BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er août 2022

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM et présenté à l’échelle du bassin Adour-Garonne ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

Le BSH du bassin Rhône-Méditerranée est par ailleurs disponible sur le SIE Rhône-Méditerranée.

Commentaire général au 08/08/2022 :
La période de recharge 2021-2022 a été relativement courte, car débutée tardivement (entre novembre et décembre suivant les secteurs). A cela s’ajoute un déficit de pluviométrie au printemps, se traduisant par une sécheresse modérée à extrême (sur les Pyrénées), qui n’a pas permis de combler le déficit de recharge automnale. Le début d’été se caractérise quant à lui par une sécheresse extrême et des températures élevées, supérieures de plus de 3°C aux normales, sur une grande partie du bassin.
En ce mois de juillet, nous sommes toujours en pleine période de décharge des nappes. Ainsi, le mois se caractérise par des niveaux partout orientés à la baisse, à deux exceptions près. Cette tendance se situe dans la continuité du mois de juin.
En matière d’IPS, le déficit de pluviométrie printanière s’est traduit par une décharge plus rapide que la normale et donc des indices IPS qui ont baissé en mai et juin. En juillet, malgré la quasi-absence de précipitations, on ne constate pas de nouvelle baisse des indices IPS à l’échelle du bassin. Ainsi, 55% des indicateurs voit son IPS de maintenir et la même proportion d’indicateurs (21%) voit son IPS augmenter ou baisser d’une classe, avec même un indicateur qui voit son IPS progresser de 2 classes.
Cela s’explique par le fait que les précipitations estivales, inexistantes cette année, contribuent rarement à recharger les nappes. Dans le cas des augmentations d’IPS, on peut peut-être y voir un effet des arrêtés de restriction précoces sur les prélèvements, qui ont ralenti la décharge habituellement observée à cette époque de l’année.
La tendance des mois précédents, avec une majorité d’indicateurs présentant un niveau inférieur à la moyenne s’est confirmée en juillet (63%), une situation plus connue dans le bassin depuis le début d’automne 2019. Plus précisément, le mois de juillet se caractérise par :

  • Une absence de niveaux hauts ou très hauts, comme en juin ;
  • 17% de niveaux modérément hauts, en hausse par rapport à juin (7%) ;
  • 20% de niveaux proches de la moyenne, comparable à juin ;
  • 30% de niveaux modérément bas, en baisse par rapport à juin ;
  • 34% de niveaux bas (17%) ou très bas (17%), en hausse depuis trois mois.

Cette situation témoigne d’une recharge 2021-2022 globalement déficitaire, car s’étant surtout concentrée sur une période courte, soit les mois de décembre et janvier. Alors que la situation à l’étiage 2021 était favorable suite à deux années plutôt humides, la situation actuelle est la plus défavorable depuis 2017, soit l’année de la mise en place de l’indicateur IPS. En juillet 2017, la situation était même un peu moins critique, suite à un mois de juillet localement très pluvieux ayant permis une recharge ponctuelle dans certains secteurs.
Au niveau géographique, les nappes alluviales de la Garonne, de l’Adour et de leurs affluents, aussi bien dans la partie amont que dans la partie aval, gardent des niveaux proches de la moyenne. La situation reste plus défavorable pour les calcaires karstifiés du Jurassique et le Plio-Quaternaire aquitain.

BSH AG 2022 07


Bilan Global IPS


Bilan Global Evol


BSH Compar IP 2022 07

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
Les aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois ont des niveaux orientés à la baisse sur 3 des 4 indicateurs au mois de juillet 2022. Une des deux exceptions à la tendance générale du bassin Adour-Garonne provient une nouvelle fois du piézomètre de Saint-Agnant (17, Sud Rochefort), dont le niveau est fortement remonté fin juin – début juillet.
En matière d’IPS, cette nouvelle hausse à Saint-Agnant (+1 classe d’IPS), ainsi qu’une décharge inférieure à la moyenne pour un mois de juillet à Dignac (16, SE Angoulême, +2 classes d’IPS) contribuent à équilibrer le secteur, qui présente désormais un niveau modérément haut (Dignac), un niveau proche de la moyenne (Saint-Agnant) et toujours un niveau modérément bas à Mortagne-sur-Gironde (17, estuaire Gironde) et très bas à Bourrou (24, SO Périgueux), où la décharge a été donc conforme à la normale pour un mois de juillet.
A la fin du mois de juillet, les niveaux ne sont inférieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) qu’à Bourrou (-20 cm), quand ils le dépassent toujours de 1,1 m à Dignac. Toutefois, à Saint-Agnant et Mortagne-sur-Gironde, ils se rapprochent nettement du HMNA (+8 et +16 cm respectivement).

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
Pour les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne, les niveaux sont partout orientés à la baisse en juillet 2022.
En matière d’IPS, le secteur représente également parfaitement la tendance du bassin, avec une baisse d’une classe d’IPS sur un piézomètre (Marcellus, 47, Ouest Marmande), vraisemblablement sous l’influence de prélèvements, une hausse d’une classe sur un autre (Latresne, 33, SE Bordeaux) et une stabilité sur les deux autres. Cela est le signe d’une décharge globalement conforme à la normale pour un mois de juillet. Ainsi, les niveaux sont ou restent modérément hauts à Sauveterre-Saint-Denis (47, SE Agen) et Latresne, restent modérément bas à La Force (24, Ouest Bergerac) et sont désormais bas à Marcellus.
Fin juillet, les niveaux sont supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 16 à 22 cm pour trois des quatre piézomètres, mais passent 18 cm sous le HMNA à Marcellus.

