BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1^er août 2021

Commentaire général au 06/08/2021 :
L’année hydrologique 2020-2021 qui rentre désormais dans sa dernière phase (pré-étiage) aura été assez particulière d’un point de vue météorologique à l’échelle du bassin Adour-Garonne :

• Un automne et un hiver marqués par un cumul pluviométrique plutôt supérieur à la normale ;
• Des mois de mars et avril 2021 caractérisés par une sécheresse modérée à extrême ;
• Des mois de mai, juin et juillet globalement conformes à la normale en matière de pluviométrie, mais avec plusieurs épisodes pluvieux conséquents.
  Ce fut particulièrement le cas au mois de juillet, qui a de plus été marqué par des températures inférieures à la normale, limitant l’évapo-transpiration.
  En conséquence, si la baisse des niveaux reste majoritaire (61% des indicateurs ponctuels) au mois de juillet, la tendance est moins dominante que les mois précédents, avec même un petit quart (23%) de niveaux à la hausse, concernant les piézomètres charentais les plus réactifs aux précipitations et les sources des Causses.
  Après plusieurs mois avec une répartition presque gaussienne des niveaux, la situation des nappes du bassin Adour-Garonne est globalement favorable pour un mois de juillet, avec 68% d’indicateurs ponctuels présentant un niveau supérieur à la moyenne.
  Plus précisément, en matière d’IPS, le mois de juillet se caractérise par :
• Un quart (26%) de niveaux très hauts ;
• 13% de niveaux hauts
• Un quart (26%) de niveaux modérément hauts ;
• 16% de niveaux proches de la moyenne ;
• 16% de niveaux inférieurs à la moyenne dont 6% de niveaux bas ou très bas.

Cette forte évolution de la situation par rapport aux mois de précédents s’explique par les conditions météorologiques ayant limité la décharge des nappes au mois de juillet, voire entraîné un rare épisode de recharge estivale.
Au niveau géographique, la tendance des mois précédents se confirme, avec une situation qui reste particulièrement favorable pour les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne. Inversement, les niveaux les plus bas pour un mois de juillet se retrouvent toujours dans les nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau. La situation est également un peu moins favorable pour les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents.
Par rapport aux années précédentes, la situation est relativement comparable à celle de juillet 2020, et un peu moins humide que juillet 2018, année où les précipitations avaient été conséquentes en fin de printemps et début d’été.

BSH AG 2021 07

Bilan Global IPS

Bilan Global Evol

BSH Compar IP 2021 07

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
Les aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois se séparent en deux tendances distinctes :

• Niveaux hauts à très hauts et à la hausse sur les piézomètres les plus réactifs dans la partie centrale de l’ensemble aquifère (Dignac, 16, SE Angoulême et Mortagne-sur-Gironde, 17, estuaire Gironde) ;
• Niveaux modérément bas et à la baisse sur les ouvrages au battement saisonnier moindre, aux extrémités nord-ouest (Saint-Agnant, 17, Sud Rochefort) et sud-est (Bourrou, 24, SO Périgueux) de l’ensemble aquifère.
• A la fin du mois de juillet, les niveaux sont proches du niveau d’étiage moyen (HMNA) sur ces deux derniers piézomètres (= HMNA à Bourrou et -0,2 m à Saint-Agnant), mais restent nettement supérieurs au HMNA sur les piézomètres les plus réactifs : 2,6 et 4,5 m pour Dignac et Mortagne-sur-Gironde, respectivement.
  

  

  Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
Les niveaux sont majoritairement à la baisse sur les indicateurs ponctuels des nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne, à l’exception du piézomètre de Latresne (33, SE Bordeaux), dont le niveau est resté stable, comme les mois précédents.
En matière d’IPS, il y a eu peu d’évolutions par rapport au mois de juin : deux des quatre indicateurs ponctuels (Latresne et Sauveterre-Saint-Denis, 47, SE Agen) présentent un niveau très haut pour un mois de juillet, dans la lignée de la situation particulièrement favorable des mois précédents pour ces nappes alluviales. Pour les deux autres indicateurs ponctuels (La Force, 24, Ouest Bergerac et Marcellus, 47, Ouest Marmande), les niveaux sont modérément haut.
Les niveaux restent nettement au-dessus du niveau d’étiage moyen (HMNA) à fin juillet, entre 0,35 et 0,75 m suivant les ouvrages.

