BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er septembre 2019

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

A partir du premier bulletin de l’année 2019, en plus de la cartographie habituelle et des commentaires habituels, les chroniques piézométriques (évolution des niveaux sur les 30 dernières années et sur la dernière année) sont présentées pour chaque système aquifère  , à l’exception des aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, séparés en partie nord (Charentes) et sud (sources des Causses).

Afin de comparer l’évolution des niveaux sur un même graphique, le niveau piézométrique   se voit soustraire la moyenne des niveaux mensuels moyens d’étiage ou HMNA [1]. Cela permet à la fois de comparer les recharges / tarissements entre les différents secteurs d’un même système aquifère  , et de positionner le niveau par rapport à celui d’un étiage moyen. Comme pour le calcul des IPS, ce dernier point est toutefois conditionné par le fait que les chroniques n’ont pas la même durée et peuvent recouper des cycles hydrologiques différents.

Commentaire général au 09/09/2019 :
Par rapport à la fin du mois de juin et au mois de juillet particulièrement chauds et secs, le mois d’août 2019 a été marqué par des températures moins élevées et plusieurs épisodes pluvieux. En conséquence, alors que les niveaux des nappes libres du bassin Adour-Garonne étaient orientés à la baisse sur la quasi-totalité des indicateurs au mois de juillet, ils se stabilisent désormais sur 20% des indicateurs, la tendance à la baisse se maintenant toutefois sur les 80% restants, les pluies efficaces restant faibles en raison de la consommation en eau de la végétation.

Ce mois d’août contrasté se traduit par une faible évolution des niveaux par rapport au mois de juillet, qui se caractérise localement par quelques hausses ou baisses de l’IPS. La tendance dominante pour les nappes libres du bassin Adour-Garonne reste à des niveaux modérément bas pour le mois d’août 2019, même si deux des six indicateurs globaux présentent désormais des niveaux proches de la moyenne.

A l’échelle des indicateurs ponctuels, la proportion de niveaux inférieurs à la moyenne est en légère baisse alors que la proportion de niveaux bas ou très bas est en légère hausse par rapport au mois de juillet. Comme le mois dernier, un secteur en particulier concentre des niveaux bas et très bas, il s’agit des Causses du Quercy. Les niveaux les plus élevés, modérément hauts, se répartissent dans plusieurs secteurs, notamment la vallée de l’Adour, un secteur des Charentes autour d’Angoulême ou certaines zones du triangle Plio-Quaternaire.

Dans l’ensemble, alors que l’étiage 2018 avait été atteint avec des niveaux plutôt supérieurs à la moyenne et que le début de la période de recharge 2018-2019 avait permis de maintenir les niveaux proches de la moyenne, la sécheresse de la deuxième partie du mois de février et du mois de mars a fait baisser les niveaux. Après des mois d’avril, mai et début juin pluvieux, mais n’ayant pas permis de recharger conséquemment les nappes en raison de la croissance de la végétation, la tendance globale est donc à des niveaux modérément bas. La pluviométrie printanière a toutefois permis de limiter la baisse des niveaux, avant que celle-ci ne s’accélère avec la sécheresse qui s’est installée de fin juin à fin juillet. Au mois d’août, les précipitations ont permis de limiter à nouveau la baisse des niveaux.



Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
A l’échelle de l’indicateur global, la situation évolue peu par rapport aux mois précédents, et est même identique à celle du mois de juillet. En particulier, dans la partie occidentale, les niveaux restent modérément bas.
Dans le secteur de Dignac (16, Sud Angoulême), marqué par un épisode de recharge en juin, les niveaux sont plus élevés (modérément hauts), alors qu’ils sont bas plus au sud à Bourrou (24, SO Périgueux).
A l’ouest, à Mortagne-sur-Gironde (17, près estuaire Gironde), les niveaux sont désormais inférieurs au niveau d’étiage moyen, alors qu’ils restent proches des niveaux d’étiage moyen à Bourrou et Saint-Agnant (17, Sud Rochefort).
Par comparaison avec l’année 2017, particulièrement déficitaire pour la recharge de ces aquifères, la situation est moins critique en août 2019, en particulier sur la façade Atlantique.

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
A l’échelle de l’indicateur global, la situation n’évolue presque pas par rapport au mois de juillet : les niveaux sont modérément bas, à la seule exception de la vallée de la Dordogne, où le niveau est désormais proche de la moyenne, le niveau s’étant stabilisé en août.
Le niveau reste proche du niveau d’étiage moyen à Sauveterre-St-Denis (47, SE Agen) et Latresne (33, Sud Bordeaux).
C’était déjà le cas depuis le mois de juin pour Marcellus (47, Ouest Marmande), où certaines fluctuations semblent liées à des prélèvements en juillet et août. Sous cette influence, le niveau moyen reste inférieur au niveau d’étiage moyen. Du fait du battement plus important de la nappe dans ce secteur, cela ne se caractérise toutefois pas par un IPS plus bas.
Globalement, pour ce système aquifère  , les niveaux sont comparables à ceux du mois d’août 2017, à quelques contrastes locaux près.

