BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er juillet 2022

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM et présenté à l’échelle du bassin Adour-Garonne ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

Le BSH du bassin Rhône-Méditerranée est par ailleurs disponible sur le SIE Rhône-Méditerranée.

Commentaire général au 07/07/2022 :
La période de recharge 2021-2022 a été relativement courte, car débutée tardivement (entre novembre et décembre suivant les secteurs). A cela s’ajoute un déficit de pluviométrie au printemps, se traduisant par une sécheresse modérée à extrême (sur les Pyrénées), qui n’a pas permis de combler le déficit de recharge automnale.
En ce début d’été, nous sommes en pleine période de décharge des nappes. Ainsi, le mois de juin se caractérise par des niveaux partout orientés à la baisse, à une exception près. Cette tendance était déjà prégnante au mois de mai, avec 84% d’indicateurs présentant un niveau en baisse (contre 16% de niveaux stables).
En matière d’IPS, le déficit de pluviométrie printanière se traduit par une décharge plus rapide que la normale et donc des indices IPS qui baissent depuis 2 mois : baisse d’une classe sur 30% des indicateurs en mai, et sur 53% des indicateurs en juin. Toutefois, une grande proportion d’indicateurs (70% en mai, 43% en juin) voit son IPS se maintenir.
La tendance d’avril, avec une majorité d’indicateurs présentant un niveau inférieur à la moyenne s’est confirmée en mai (55%) et amplifiée en juin (70%), une situation plus connue dans le bassin depuis le début d’automne 2019. Plus précisément, le mois de juin se caractérise par :

  • Une absence de niveaux hauts ou très hauts, au contraire des mois précédents ;
  • 7% de niveaux modérément hauts, en nette baisse depuis deux mois ;
  • 23% de niveaux proches de la moyenne ;
  • 43% de niveaux modérément bas, en nette hausse sur les trois derniers mois ;
  • 26% de niveaux bas (13%) ou très bas (13%), en hausse depuis deux mois.

Cette situation témoigne d’une recharge 2021-2022 globalement déficitaire, car s’étant surtout concentrée sur une période courte, soit les mois de décembre et janvier. Alors que la situation à l’étiage 2021 était favorable suite à deux années plutôt humides, la situation actuelle est la plus défavorable depuis 2017, soit l’année de la mise en place de l’indicateur IPS. En juin 2017, la situation était toutefois nettement plus critique, avec 83% de niveaux inférieurs à la moyenne et surtout 43% de niveaux bas ou très bas.
Au niveau géographique, seules les nappes alluviales de la Garonne et de ses affluents, aussi bien dans la partie amont que dans la partie aval, gardent des niveaux proches de la moyenne. La situation est plus défavorable pour les calcaires karstifiés du Jurassique et le Plio-Quaternaire aquitain.

BSH AG 2022 06


Bilan Global IPS


Bilan Global Evol


BSH Compar IP 2022 06

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
Les aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois ont des niveaux orientés à la baisse sur 3 des 4 indicateurs au mois de juin 2022. La seule exception à la tendance générale du bassin Adour-Garonne provient en effet du piézomètre de Saint-Agnant (17, Sud Rochefort), dont le niveau est fortement remonté sur la fin juin.
En matière d’IPS, la situation reste peu favorable dans ce secteur, avec trois niveaux modérément bas en juin (Saint-Agnant, Dignac, 16, SE Angoulême et Mortagne-sur-Gironde, 17, estuaire Gironde). Pour Saint-Agnant, c’est un gain de 2 classes d’IPS ce mois-ci après 6 mois de niveaux très bas. Inversement, le niveau est devenu très bas en deux mois à Bourrou (24, SO Périgueux). Pour Dignac et Mortagne-sur-Gironde, l’IPS n’a pas changé depuis février, signe d’une recharge/décharge finalement conforme à la normale pour cette période.
A la fin du mois de juin, suite à la recharge à Saint-Agnant, les niveaux ne sont inférieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) qu’à Bourrou (-7 cm), quand ils le dépassent de 1,1 à 1,6 m ailleurs.

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
Pour les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne, les niveaux sont partout orientés à la baisse en juin 2022.
En matière d’IPS, trois des quatre piézomètres ont connu une baisse d’une classe d’IPS soit en mai, soit en juin, signe d’une décharge un peu supérieure à la normale. L’exception concerne le piézomètre de La Force (24, Ouest Bergerac), dont le niveau reste modérément bas depuis mars. C’est désormais également le cas pour Marcellus (47, Ouest Marmande), tandis que les niveaux restent respectivement proches de la moyenne à Latresne (33, SE Bordeaux) et modérément hauts à Sauveterre-Saint-Denis (47, SE Agen), plus en amont dans la vallée de la Garonne.
Fin juin, les niveaux sont supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,3 (La Force) à 0,65 m (Sauveterre-Saint-Denis).