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
Les niveaux sont majoritairement à la baisse sur les indicateurs ponctuels de la nappe du Plio-Quaternaire aquitain, à l’exception du piézomètre du Temple (33, Ouest Bordeaux), dont le niveau est resté stable, comme en juin.
Quant à l’IPS, pour un troisième mois consécutif, il a gagné une ou deux classes, cette fois sur l’ensemble des 5 indicateurs, indiquant une décharge à nouveau inférieure à la normale en juillet. Les niveaux sont désormais hauts à hauts partout, sauf sur le piézomètre de Saucats (33, Sud Bordeaux), où le niveau est désormais proche de la moyenne pour un mois de juillet.
Toutefois, sur ce piézomètre au battement saisonnier plus important que les autres, marqué par de très fortes baisses du niveau piézométrique   pendant l’été, l’IPS est systématiquement inférieur à la moyenne depuis la mise en place de cet indicateur début 2017, à l’exception de 3 mois entre mars et juin 2020 et des mois de janvier, février et donc juillet 2021. Ces résultats suggèrent une tendance à la baisse sur la chronique, même si l’absence de données quotidiennes avant juin 2008 ne permet pas d’étayer mathématiquement cette analyse.
Début août, les niveaux étaient supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,2 à 1 m.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
Les nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau constituent le seul ensemble aquifère du bassin Adour-Garonne où l’ensemble des indicateurs ponctuels est orienté à la baisse en ce mois de juillet 2021.
En matière d’IPS, la situation est plus contrastée : si le niveau reste très bas à Lafitole (65, Nord Tarbes), l’IPS a gagné deux classes pour les deux autres indicateurs disposant de données, indiquant une décharge plus limitée que la normale. Le niveau est ainsi proche de la moyenne à Laloubère (65, Sud Tarbes) et modérément haut à Saint-Cricq-du-Gave (40, Ouest Orthez).
Les niveaux restent supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,2 à 0,2 m sur ces deux ouvrages. A Lafitole, s’il est 13 cm sous le HMNA à fin juillet, le niveau n’a pas baissé au cours de ce dernier mois.
Pour rappel, ce piézomètre a un battement très limité du fait de son emplacement et une chronique plus longue, incluant les années très humides de la première moitié des années 1990.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
Les niveaux sont majoritairement à la baisse sur les indicateurs ponctuels nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents, à l’exception du piézomètre de Bioule (82, Est Montauban), dont le niveau est resté stable
Toutefois, cette baisse des niveaux a été légèrement inférieure à la normale pour un mois de juillet, puisque 4 des 7 indicateurs ont maintenu leur classe d’IPS du mois de juin, quand celle-ci a augmenté d’un cran sur les 3 autres piézomètres.
Ainsi, la situation correspond majoritairement à des niveaux modérément hauts pour un mois de juillet (4 indicateurs sur 7), les exceptions concernant Le Fauga (31, Sud Muret, niveau proche de la moyenne), Verniolle (09, Sud Pamiers, niveau modérément bas, comme en juin) et Ondes (31, Nord Toulouse, niveau bas, comme en juin).
Début août, les niveaux étaient supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,2 à 0,7 m sur la majorité des piézomètres. La seule exception concerne l’ouvrage d’Ondes, proche de la Garonne, où le niveau n’est plus que 5 cm au-dessus du HMNA.

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
Par rapport au reste du bassin Adour-Garonne, les aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur se distinguent par une tendance largement majoritaire à la hausse (5 indicateurs sur 8) et à la stabilité (2 indicateurs sur 8) des niveaux. Cela s’explique notamment par la forte réactivité aux précipitations des sources des Causses, mais également de certains piézomètres charentais, aux battements saisonniers décamétriques. La seule exception concerne le piézomètre de Ruffec (16, Nord Angoulême), dont le niveau moyen a lui baissé en juillet.
En matière d’IPS, l’impact des précipitations a également été considérable, puisque les niveaux ont bondi de 3 à 4 classes d’IPS sur la moitié des indicateurs ponctuels, au sud des Causses du Quercy et au nord des Grands Causses, ainsi qu’à Ballans (17, NO Angoulême). Les niveaux y sont désormais hauts à très hauts pour un mois de juillet, de même qu’à Saint-Projet (16, NE Angoulême), où le niveau était toutefois déjà modérément haut en juin. Ailleurs, les niveaux sont proches de la moyenne à modérément hauts.
Dans le cas des sources des Causses, les niveaux restent proche du niveau d’étiage moyen (HMNA) au début du mois d’août, à quelques centimètres près, sauf pour la Gourgue (82, Est Caussade), dont le niveau reste 12 cm au-dessus du HMNA.
Pour les piézomètres charentais, à l’amplitude du battement saisonnier considérable, le niveau début août reste nettement supérieur au HMNA à Ballans (+3,6 m) et Saint-Projet (+11,1 m), mais s’en rapproche à Ruffec (+0,3 m), qui a moins bénéficié des précipitations estivales.

Chroniques IG22N

Chroniques IG22S