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
Comme les mois précédents, alors que la tendance à la baisse générale du mois de juillet se poursuit en août, les niveaux des indicateurs ponctuels de la nappe du Plio-Quaternaire sont contrastés suivant les secteurs, mais identiques à ceux du mois de juillet.
Au nord-est du bassin d’Arcachon (Le Temple et Lanton, 33, Ouest Bordeaux) ainsi que dans la partie sud (Campet-et-Lamolère, 40, près Mont-de-Marsan), les niveaux restent plus élevés, proches de la moyenne à hauts. Fin août, ils se rapprochent toutefois tous du niveau d’étiage moyen.
Le niveau est passé sous le niveau d’étiage moyen au mois d’août à Ychoux (40, Est Biscarosse), où il reste par ailleurs modérément bas.
Avec une baisse rapide du niveau depuis mi-juin, le piézomètre de Saucats (33, SO Bordeaux), qui présente les battements les plus importants du système aquifère  , se situe désormais environ 1,3 m sous le niveau d’étiage moyen.
Comme pour les alluvions de la Garonne aval et de la Dordogne, les niveaux sont comparables à ceux du mois d’août 2017 pour ce système aquifère  , à quelques contrastes locaux près.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
Alors que les niveaux étaient partout orientés à la baisse dans la nappe alluviale de l’Adour au mois de juillet, ils se sont stabilisés dans les parties centrale et aval de la vallée.
Si les niveaux restent modérément hauts en amont (Peyta, 65, Sud Tarbes) et sont désormais hauts en aval (Tarsac, 32, SE Mont-de-Marsan), ils restent très bas à Lafitole (65, Nord Tarbes).
Dans ce secteur, le battement de la nappe est particulièrement faible (environ 0,5 m), le niveau est inférieur au niveau d’étiage moyen depuis mi-juin.
On notera enfin la présence de fluctuations vraisemblablement liés à des prélèvements dans le piézomètre de Peyta.
Globalement, la situation est comparable à celle du mois de juillet 2017, sauf dans la partie aval où les niveaux sont plus élevés.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
Malgré quelques disparités locales, la situation des nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents reste homogène, avec des niveaux modérément bas et une tendance à la baisse à l’échelle de l’indicateur global, comme les mois précédents.
En particulier, les classes d’IPS sont identiques à celles des mois de juin et juillet pour six des sept indicateurs ponctuels, la seule différence se situant dans la partie amont de la vallée de la Garonne, à St-Elix (31, NE Cazères), où le niveau passe de proche de la moyenne à modérément haut. A l’inverse, le niveau reste bas en aval de la vallée de la Garonne, à St-Porquier (82, SE Castelsarrasin).
Sur ce piézomètre ainsi que celui des Barthes (82, Est Moissac), dans la vallée du Tarn, les niveaux sont inférieurs au niveau d’étiage moyen, alors qu’ils sont très proches de ce dernier pour Bioule (82, Est Montauban), Ondes (31, NO Toulouse) et Le Fauga (31, Sud Muret).
Plus en amont (St-Elix et Verniolle, 09, Sud Pamiers), la troisième semaine du mois d’août a été marquée par un petit épisode de recharge qui permet de maintenir le niveau quelques dizaines de centimètres au-dessus du niveau d’étiage.
Par comparaison avec l’année 2017, notablement déficitaire pour la recharge de ces nappes alluviales, la situation est moins critique en août 2019.

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
A l’échelle du système aquifère   et comme dans tout le reste du bassin, le mois d’août 2019 se caractérise par des niveaux en baisse et modérément bas, comme les mois précédents.
Localement, la situation est contrastée. Les niveaux sont bas à très bas pour les sources des Causses du Quercy, une situation plus critique qu’en août 2017. En particulier, la source de la Gourgue à St-Antonin-Noble-Val (82, Est du département) a fait l’objet de forts prélèvements, qui ont fait passer son niveau près de 25 cm sous le niveau d’étiage moyen. L’influence des prélèvements estivaux pour l’AEP n’avait pas été autant marquée depuis 2013, et atteint les niveaux records de 2012. Les niveaux se sont toutefois stabilisés au mois d’août sur les deux autres sources des Causses du Quercy (le Blagour et le Lantouy).
C’est également le cas pour la source des Grands Causses de Muret-le-Château (ruisseau des Bardels), où les niveaux passent de modérément hauts à très hauts.
Dans la partie charentaise, les niveaux piézométriques restent orientés à la baisse, mais varient de modérément bas à Ruffec (16, Nord Angoulême), à modérément hauts à Ballans (17, NO Angoulême).
Pour le piézomètre de St-Projet (16, NE Angoulême), présentant les fluctuations les plus importantes du système, sous réserve de la validité des données, le niveau a brutalement chuté depuis fin juin : près de 15 m malgré un petit épisode de recharge fin juillet. Il est désormais inférieur de 5 m au niveau d’étiage moyen.
A Ruffec et Ballans, le niveau reste proche du niveau d’étiage moyen, comme c’est également le cas pour les sources des Causses, à l’exception de la Gourgue. Le niveau de celles-ci est toutefois rapidement impacté par les précipitations, ce qui n’a été observé que pour deux épisodes pour les sources des Bardels et de la Gourgue.

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er septembre 2019 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article) :

Note d’information sur l’état des nappes d’eau souterraine.

Carte de France de la situation des nappes au 1er septembre 2019.

[1HMNA = minimum sur l’année des moyennes mensuelles (correspondant généralement dans le bassin Adour-Garonne à un mois compris entre août et octobre).

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