BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er mars 2021

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM et présenté à l’échelle du bassin Adour-Garonne ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

Commentaire général au 08/03/2021 :
Après un automne 2020 normal à très humide suivant les secteurs, l’hiver 2020-2021 a été globalement modérément humide du point de vue du cumul pluviométrique pour le bassin Adour-Garonne. Sur ces trois derniers mois, les particularités locales se situent dans les Landes, très humides, et les Pyrénées (Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne et Ariège) où la situation est plus proche de la normale. Plus récemment, le mois de février a connu des précipitations voisines d’une situation normale sur l’ensemble du bassin.
Ces conditions de précipitations normales à supérieures à la normale permettent à la recharge saisonnière des nappes de se poursuivre efficacement, puisque plus de 80% des niveaux étaient orientés à la hausse, aussi bien en janvier qu’en février 2021. Sur ces deux mois, un seul indicateur ponctuel a vu son niveau moyen mensuel baisser.
La pluviométrie efficace de ces derniers mois est intervenue sur des niveaux déjà majoritairement supérieurs à proches de la moyenne grâce à une recharge 2019-2020 nettement excédentaire et un début de recharge à l’automne 2020 lui aussi favorable. Ainsi, en janvier et en février 2021, aucun indicateur ponctuel ne présente de niveau inférieur à sa moyenne pour ces mois de l’année, un phénomène qui ne s’était produit qu’une seule fois, en mars 2020, depuis la mise en place de l’IPS au début de l’année 2017.
En matière d’IPS, le mois de février se caractérise par :

  • Une quasi-totalité (93%) de niveaux supérieurs à la moyenne, un chiffre qui ne cesse de croître depuis novembre ;
  • Une très grande majorité (87%) présente un niveau haut ou très haut ;
  • Une majorité (60%) présente un niveau très haut ;
  • Deux indicateurs (7%) ont un niveau proche de la moyenne et deux autres ont un niveau modérément haut.

A l’exception du mois de novembre, la période de recharge 2020-2021 se caractérise par une hausse constante des niveaux hauts, illustrant une recharge nettement excédentaire par rapport à la moyenne. Les niveaux très hauts dominent sur une majorité du bassin, à l’exception des nappes alluviales de la Garonne amont et de ses affluents, aux niveaux hauts, mais à l’inertie plus importante, et des nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau, aux niveaux globalement modérément hauts.
Signalons enfin que ce début d’année 2021 a été l’occasion d’enregistrer des niveaux records sur 11 des 30 indicateurs du BSH Adour-Garonne disposant de données pour cette période, répartis sur 5 des 6 grands systèmes aquifères du bassin.

BSH AG 2021 02


Bilan Global IPS


Bilan Global Evol


BSH Compar IP

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
La tendance générale à la hausse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois.
Quant à l’IPS, il se répartit entre niveaux hauts sur la façade atlantique (Saint-Agnant, 17, Sud Rochefort et Mortagne-sur-Gironde, 17, estuaire Gironde) et niveaux très hauts plus à l’est (Bourrou, 24, SO Périgueux et Dignac, 16, SE Angoulême).
Les mois de janvier et février ont été marqués par deux épisodes de décharge, entrecoupées d’une forte recharge fin janvier – début février (+5,5 m et +6,1 m en quelques jours pour les piézomètres les plus réactifs, Dignac et Mortagne-sur-Gironde), à l’occasion d’importantes précipitations.
Suite à ces épisodes, à la fin du mois de février, les niveaux sont supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 1 m sur le piézomètre le moins réactif (Bourrou) à 6,9 à 9,3 m sur les piézomètres aux plus forts battements (Dignac et Mortagne-sur-Gironde).
Les niveaux les plus hauts des chroniques respectives de Dignac et Bourrou ont été enregistrés les 02 et 14/02/2021.

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
La tendance générale à la hausse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne à la seule exception du piézomètre de Latresne (33, SE Bordeaux), dont le niveau moyen mensuel est resté stable en février.
En matière d’IPS, les quatre indicateurs ponctuels présentent un niveau très haut pour un mois de février, dans la lignée de la situation particulièrement favorable des mois précédents pour ces nappes alluviales.
Là aussi, une forte recharge a été observée à la suite des fortes précipitations de fin janvier – début février, atteignant +5,5 m sur le piézomètre le plus réactif (Marcellus, 47, Ouest Marmande).
Début mars, le niveau était supérieur au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 3,1 m sur ce piézomètre, et était entre 1 et 1,6 m au dessus du HMNA sur les trois autres piézomètres, aux battements saisonniers moins prononcés.
Les niveaux les plus hauts des chroniques respectives de Sauveterre-Saint-Denis (47, SE Agen), Marcellus et La Force (24, Ouest Bergerac) ont été enregistrés les 03, 04 et 10/02/2021.

