BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er mars 2022

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM et présenté à l’échelle du bassin Adour-Garonne ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

Le BSH du bassin Rhône-Méditerranée est par ailleurs disponible sur le SIE Rhône-Méditerranée.

Commentaire général au 07/03/2022 :
Depuis le début de la période de recharge 2021-2022, commencée relativement tardivement (entre novembre et décembre suivant les secteurs), la pluviométrie est globalement normale sur le bassin Adour-Garonne. Toutefois, le mois de février a été marquée par une sécheresse modérée dans toute la partie ouest du bassin, la pluviométrie restant plus proche d’une situation normale dans la partie est.
Alors que, à l’instar du mois de décembre, les niveaux étaient très majoritairement orientés à la hausse en janvier 2022 (81% des indicateurs ponctuels), le manque de précipitations significatives a entraîné une inversion de la tendance dès ce mois de février : 61% des indicateurs ponctuels ont vu leur niveau moyen mensuel baisser, essentiellement concentrés sur les aquifères calcaires (Charentes, Périgord, Causses) et les alluvions de l’Adour. Par ailleurs, un cinquième des niveaux (21%) sont restés stables en février, essentiellement dans le secteur du Plio-Quaternaire aquitain. Enfin, les 18% de niveaux restant orientés à la hausse se retrouvent en grande partie dans les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses affluents.
En matière d’IPS, si la situation au mois de janvier était très proche de celle de décembre, et même légèrement plus favorable avec une augmentation des niveaux hauts aux dépens des niveaux proches de la normale, elle s’est nettement dégradée en février avec l’arrêt de la recharge sur une grande partie du bassin. Ainsi, si un quart (27%) des indicateurs ont vu leur indice se maintenir, une petite moitié (46%) ont vu leur indice baisser d’une classe et un quart (27%) de 2 classes (voire 3 sur un point).
Plus précisément, le mois de février se caractérise par :

  • 8% de niveaux hauts ou très hauts, contre 41% en janvier ;
  • Un cinquième (21%) de niveaux modérément hauts, comme les 3 derniers mois ;
  • Un tiers (32%) de niveaux proches de la moyenne, dans la lignée des mois de novembre et décembre ;
  • 11% de niveaux modérément bas, à l’instar des mois de décembre et janvier ;
  • Un tiers (29%) de niveaux bas (25%, en forte hausse) ou très bas (4%, stable).

Cette situation témoigne d’une recharge 2021-2022 se concentrant pour l’instant sur les mois de décembre et janvier. Après un démarrage tardif, les précipitations significatives ont à nouveau fait défaut en février. Alors que l’on partait d’un étiage peu sévère, la recharge 2021-2022 pour l’instant limitée présage d’une situation moins favorable alors que la hausse des températures et donc de l’évapotranspiration vont limiter nettement l’efficacité des pluies d’ici deux à trois mois.
Par rapport aux années précédentes, la situation est moins favorable que pour les mois de février de ces trois dernières années, et il faut remonter à février 2017 pour trouver trace d’une situation (nettement) plus dégradée. Au niveau géographique, seules les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses affluents gardent des niveaux majoritairement supérieurs à la moyenne. Pour la première fois depuis octobre 2019, les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne ne sont plus dans ce cas, affichant désormais un niveau globalement proche de la moyenne.

