernant d’un côté Les Barthes (niveau bas), et de l’autre Saint-Porquier (82, SE Castelsarrasin) et Saint-Elix (31, NE Cazères), aux niveaux proches de la moyenne.
Fin février, les niveaux restent inférieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 7 cm aux Barthes, dont le niveau est bas pour un mois de février. Ailleurs, ils dépassent le HMNA de 0,1 à 0,4 m, et même 0,9 m pour Saint-Elix, au battement plus important.

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
Pour les aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, l’évolution a été très contrastée sur les deux premiers mois de 2023, avec des niveaux orientés à la hausse en janvier, et à la baisse en février. Les seules exceptions concernent la source du ruisseau des Bardels (12, Nord Rodez), au niveau stable en janvier, et le piézomètre de Ruffec (16, Nord Angoulême), au niveau resté en hausse en février.
En matière d’IPS, les évolutions ont suivies celles des niveaux, avec une harmonisation remarquable. Suite aux précipitations de janvier, les niveaux sont devenus partout modérément bas sur les sources des Causses et le piézomètre de Ruffec, et proches de la moyenne sur les deux autres piézomètres charentais. Cela correspondait majoritairement à une hausse de 1 à 2 classes d’IPS, signe d’une recharge excédentaire.
La situation s’est toutefois inversée en février, avec une baisse de 2 classes d’IPS sur toutes les sources des Causses, dont les niveaux sont donc tous très bas, suite au déficit de pluviométrie. La situation s’est par contre nettement moins dégradée dans les Charentes : le niveau est même passé de modérément bas à proche de la moyenne à Ruffec, tandis que les deux autres piézomètres ont connu l’évolution inverse.
Dans les Causses, de par la nature même du régime hydrologique des sources, les niveaux sont toujours proches du niveau d’étiage moyen (HMNA). Fin février, ils sont au-dessus de 1 à 5 cm pour 3 des 4 sources dont les données sont disponibles. Pour la Gourgue (82, Est Caussade), le niveau dépasse même le HMNA de 20 cm, bien qu’il reste très bas pour un mois de février. Dans les Charentes, pour ces piézomètres au fort battement, les niveaux dépassent partout le HMNA de plusieurs mètres (de 4,6 à 8,2 m).

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er mars 2023 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article).
Le bulletin et la carte nationale au format PDF sont téléchargeables en bas de la page indiquée dans le lien.

Pour rappel vous pouvez consulter le BSH du bassin Rhône-Méditerranée sur le SIE.

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