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
En ce qui concerne l’évolution des niveaux, la nappe du Plio-Quaternaire aquitain se distingue des autres grands systèmes aquifères du bassin Adour-Garonne. En effet, seuls deux indicateurs sur cinq voient leur niveau moyen mensuel augmenter en février (Saucats, 33, Sud Bordeaux et Campet-et-Lamolère, 40, Ouest Mont-de-Marsan). Deux autres indicateurs (Lanton, 33, O-SO Bordeaux et Ychoux, 40, Sud bassin d’Arcachon) ont enregistré une stabilisation du niveau moyen mensuel. Enfin, celui-ci a baissé en février pour le dernier indicateur, Le Temple (33, Ouest Bordeaux), le seul piézomètre dans ce cas dans tout le bassin Adour-Garonne.
Quant à l’IPS, pour quatre des cinq indicateurs, les niveaux restent hauts (Lanton) à très hauts pour un mois de février.
La seule exception concerne toujours le piézomètre de Saucats, dont le niveau est toutefois de nouveau proche de la moyenne depuis le mois de janvier. Ce phénomène est notable pour ct ouvrage, où la dynamique de la nappe est particulière, avec de très fortes baisses du niveau piézométrique   pendant l’été. Ainsi, l’IPS est systématiquement inférieur à la moyenne depuis la mise en place de cet indicateur début 2017, à l’exception préalable de 3 mois entre mars et juin 2020.
Début mars, les niveaux étaient supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,7 à 1,5 m. Les niveaux les plus hauts des chroniques respectives de Campet-et-Lamolère et du Temple ont été enregistrés les 02 et 11/01/2021.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
La tendance générale à la hausse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau à la seule exception du piézomètre de Latresne Tarsac (32, SE Mont-de-Marsan), dont le niveau moyen mensuel est resté stable en février.
En matière d’IPS, les nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau se distinguent comme le seul grand système aquifère   du bassin Adour-Garonne ne présentant pas de niveaux très hauts pour un mois de février. Ainsi, les niveaux sont hauts à Tarsac et Laloubère (65, Sud Tarbes), modérément hauts à Saint-Cricq-du-Gave (40, Ouest Orthez) et proches de la moyenne à Lafitole (65, Nord Tarbes).
Concernant Lafitole, son IPS est influencé par une chronique plus longue, incluant les années très humides de la première moitié des années 1990, ainsi que par un battement annuel très faible. La recharge de +0,72 m entre début octobre 2020 et fin janvier 2021 dépasse ainsi largement le battement moyen de 0,5 m. Le niveau est toutefois redescendu de 0,46 m en février, et n’est déjà plus supérieur au niveau d’étiage moyen (HMNA) que de 10 cm.
Ailleurs, les fortes précipitations de fin janvier – début février et la recharge qui les ont accompagnées ont également été suivies d’une décharge, limitant les niveaux à début mars à 0,6 à 1,5 m au-dessus du HMNA.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
La tendance générale à la hausse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents.
Quant à l’IPS, moins favorable que sur le reste du bassin les mois précédents du fait de nappes un peu plus inertielles, il commence à s’en approcher en ce mois de février, puisque les niveaux sont très hauts sur trois indicateurs et hauts sur trois autres.
Le seul écart à la tendance générale concerne toujours le piézomètre de Saint-Porquier (82, SE Castelsarrasin), à l’IPS influencé par sa chronique plus longue incluant les années plus humides de la première moitié des années 1990.
Fin février, si la plupart des piézomètres ont déjà entamé une phase de décharge après la recharge liée aux fortes précipitations de fin janvier – début février, ce n’est pas le cas pour les piézomètres les moins réactifs, Saint-Porquier et Les Barthes (82, Est Moissac), dont le niveau croît sans discontinuer depuis décembre 2020.
Début mars, les niveaux étaient supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,6 à 1 m sur les piézomètres au battement annuel moindre et de 1,6 à 2,3 m sur les autres.
Parmi ces derniers, les niveaux les plus hauts des chroniques respectives de Saint-Elix (31, NE Cazères) et de Bioule (82, Est Montauban) ont été enregistrés les 01 et 09/02/2021.

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
La tendance générale à la hausse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, pour lesquels des données étaient disponibles en ce début 2021 (problèmes de transmission pour les deux indicateurs des Grands Causses).
En matière d’IPS, là encore, les cinq indicateurs avec des données présentent un niveau très haut pour un mois de février, faisant disparaître le clivage entre les Causses du Quercy et la partie charentaise de ce vaste système aquifère  .
Dans le cas des sources karstiques des Causses, cela s’explique par une grande réactivité aux précipitations, avec des niveaux dépassant de plus de 1 m le niveau d’étiage moyen (HMNA) à l’occasion des fortes précipitations de fin janvier – début février. Ainsi, les niveaux les plus hauts des chroniques respectives du Lantouy (12, Est Cahors) et de La Gourgue (82, Est Caussade) ont été enregistrés le 02/02/2021.
Pour les piézomètres charentais, à l’amplitude du battement saisonnier considérable, le niveau à fin février est supérieur au HMNA de 8,5 (Ruffec, 16, Nord Angoulême) à 20,4 m (Saint-Projet, 16, NE Angoulême).

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er mars 2021 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article).
Le bulletin et la carte nationale au format PDF sont téléchargeables en bas de la page indiquée dans le lien.

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