BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er juin 2021

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM et présenté à l’échelle du bassin Adour-Garonne ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

Commentaire général au 04/06/2021 :
Après un automne et un hiver 2020-2021 marqués par un cumul pluviométrique plutôt supérieur à la normale à l’échelle du bassin Adour-Garonne, les mois de mars et avril 2021 se sont caractérisés par une sécheresse modérée à extrême suivant les secteurs et la période de temps considérée. Après ces périodes contrastées, le mois de mai a été plutôt conforme à la normale en matière de pluviométrie à l’échelle du bassin Adour-Garonne.
Toutefois, si la Gironde et la Charente ont même connu un mois modérément humide, le piémont pyrénéen à l’est de la Bigorre a été marqué par une sécheresse modérée, une sécheresse devenant grande dans le massif pyrénéen. A l’échelle du printemps, c’est tout le sud du bassin qui est en déficit pluviométrique, tandis que le cumul a été conforme à la normale sur la partie nord.
Ce mois de mai plus contrasté se traduit par une atténuation de la tendance générale à la baisse mise en place brutalement au mois de mars : 71% des niveaux sont orientés à la baisse en mai, le reste des indicateurs ponctuels se répartissant également entre niveaux stables et à la hausse, en majorité sur la façade atlantique.
Comme au mois d’avril, la situation des nappes du bassin Adour-Garonne est contrastée en terme de niveaux, la sécheresse printanière ayant suivi une recharge hivernale favorable et une année 2019-2020 nettement excédentaire. Les indicateurs ponctuels présentant un niveau inférieur à la moyenne restent minoritaires (43%, comme en avril).
Plus précisément, en matière d’IPS, le mois d’avril se caractérise par :

  • 11% de niveaux hauts ou très hauts ;
  • Un cinquième (18%) de niveaux modérément hauts ;
  • Un gros quart (29%) de niveaux proches de la moyenne ;
  • Un gros quart (29%) de niveaux modérément bas ;
  • 14% de niveaux bas ou très bas, également répartis.

Cette répartition contrastée est presque identique à celle du mois d’avril, avec une diminution des niveaux extrêmes aux profits des niveaux modérément bas à proches de la moyenne. Elle témoigne aussi bien d’une pluviométrie contrastée en mai suivant les secteurs que d’une décharge inégale liée à l’inertie de certaines nappes, bénéficiant de temps de tarissement plus longs.
Au niveau géographique, la tendance des mois précédents se confirme, avec une situation qui reste particulièrement favorable pour les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne. Inversement, les niveaux les plus bas pour un mois de mai se retrouvent dans les nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau, les Causses ayant profité des pluies récentes pour retrouver des niveaux plus proches de la moyenne.

BSH AG 2021 05


Bilan Global IPS


Bilan Global Evol


BSH Compar IP 2021 05

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
La tendance majoritaire à la baisse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois, à l’exception du piézomètre de Bourrou (24, SO Périgueux), dont le niveau est resté stable.
Quant à l’IPS, il s’est homogénéisé par rapport au mois d’avril, où les niveaux étaient plus hauts sur la façade atlantique qu’à l’intérieur des terres. Les précipitations plus abondantes en Charente qu’en Charente-Maritime expliquent ce rééquilibrage.
Les niveaux sont désormais modérément bas, à l’exception de Mortagne-sur-Gironde (17, estuaire Gironde), dont le niveau, déjà plus haut les mois précédents, reste proche de la moyenne.
A la fin du mois de mai, les niveaux sont proches du niveau d’étiage moyen (HMNA) sur les piézomètres aux battements les plus limités (0,28 m à Bourrou et Saint-Agnant, 17, Sud Rochefort), mais restent nettement supérieurs au HMNA sur les piézomètres les plus réactifs : 2,9 et 4,9 m pour Dignac (16, SE Angoulême) et Mortagne-sur-Gironde, respectivement.

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
La tendance majoritaire à la baisse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne, à l’exception du piézomètre de Latresne (33, SE Bordeaux), dont le niveau est resté stable.
En matière d’IPS, il y a eu très peu d’évolutions par rapport au mois d’avril : trois des quatre indicateurs ponctuels présentent un niveau haut à très haut pour un mois de mai, dans la lignée de la situation particulièrement favorable des mois précédents pour ces nappes alluviales.
La seule exception concerne le piézomètre le plus réactif, situé à Marcellus (47, Ouest Marmande). Sa décharge est plus marquée puisqu’il perd une classe d’IPS par mois depuis février, atteignant un niveau proche de la moyenne en mai.
Le niveau y reste toutefois plus de 1,3 m au-dessus du niveau d’étiage moyen (HMNA) à fin mai, alors qu’il est autour de 0,9 m au-dessus du HMNA sur les 3 autres ouvrages suivis.