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
Pour les indicateurs ponctuels de la nappe du Plio-Quaternaire aquitain disposant de données pour ce mois de juin 2022, les niveaux sont partout orientés à la baisse.
Quant à l’IPS, signe d’une décharge plus forte que la normale ces deux derniers mois, il a baissé de deux classes (une par mois) au Temple et à Lanton (33, Ouest Bordeaux) et d’une classe à Saucats (33, Sud Bordeaux), passant de bas à très bas dès le mois de mai. L’IPS de Ychoux (40, Sud bassin d’Arcachon) est resté stable depuis mars, avec un niveau modérément bas, ce qui est désormais également le cas du Temple et de Lanton
Rappelons que pour le piézomètre de Saucats, au battement saisonnier plus important que les autres, marqué par de très fortes baisses du niveau piézométrique   pendant l’été, l’IPS est systématiquement inférieur à la moyenne depuis la mise en place de cet indicateur début 2017, à l’exception de 7 mois en 2020 et 2021. Ces résultats suggèrent une tendance à la baisse sur la chronique, même si l’absence de données quotidiennes avant juin 2008 ne permet pas d’étayer mathématiquement cette analyse.
Fin juin, le niveau y était ainsi déjà inférieur au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 43 cm, tandis qu’il reste supérieur au HMNA de 25 à 45 cm partout ailleurs.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
Pour les nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau, les niveaux sont partout orientés à la baisse en juin 2022.
Les classes d’IPS ont globalement baissé depuis deux mois, signe d’une décharge supérieure à la normale : -2 classes (une par mois) à Tarsac (32, SE Mont-de-Marsan), -1 classe (en mai) à Saint-Cricq-du-Gave (40, Ouest Orthez) et -1 classe (en juin) à Laloubère (65, Sud Tarbes). Seule la classe d’IPS de Lafitole (65, Nord Tarbes) n’a pas évolué depuis mars, mais c’est un niveau bas, tout comme à Laloubère désormais, ce qui caractérise donc la partie amont du bassin de l’Adour. Plus en aval, à Tarsac, ils sont maintenant modérément bas, tandis qu’ils restent proches de la moyenne pour la vallée du Gave de Pau.
Fin juin, les niveaux restent supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,3 à 0,5 m, à l’exception de Lafitole, où ils ne restent supérieurs au HMNA que de 16 cm. Pour rappel, ce piézomètre a un battement très limité du fait de son emplacement et une chronique plus longue, incluant les années très humides de la première moitié des années 1990.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
Pour les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents, les niveaux sont partout orientés à la baisse en juin 2022.
En matière d’IPS, alors qu’aucune évolution n’a été enregistrée en mai, les 7 indicateurs ponctuels ont connu une baisse d’une classe d’IPS en juin, signe là encore d’une décharge supérieure à la normale, mais également illustration de l’inertie plus importante de ces nappes, qui réagissent plus lentement aux phénomènes météorologiques.
Les niveaux sont désormais majoritairement proches de la moyenne, avec trois particularités locales : niveau modérément haut à Saint-Porquier (82, SE Castelsarrasin) et modérément bas aux Barthes (82, Est Moissac) et à Verniolle (09, Sud Pamiers).
Fin juin, les niveaux sont supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 23 cm (Les Barthes) à 87 cm (Saint-Porquier).

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
Pour les aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, les niveaux sont partout orientés à la baisse en juin 2022.
En matière d’IPS, les évolutions sont limitées depuis deux mois puisque 4 des 8 indicateurs n’ont pas vu leur classe d’IPS changer depuis avril. Signe d’une décharge quand-même supérieure à la normale dans ce secteur aussi, une baisse d’une classe d’IPS a été enregistrée en juin pour les sources du Blagour (46, Nord Souillac) et de Lantouy (12, Est Cahors), le piézomètre de Ballans (17, NO Angoulême) et, dès le mois de mai, pour le piézomètre de Ruffec (16, Nord Angoulême).
Dans la partie charentaise, les niveaux sont désormais très bas sur ces deux piézomètres, quand ils restent proches de la moyenne à Saint-Projet (16, NE Angoulême). Pour les sources des Causses, les niveaux sont compris entre modérément bas pour la Gourgue (82, Est Caussade) et les Bardels (12, Nord Rodez) et bas pour le Blagour de Souillac et Lantouy.
Dans les Causses, les niveaux sont supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 1 à 15 cm à fin juin. Dans les Charentes, pour ces piézomètres au fort battement, les niveaux sont supérieurs au HMNA de 8,8 m à Saint-Projet, mais plus que 0,75 m à Ballans et même déjà inférieurs au HMNA de 21 cm à Ruffec.

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er juillet 2022 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article).
Le bulletin et la carte nationale au format PDF sont téléchargeables en bas de la page indiquée dans le lien.

Pour rappel vous pouvez consulter le BSH du bassin Rhône-Méditerranée sur le SIE.

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