BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er avril 2019

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

A partir du premier bulletin de l’année 2019, en plus de la cartographie habituelle et des commentaires habituels, les chroniques piézométriques (évolution des niveaux sur les 30 dernières années et sur la dernière année) sont présentées pour chaque système aquifère  , à l’exception des aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, séparés en partie nord (Charentes) et sud (sources des Causses).

Afin de comparer l’évolution des niveaux sur un même graphique, le niveau piézométrique   se voit soustraire la moyenne des niveaux mensuels moyens d’étiage ou HMNA [1]. Cela permet à la fois de comparer les recharges / tarissements entre les différents secteurs d’un même système aquifère  , et de positionner le niveau par rapport à celui d’un étiage moyen. Comme pour le calcul des IPS, ce dernier point est toutefois conditionné par le fait que les chroniques n’ont pas la même durée et peuvent recouper des cycles hydrologiques différents.

Commentaire général au 09/04/2019 :
La deuxième partie du mois de février et le mois de mars 2019 ayant été marqués par un temps sec et ensoleillé, la tendance générale à la hausse des niveaux piézométriques observée au mois de février sur les nappes libres du bassin Adour-Garonne est enrayée en ce mois de mars : 70% des indicateurs ponctuels et les 6 indicateurs globaux sont orientés à la baisse. 17% des indicateurs ponctuels voient leur niveau se stabiliser et la hausse se poursuit sur seulement 13% d’entre eux, principalement dans les nappes alluviales de la Garonne et du Tarn, entre Montauban et Agen.

Cette tendance ne marque pas nécessairement la fin de la période de recharge 2018-2019, mais cette période de sécheresse d’un mois et demi combinée à une recharge hivernale jusque-là moyenne entraîne une tendance dominante pour les nappes libres du bassin Adour-Garonne à des niveaux modérément bas pour le mois de mars 2019, à l’exception des nappes alluviales de la Garonne et de ses affluents, pour lesquels les niveaux restent proches de la moyenne.

A l’échelle des indicateurs ponctuels, plus de la moitié (57%) des niveaux sont désormais inférieurs à la moyenne pour un mois de mars, contre seulement 13% en février. La plupart présentent des niveaux modérément bas (47%), mais les niveaux sont très bas sur 3 indicateurs (10%). 40% des indicateurs présentent toutefois des niveaux toujours proches de la moyenne, en particulier dans les nappes alluviales. Enfin, un seul indicateur (3%) présente un niveau supérieur à la moyenne, et il est modérément haut.

Dans l’ensemble, alors que l’étiage 2018 avait été atteint avec des niveaux plutôt supérieurs à la moyenne et que le début de la période de recharge 2018-2019 avait permis de maintenir les niveaux proches de la moyenne, la sécheresse de la deuxième partie du mois de février et du mois de mars a fait baisser les niveaux. La tendance globale oscille désormais entre modérément bas et proche de la moyenne. Seules des précipitations conséquentes, à l’image de ce début de mois d’avril, permettront une recharge printanière suffisante pour éviter des hautes eaux trop précoces.

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
A l’opposé des mois de décembre 2018 et février 2019, les niveaux sont partout orientés à la baisse en février. Représentant parfaitement la situation du bassin, les niveaux sont désormais modérément bas sur les quatre indicateurs, là où ils étaient proches de la moyenne en février. La seule exception concernait l’indicateur situé au sud d’Angoulême (Dignac), où les niveaux étaient modérément hauts, la recharge y ayant été plus conséquente. Il en est toutefois de même pour la récession, qui a été plus marquée que sur les autres indicateurs pendant cette sécheresse hivernale.

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
Pour les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne, la tendance est plus contrastée. Les deux indicateurs les plus en aval de la vallée de la Garonne (Marcellus et Latresne), plus réactifs aux précipitations en période de recharge mais à la récession plus rapide également, présentent une tendance à la baisse des niveaux, qui passent de proches de la moyenne en février à modérément bas en mars. Pour la vallée de la Dordogne (La Force) et les alluvions de la Garonne en amont d’Agen (Sauveterre-St-Denis), qui réagissent moins rapidement aux événements climatiques, les niveaux restent proches de la moyenne. Et s’ils se sont stabilisés au mois de mars pour la nappe alluviale de la Dordogne, ils restent orientés à la hausse en amont de la Garonne aval. A l’échelle de l’indicateur global, la tendance à la baisse domine, mais les niveaux peuvent être encore considérés proches de la moyenne.