BSH AG 2022 02


Bilan Global IPS


Bilan Global Evol


BSH Compar IP 2022 02

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
Les aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois suivent la tendance majoritaire du bassin Adour-Garonne avec des niveaux orientés à la baisse sur 3 des 4 indicateurs au mois de février 2022, après deux mois de hausse. La seule exception concerne le piézomètre de Mortagne-sur-Gironde (17, estuaire Gironde), dont le niveau est resté stable.
En matière d’IPS, la situation reste peu favorable dans ce secteur, avec deux niveaux modérément bas en février, (Dignac, 16, SE Angoulême et Mortagne-sur-Gironde), un niveau bas (Bourrou, 24, SO Périgueux) et un niveau qui reste très bas depuis décembre (Saint-Agnant, 17, Sud Rochefort). Hormis ce dernier, les 3 autres piézomètres ont connu une baisse d’une classe en février après un maintien en janvier, illustrant une recharge déficitaire en février.
A la fin du mois de février, les niveaux restent inférieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) à Saint-Agnant (-15 cm), mais restent 43 cm au-dessus du HMNA à Bourrou. Sur les piézomètres plus réactifs (Dignac et Mortagne-sur-Gironde), les niveaux restent très supérieurs au HMNA (+3,8 – 3,9 m). A noter que s’il est resté stable par rapport à fin 2021 sur les deux premiers piézomètres, le niveau a fortement baissé à Dignac (-4,7 m) et un peu augmenté (+0,37 m) à Mortagne-sur-Gironde.

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
Pour les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne, l’évolution a été contrastée en février 2022 après deux mois de hausse généralisée : les niveaux baissent à Marcellus (47, Ouest Marmande) et Latresne (33, SE Bordeaux) mais continuent d’augmenter à La Force (24, Ouest Bergerac).
En matière d’IPS, le déficit de recharge en février se traduit par une baisse d’une à deux classes sur tous les piézomètres. Si les niveaux restent modérément hauts à Latresne, ils sont désormais proches de la moyenne à La Force et Marcellus.
L’absence de données du 1er janvier au 22 février sur le piézomètre de Sauveterre-Saint-Denis (47, SE Agen) fausse toutefois l’interprétation à l’échelle de l’ensemble aquifère, qui connaissait une situation particulièrement favorable à l’échelle du bassin Adour-Garonne depuis deux ans. Pour information, la moyenne des niveaux disponibles sur la dernière semaine de février correspondrait à un niveau haut pour ce mois.
Fin février, les niveaux sont supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,5 (La Force) à 1,3 m (Marcellus). Hormis Latresne (-10 cm), le niveau est tout de même supérieur de 13 à 23 cm au niveau enregistré à la fin de l’année 2021.

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
Les niveaux sont partout stables sur les indicateurs ponctuels de la nappe du Plio-Quaternaire aquitain disposant de données pour ce mois de février 2022, ce qui constitue une originalité à l’échelle du bassin Adour-Garonne.
Quant à l’IPS, signe d’une recharge somme toute conforme à la normale, il a peu varié ces deux derniers mois, avec une baisse d’une classe sur deux indicateurs et une stabilité sur les deux autres indicateurs. Les niveaux restent donc majoritairement proches de la moyenne (Le Temple, 33, Ouest Bordeaux, Lanton, 33, O-SO Bordeaux et Ychoux, 40, Sud bassin d’Arcachon). Le quatrième point disposant de données (Saucats, 33, Sud Bordeaux) a désormais un niveau bas après cinq mois consécutifs de niveau modérément bas.
Toutefois, sur ce piézomètre au battement saisonnier plus important que les autres, marqué par de très fortes baisses du niveau piézométrique   pendant l’été, l’IPS est systématiquement inférieur à la moyenne depuis la mise en place de cet indicateur début 2017, à l’exception de 7 mois en 2020 et 2021. Ces résultats suggèrent une tendance à la baisse sur la chronique, même si l’absence de données quotidiennes avant juin 2008 ne permet pas d’étayer mathématiquement cette analyse.
Fin février, les niveaux étaient partout supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,96 à 1,56 m. Toutefois, les niveaux ont baissé d’une dizaine de centimètres par rapport à fin 2021, à la seule exception du piézomètre de Saucats (+16 cm).