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
Pour les indicateurs ponctuels de la nappe du Plio-Quaternaire aquitain disposant de données pour ce mois de juillet 2022, les niveaux sont partout orientés à la baisse.
Quant à l’IPS, signe d’une décharge une nouvelle fois plus forte que la normale, il a baissé d’une classe à Ychoux (40, Sud bassin d’Arcachon), au Temple et à Lanton (33, Ouest Bordeaux), où les niveaux sont passés de modérément bas à bas. A Saucats (33, Sud Bordeaux), l’IPS est quant à lui resté au niveau très bas qu’il avait atteint dès le mois de mai.
Rappelons que pour ce piézomètre, au battement saisonnier plus important que les autres, marqué par de très fortes baisses du niveau piézométrique   pendant l’été, l’IPS est systématiquement inférieur à la moyenne depuis la mise en place de cet indicateur début 2017, à l’exception de 7 mois en 2020 et 2021. Ces résultats suggèrent une tendance à la baisse sur la chronique, même si l’absence de données quotidiennes avant juin 2008 ne permet pas d’étayer mathématiquement cette analyse.
Fin juillet, le niveau y était ainsi déjà inférieur au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 1,47 m. Sur les trois autres piézomètres, le niveau est passé sous le HMNA au cours du mois de juillet, de peu au Temple et à Lanton (-1 cm fin juillet), et de 29 cm à Ychoux.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
Pour les nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau, les niveaux sont partout orientés à la baisse en juillet 2022.
Les trois piézomètres de la vallée de l’Adour ont par contre connu une hausse d’une classe d’IPS, signe d’une décharge inférieure à la normale en juillet. Enfin, l’IPS du piézomètre de Saint-Cricq-du-Gave (40, Ouest Orthez) s’est maintenu. Il reste proche de la moyenne, comme désormais celui de Tarsac (32, SE Mont-de-Marsan). Plus en amont dans la vallée de l’Adour, les niveaux sont maintenant modérément bas à Lafitole (65, Nord Tarbes) et Laloubère (65, Sud Tarbes).
Fin juillet, les niveaux restent supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de respectivement 14 et 39 cm à Saint-Cricq-du-Gave et Laloubère, mais passent de peu sous le HMNA à Tarsac et Lafitole (-1 cm).
Pour rappel, ce dernier piézomètre a un battement très limité du fait de son emplacement et présente aussi une chronique plus longue, incluant les années très humides de la première moitié des années 1990.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
Pour les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents, les niveaux sont partout orientés à la baisse en juillet 2022.
En matière d’IPS, une seule évolution est constatée par rapport au mois de juin, signe d’une décharge conforme à la normale pour un mois de juillet. Elle concerne le piézomètre d’Ondes (31, Nord Toulouse), qui connaît une hausse d’une classe d’IPS, pour un atteindre un niveau modérément haut, tout comme à Saint-Porquier (82, SE Castelsarrasin). Inversement, les niveaux restent modérément bas aux Barthes (82, Est Moissac) et à Verniolle (09, Sud Pamiers). Enfin, ils restent proches de la moyenne sur les trois autres indicateurs ponctuels.
Fin juillet, les niveaux restent supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 9 cm (Les Barthes) à 41 cm (Saint-Porquier).

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
Pour les aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, les niveaux sont partout orientés à la baisse en juillet 2022, à l’exception de la source du Cernon (12, Sud Millau), dont le niveau est resté stable.
En matière d’IPS, les évolutions sont limitées avec une baisse d’une classe d’IPS sur deux indicateurs ponctuels uniquement : passage à niveau très bas pour la source de Lantouy (12, Est Cahors) et à niveau modérément bas pour le piézomètre de Saint-Projet (16, NE Angoulême).
Le secteur concentre la majorité des niveaux très bas du bassin, puisqu’outre la source de Lantouy, les niveaux restent très bas pour les piézomètres charentais de Ballans (17, NO Angoulême) et Ruffec (16, Nord Angoulême). Les niveaux modérément bas sont tout autant représentés, avec Saint-Projet et les sources des Bardels (12, Nord Rodez) et du Cernon. Enfin, le niveau du Blagour (46, Nord Souillac) reste bas, intermédiaire entre ces deux tendances.
Dans les Causses, les niveaux sont très proches du niveau d’étiage moyen (HMNA), mais plutôt 1 à 2 cm en-dessous à fin juillet. Dans les Charentes, pour ces piézomètres au fort battement, les niveaux sont également passés sous le HMNA le mois dernier (et même en juin pour Ruffec), de 53 cm à Ballans, 97 cm à Ruffec et déjà 5,7 m à Saint-Projet, dont le battement est le plus considérable des trois (-14,5 m en un mois).

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er août 2022 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article).
Le bulletin et la carte nationale au format PDF sont téléchargeables en bas de la page indiquée dans le lien.

Pour rappel vous pouvez consulter le BSH du bassin Rhône-Méditerranée sur le SIE.

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