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
La nappe du Plio-Quaternaire aquitain constitue une exception à la tendance majoritaire à la baisse des niveaux dans le bassin Adour-Garonne. En effet, sous l’influence des précipitations excédentaires en Gironde, le niveau est à la hausse sur deux indicateurs (Le Temple et Lanton, 33, Ouest Bordeaux) et stable sur un troisième (Ychoux, 40, Sud bassin d’Arcachon). Les niveaux ne sont donc orientés à la baisse que sur deux des cinq indicateurs.
Quant à l’IPS , il a gagné une ou deux classes sur 3 des 5 indicateurs. Les niveaux sont ainsi proches de la moyenne (Le Temple) à modérément hauts partout, sauf sur le piézomètre de Saucats (33, Sud Bordeaux), où le niveau reste bas.
Toutefois, sur ce piézomètre au battement saisonnier plus important que les autres, marqué par de très fortes baisses du niveau piézométrique   pendant l’été, l’IPS est systématiquement inférieur à la moyenne depuis la mise en place de cet indicateur début 2017, à l’exception de 3 mois entre mars et juin 2020 et des mois de janvier et février 2021. Ces résultats suggèrent une tendance à la baisse sur la chronique, même si l’absence de données quotidiennes avant juin 2008 ne permet pas d’étayer mathématiquement cette analyse.
Début juin, les niveaux étaient supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,35 à 1,5 m.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
La nappe alluviale de l’Adour et celle du Gave de Pau ont enregistré des comportements différents en mai. Si la plaine de l’Adour est la région la plus marquée par la sécheresse printanière dans le bassin Adour-Garonne, les niveaux y restant donc orientés à la baisse, le niveau est à la hausse sur le piézomètre de Saint-Cricq-du-Gave (40, Ouest Orthez).
Ce secteur, ainsi que celui de Tarsac (32, SE Mont-de-Marsan) a connu un petit épisode de recharge fin avril – début mai, la décharge restant continue dans la partie amont du bassin de l’Adour.
En matière d’IPS, les deux indicateurs ponctuels de ce secteur, Laloubère (65, Sud Tarbes) et Lafitole (65, Nord Tarbes), présentent un niveau très bas pour un mois de mai. A Saint-Cricq-du-Gave, le niveau reste modérément bas, tandis qu’à Tarsac, le manque de données ne permet pas de calculer l’IPS, mais le niveau était 11 cm sous le niveau moyen pour un mois de mai pour les dernières mesures disponibles.
Les niveaux restent supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,4 à 0,7 m, à l’exception de Lafitole, où il est déjà 8,6 cm sous le HMNA, soit une baisse considérable de 6 cm au mois de mai pour ce piézomètre au battement très limité et à la chronique plus longue, incluant les années très humides de la première moitié des années 1990.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
La tendance majoritaire à la baisse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents, à l’exception du piézomètre de Saint-Porquier (82, SE Castelsarrasin), dont le niveau est resté stable.
Toutefois, comme en avril, cette baisse des niveaux n’a pas été particulièrement excédentaire pour un mois de mai, puisque deux (Saint-Porquier, et Saint-Elix, 31, NE Cazères) des 7 indicateurs ponctuels ont maintenu leur classe d’IPS du mois d’avril, celle-ci ne baissant que d’un cran sur les 5 autres piézomètres.
La situation reste donc relativement favorable dans ce secteur grâce au caractère plus inertiel de ces nappes : 2 indicateurs conservent un niveau modérément haut au niveau du confluent Garonne-Tarn (Saint-Porquier et Les Barthes, 82, Est Moissac), 3 autres ont un niveau proche de la moyenne et les deux derniers présentent désormais un niveau modérément bas.
Début juin, les niveaux étaient supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,7 à 0,95 m sur la majorité des piézomètres. Les deux exceptions concernent les ouvrages d’Ondes (31, Nord Toulouse, +0,21 m / HMNA) et du Fauga (31, Sud Muret, +0,47 m HMNA).

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
La tendance majoritaire à la baisse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, pour lesquels suffisamment de données étaient disponibles en mai 2021, à l’exception de la source du ruisseau des Bardels (12, Nord Rodez), dont le niveau moyen a augmenté en mai.
En matière d’IPS, les précipitations ont gommé le clivage entre les sources karstiques des Causses, au niveau bas à très bas en avril mais très réactives, et les piézomètres de la partie charentaise. Désormais, les niveaux sont partout modérément bas à proches de la moyenne, à l’exception du piézomètre de Ballans (17, NO Angoulême), dont le niveau est désormais bas à la suite d’une décharge continue et marquée en mai.
Dans le cas des sources des Causses, les niveaux restent proche du niveau d’étiage moyen (HMNA) au début du mois de juin, à quelques centimètres près.
Pour les piézomètres charentais, à l’amplitude du battement saisonnier considérable, le niveau n’est plus supérieur au HMNA que de 0,7 m à Ballans, tandis qu’il reste supérieur de 2,7 m à Ruffec (16, Nord Angoulême) et 11,7 m à Saint-Projet (16, NE Angoulême, qui ont bénéficié des précipitations du mois de mai.

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er juin 2021 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article).
Le bulletin et la carte nationale au format PDF sont téléchargeables en bas de la page indiquée dans le lien.

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