BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er mars 2019

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

A partir du premier bulletin de l’année 2019, en plus de la cartographie habituelle et des commentaires habituels, les chroniques piézométriques (évolution des niveaux sur les 30 dernières années et sur la dernière année) sont présentées pour chaque système aquifère  , à l’exception des aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, séparés en partie nord (Charentes) et sud (sources des Causses).

Afin de comparer l’évolution des niveaux sur un même graphique, le niveau piézométrique   se voit soustraire la moyenne des niveaux mensuels moyens d’étiage ou HMNA [1]. Cela permet à la fois de comparer les recharges / tarissements entre les différents secteurs d’un même système aquifère  , et de positionner le niveau par rapport à celui d’un étiage moyen. Comme pour le calcul des IPS, ce dernier point est toutefois conditionné par le fait que les chroniques n’ont pas la même durée et peuvent recouper des cycles hydrologiques différents.

Commentaire général au 11/03/2019 :
La période de recharge des nappes libres du bassin Adour-Garonne entamée en fin d’année 2018 s’est poursuivie en ce début d’année 2019, notamment à la fin du mois de janvier et au début du mois de février, qui a par la suite plutôt été marqué par un temps sec. Ainsi, pour le mois de février 2019, les niveaux sont orientés à la hausse sur la totalité des indicateurs ponctuels et globaux.

A l’échelle du bassin Adour-Garonne, la pluviométrie enregistrée en ce début d’année 2019 a permis un fort épisode de recharge fin janvier – début février. Mais, il a été combiné à une recharge précédemment limitée depuis l’étiage de septembre-octobre et à un manque de précipitations par la suite. Ainsi, la tendance dominante pour les nappes libres du bassin Adour-Garonne est à des niveaux proches de la moyenne pour le mois de février 2019, sur l’ensemble des systèmes aquifères, à l’exception peut-être du Plio-Quaternaire aquitain, où les niveaux seraient plutôt modérément bas.

A l’échelle des indicateurs ponctuels, plus de la moitié (53%) des niveaux sont proches de la moyenne pour un mois de février. Ils sont modérément hauts pour un tiers (33%) des indicateurs, principalement dans les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents et pour la partie sud des aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur (secteur des Causses). Enfin, ils ne sont inférieurs à la moyenne que pour 13% des indicateurs et, à l’exception d’un indicateur avec un niveau bas, les autres correspondent à des niveaux modérément bas.

Dans l’ensemble, la tendance observée en tout début d’année se confirme : après une année 2018 contrastée (longue recharge hivernale et printanière puis longue sécheresse estivale et automnale) qui avait toutefois permis de maintenir longtemps des niveaux plutôt supérieurs à la moyenne, la période de recharge 2018-2019 est pour l’instant mitigée, avec une très forte homogénéisation des niveaux piézométriques autour de la moyenne sur l’ensemble du bassin.

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
Comme en décembre 2018, et après une situation plus contrastée en janvier 2019, les niveaux sont orientés à la hausse sur tous les indicateurs en février. L’IPS a peu varié depuis le mois de décembre, mais la tendance observée à l’échelle du bassin se vérifie parfaitement ici puisque les niveaux modérément bas observés sur la côte charentaise sont désormais proches de la moyenne, et les niveaux hauts observés au sud-est d’Angoulême sont désormais modérément hauts. Ailleurs, les niveaux restent proches de la moyenne, ce qui est également le cas à l’échelle du système aquifère  , comme en fin d’année 2018.

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
Pour les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne, la tendance générale à la hausse des niveaux est une nouveauté, alors que l’évolution était contrastée depuis octobre 2018. De la même manière, les niveaux sont désormais tous proches de la moyenne, avec une diminution de l’IPS progressive depuis octobre sur chacun des indicateurs, qui affichaient des niveaux modérément hauts à très hauts à l’étiage 2018. Cela indique une recharge pour l’instant plutôt inférieure à la moyenne, qui a donc effacé l’effet de la forte recharge 2017-2018.

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
La tendance (quasi-)générale à la hausse des niveaux observée pour la nappe du Plio-Quaternaire aquitain en décembre 2018 se confirme en ce début d’année 2019. La baisse des niveaux ayant été toutefois plus marquée pendant la période de sécheresse de l’été-automne 2018, les niveaux sont globalement un peu plus bas que dans le reste du bassin. S’ils restent modérément hauts et proches de la moyenne pour les indicateurs situés au nord-est du bassin d’Arcachon, ils sont bas à modérément bas un peu plus au sud. Cela inclut l’indicateur landais le plus au sud du système Plio-Quaternaire, pour lequel les données ne sont pas disponibles pour février, mais qui indiquait un niveau modérément bas (et un niveau en hausse) en janvier 2019. A l’échelle du système aquifère  , les niveaux sont donc modérément bas, comme en décembre 2018.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
Pour la nappe alluviale de l’Adour, la tendance est également à la hausse des niveaux sur l’ensemble des indicateurs. Les niveaux sont proches de la moyenne en amont, modérément bas au centre de la plaine alluviale et modérément hauts dans la partie avale. Par rapport au mois de décembre 2018, où les niveaux étaient alors bas en amont et proches de la moyenne dans la partie avale, la situation dénote donc une recharge sensible sur les deux premiers mois de 2019. La nappe alluviale du Gave de Pau souffre quant à elle toujours de l’absence de données depuis le 11 décembre dernier sur son piézomètre de suivi. A l’échelle du système aquifère  , les niveaux restent donc en hausse, et sont désormais proches de la moyenne alors qu’ils étaient modérément bas en décembre.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
Pour les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents, les niveaux sont également partout à la hausse en ce mois de février 2019, alors que la recharge n’avait pas encore été significative en décembre 2018, où les niveaux étaient globalement stables. Concernant les niveaux proprement dits, on constate à nouveau un clivage – peu marqué toutefois – entre la partie amont et la partie aval du système aquifère  . En amont de Toulouse, les niveaux sont modérément hauts, alors qu’ils sont globalement proches de la moyenne en aval, à quelques nuances près : niveaux modérément bas dans la vallée de la Garonne en Tarn-et-Garonne, niveaux modérément hauts dans la vallée de l’Aveyron, à proximité des Causses du Quercy. A l’échelle du système aquifère  , les niveaux modérément hauts en décembre, sont désormais plutôt proches de la moyenne, et en hausse pour le mois de février.

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
Pour les calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, la tendance à la hausse était déjà quasi-générale en décembre 2018, elle est désormais générale en février 2019, même s’il faut noter qu’entre temps, les niveaux ont baissé en janvier sur toutes les sources des Causses. Dans ce secteur, les niveaux restent toutefois plus élevés, puisqu’ils sont majoritairement modérément hauts. Ils sont toutefois proches de la moyenne dans le sud des Grands Causses et le nord des Causses du Quercy, rejoignant ainsi la tendance observée sur tous les indicateurs charentais. A l’échelle du système aquifère   et comme ailleurs dans le bassin, le début d’année 2019 se caractérise par des niveaux en hausse et globalement proches de la moyenne, alors que le début de la période de recharge avait permis d’atteindre des niveaux modérément hauts.

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er mars 2019 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article) :

Note d’information sur l’état des nappes d’eau souterraine.

Carte de France de la situation des nappes au 1er mars 2019.

[1HMNA = minimum sur l’année des moyennes mensuelles (correspondant généralement dans le bassin Adour-Garonne à un mois compris entre août et octobre).

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