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
A l’instar de la tendance majoritaire à l’échelle du bassin Adour-Garonne, les nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau se caractérisent par des niveaux orientés à la baisse sur tous les indicateurs disposant de données au mois de février 2022, après un mois de janvier déjà plutôt caractérisé par une stabilité des niveaux.
En matière d’IPS, ces nappes alluviales se distinguent par une baisse de 2 à 3 classes ces deux derniers mois, compensant la hausse enregistrée en décembre. C’est le signe d’une recharge nettement déficitaire en ce début d’année 2022. Les niveaux sont désormais proches de la moyenne à Tarsac (32, SE Mont-de-Marsan) et Laloubère (65, Sud Tarbes). Ils sont désormais bas à Lafitole (65, Nord Tarbes). En janvier, ils étaient très hauts à Saint-Cricq-du-Gave (40, Ouest Orthez), mais aucune donnée n’a été bancarisée depuis le 24/01.
Si, fin février, les niveaux restent supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) à Tarsac (+0,56 m) et Laloubère (+1,01 m), ils sont déjà au niveau du HMNA à Lafitole. Pour rappel, ce piézomètre a un battement très limité du fait de son emplacement et une chronique plus longue, incluant les années très humides de la première moitié des années 1990. Les niveaux ont toutefois partout baissé par rapport à fin 2021, de 4 cm (Lafitole) à 68 cm (Laloubère).

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
Contrairement à la tendance majoritaire à l’échelle du bassin Adour-Garonne, les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents ont vu leurs niveaux majoritairement (4 indicateurs sur 7) augmenter en février, après une hausse générale de janvier. Le niveau est toutefois en baisse à Bioule (82, Est Montauban) et Ondes (31, Nord Toulouse) et stable à Saint-Elix (31, NE Cazères).
En matière d’IPS, les évolutions ont été limitées ces deux derniers mois et peuvent globalement se résumer ainsi : hausse d’une classe en janvier, baisse d’une classe en février. Si la recharge a été comme partout inférieure à la normale en février, cela a été compensé au préalable par une recharge excédentaire en janvier.
Au niveau géographique, les disparités locales ont été lissées ces deux derniers mois. Ainsi, les niveaux sont modérément hauts en février sur 5 des 7 indicateurs. Les seules exceptions concernent les piézomètres de Saint-Porquier (82, SE Castelsarrasin, niveau haut) et Ondes (niveau très haut).
Les niveaux sont supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,4 m (Les Barthes, 82, Est Moissac) à 1,7 m (Saint-Elix), et sont partout en hausse par rapport à fin 2021 : de 6 cm à Bioule (82, Est Montauban) à 1,24 m à Saint-Porquier.

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
Les aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur se caractérisent par des niveaux orientés à la baisse sur tous les indicateurs disposant de données au mois de février 2022, suivant la tendance majoritaire à l’échelle du bassin Adour-Garonne.
En matière d’IPS, si les évolutions sont contrastées suivant les secteurs, les niveaux de février sont relativement homogènes. Pour les sources des Causses, les indicateurs ont perdu deux à cinq classes d’IPS depuis décembre, signe de l’absence de précipitations régulières depuis décembre sur ces systèmes très réactifs. Inversement, dans la partie charentaise, l’évolution est plus limitée, avec une stabilité de l’IPS sur deux indicateurs et une baisse d’une classe à Ruffec (16, Nord Angoulême). Ce secteur a notamment connu une recharge conséquente fin décembre et début janvier.
Les IPS correspondent désormais en majorité (4 indicateurs sur 7) à des niveaux bas. Le niveau est modérément bas pour le Blagour (46, Nord Souillac) et proche de la moyenne pour la Gourgue (82, Est Caussade) et le piézomètre de Saint-Projet (16, NE Angoulême).

Dans les Causses, les niveaux sont supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 8 à 45 cm à fin février, mais sont en baisse de 4 à 40 cm par rapport à fin 2021.
Dans les Charentes, pour ces piézomètres au fort battement, les niveaux sont supérieurs au HMNA de 2,7 m à Ruffec, 5,9 m à Ballans (17, NO Angoulême) et 11,6 m à Saint-Projet. Mais, là encore, les niveaux sont en baisse par rapport à fin 2021, de 2,2 m, 1,0 m et 0,17 m respectivement.

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er mars 2022 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article).
Le bulletin et la carte nationale au format PDF sont téléchargeables en bas de la page indiquée dans le lien.

Pour rappel vous pouvez consulter le BSH du bassin Rhône-Méditerranée sur le SIE.

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