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
La tendance (quasi-)générale à la hausse des niveaux observée pour la nappe du Plio-Quaternaire aquitain depuis décembre 2018 a pris fin en ce mois de mars. Si les niveaux restent orientés à la hausse au sud de Bordeaux (Saucats), sur l’indicateur présentant habituellement le plus grand battement saisonnier, ils sont toutefois très bas pour un mois de mars. Au nord du bassin d’Arcachon (Le Temple et Lanton), les niveaux sont désormais orientés à la baisse, mais, sur ces deux indicateurs aux fluctuations similaires, les niveaux restent proches de la moyenne à modérément haut (Le Temple). Plus au sud, au nord du département des Landes (Ychoux), les niveaux se sont stabilisés et sont modérément bas. A l’échelle du système aquifère  , ces situations localement contrastées se résument en un niveau modérément bas, à l’instar des mois précédents, et orienté à la baisse, cette fois, au contraire des mois précédents.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
Pour la nappe alluviale de l’Adour, la tendance est également à la baisse des niveaux, mais pas sur l’ensemble des indicateurs. En amont (Laloubère / Peyta), où la dynamique de recharge / récession est plus lente, les niveaux se sont stabilisés en mars et restent proche de la moyenne. Dans la partie aval (Tarsac), plus réactive, les niveaux sont orientés à la baisse, mais les niveaux, modérément hauts au mois de février, sont désormais proches de la moyenne. La situation est plus critique dans la partie centrale (Lafitole), celle au battement saisonnier le plus faible, mais où la tendance à la baisse s’accompagne désormais de niveaux très bas, déjà inférieurs au niveau d’étiage moyen. La nappe alluviale du Gave de Pau souffre quant à elle toujours de l’absence de données suffisamment récentes pour le calcul de l’IPS sur son piézomètre de suivi. A l’échelle du système aquifère  , les niveaux sont donc en baisse, et redeviennent modérément bas, comme en décembre.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
Les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents constituent une exception remarquable pour le bassin Adour-Garonne en ce mois de mars, puisque les niveaux ne sont orientés à la baisse que sur trois des sept indicateurs, ceux situés dans la partie amont (Verniolle pour l’Ariège, St-Elix et Le Fauga pour la Garonne). Deux de ces trois indicateurs (St-Elix et Verniolle, même si c’est moins vrai cette année pour ce dernier) sont les plus réactifs aux épisodes de recharge, et présentent donc également les récessions les plus marquées. Pour les trois indicateurs de cette partie amont, les niveaux, qui étaient modérément hauts en février, sont désormais proches de la moyenne.
Dans la partie aval, les tendances sont plus contrastées, mais soit les niveaux se sont stabilisés, soit ils continuent de monter. Les niveaux sont modérément bas dans la vallée de la Garonne (Ondes, St-Porquier) et restent proches de la moyenne pour les alluvions du Tarn (Les Barthes) et de l’Aveyron (Bioule). Ces observations constituent soit une légère baisse, soit un maintien de l’IPS par rapport au mois de février.
A l’échelle du système aquifère  , les niveaux restent plutôt proches de la moyenne, comme en février, mais, malgré une situation locale contrastée, ils sont globalement orientés à la baisse.

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
Pour les calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, la tendance à la hausse (quasi-)générale en décembre 2018 et février 2019 s’est inversée, même s’il faut noter qu’entre temps, les niveaux ont baissé en janvier sur toutes les sources des Causses : les niveaux sont désormais en baisse sur les huit indicateurs pour ce mois de mars.
La situation est plus contrastée en terme de niveaux. Dans la partie charentaise, ils restent proches de la moyenne à l’est (Ruffec, St-Projet) et sont désormais modérément bas plus à l’ouest (Ballans). Pour les Causses, où les niveaux étaient modérément hauts à proches de la moyenne en février, ils sont désormais partout modérément bas, à l’exception de la source du Lantouy, à l’est de Cahors, où les niveaux sont très bas.
A l’échelle du système aquifère   et comme dans la plus grande partie du bassin, le mois de mars 2019 se caractérise par des niveaux en baisse et modérément bas, alors qu’ils étaient proches de la moyenne et modérément hauts les mois précédents.

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er avril 2019 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article) :

Note d’information sur l’état des nappes d’eau souterraine.

Carte de France de la situation des nappes au 1er avril 2019.

[1HMNA = minimum sur l’année des moyennes mensuelles (correspondant généralement dans le bassin Adour-Garonne à un mois compris entre août et octobre).

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