BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er juillet 2021

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM et présenté à l’échelle du bassin Adour-Garonne ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

Commentaire général au 06/07/2021 :
Après un automne et un hiver 2020-2021 marqués par un cumul pluviométrique plutôt supérieur à la normale à l’échelle du bassin Adour-Garonne, les mois de mars et avril 2021 se sont caractérisés par une sécheresse modérée à extrême suivant les secteurs et la période de temps considérée. Après ces périodes contrastées, les mois de mai et juin ont été plutôt conformes à la normale en matière de pluviométrie à l’échelle du bassin Adour-Garonne, avec des épisodes pluvieux conséquents à la fin du mois de juin en particulier. Sur ce dernier mois, les seules exceptions locales notables concernent la façade atlantique dans les Landes, qui a connu un mois modérément humide, et l’Ariège et la partie pyrénéenne de la Haute-Garonne, qui ont connu une grande sécheresse.
Dans la lignée du mois de mai, ce mois de juin confirme la tendance majoritaire (77% des indicateurs ponctuels) à la baisse des niveaux, renforcée par l’augmentation des températures et donc de l’évapotranspiration, sans atteindre la baisse générale liée à la sécheresse de mars-avril. Le petit quart de niveaux stabilisés ou à la hausse se concentre dans des secteurs précis : entre le bassin d’Arcachon et la métropole bordelaise, à l’est d’Angoulême, et dans les Causses du Quercy, entre les vallées du Lot et de la Dordogne.
Comme les mois précédents, la situation des nappes du bassin Adour-Garonne est contrastée en terme de niveaux. Les indicateurs ponctuels présentant un niveau inférieur à la moyenne restent minoritaires (35%, soit moins qu’en avril et mai).
Plus précisément, en matière d’IPS, le mois de juin se caractérise par :

  • 13% de niveaux hauts ou très hauts, également répartis ;
  • Un petit quart (23%) de niveaux modérément hauts ;
  • Un gros quart (29%) de niveaux proches de la moyenne ;
  • Un cinquième (19%) de niveaux modérément bas ;
  • 16% de niveaux bas ou très bas, mais avec un seul niveau très bas.

Cette répartition contrastée est dans la lignée de celles des mois d’avril et mai, avec toutefois une augmentation des niveaux supérieurs à la moyenne indiquant que la décharge a été moins marquée que la décharge normale pour un mois de juin, en raison des apports pluviométriques localement conséquents de ces deux derniers mois.
Au niveau géographique, la tendance des mois précédents se confirme, avec une situation qui reste particulièrement favorable pour les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne, et favorable pour le Plio-Quaternaire aquitain. Inversement, les niveaux les plus bas pour un mois de juin se retrouvent toujours dans les nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau.

BSH AG 2021 06


Bilan Global IPS


Bilan Global Evol


BSH Compar IP 2021 06

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
La tendance majoritaire à la baisse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois, à l’exception du piézomètre de Dignac (16, SE Angoulême), dont le niveau moyen a augmenté en juin sous l’influence de deux épisodes de recharge.
Quant à l’IPS, on observe à nouveau deux comportements distincts : les niveaux restent modérément bas au nord (Saint-Agnant, 17, Sud Rochefort) et au sud (Bourrou, 24, SO Périgueux), alors qu’ils sont désormais modérément hauts dans la partie centrale : Dignac et Mortagne-sur-Gironde (17, estuaire Gironde), où le niveau était proche de la moyenne au mois de mai.
A la fin du mois de juin, les niveaux sont proches du niveau d’étiage moyen (HMNA) sur les piézomètres aux battements les plus limités (0,2 m à Bourrou et -2 cm à Saint-Agnant), mais restent nettement supérieurs au HMNA sur les piézomètres les plus réactifs, marqués par les précipitations de la fin du mois : 3,7 et 6 m pour Dignac et Mortagne-sur-Gironde, respectivement.

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
La tendance majoritaire à la baisse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne, à l’exception du piézomètre de Latresne (33, SE Bordeaux), dont le niveau est resté stable.
En matière d’IPS, il y a eu peu d’évolutions par rapport au mois de mai : deux des quatre indicateurs ponctuels (Latresne et Sauveterre-Saint-Denis, 47, SE Agen) présentent un niveau très haut pour un mois de juin, dans la lignée de la situation particulièrement favorable des mois précédents pour ces nappes alluviales.
Pour les deux autres indicateurs ponctuels, les niveaux restent modérément haut (La Force, 24, Ouest Bergerac) à proche de la moyenne (Marcellus, 47, Ouest Marmande). Dans le cas de ce dernier, la décharge s’est stabilisée autour de la normale, puisque son IPS n’a pas changé en juin, après avoir perdue une classe par mois depuis février.
Le niveau y reste toutefois près de 1,2 m au-dessus du niveau d’étiage moyen (HMNA) à fin juin, alors qu’il est autour de 0,7 à 1 m au-dessus du HMNA sur les 3 autres ouvrages suivis.

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
La nappe du Plio-Quaternaire aquitain suit la tendance majoritaire à la baisse des niveaux dans le bassin Adour-Garonne, à deux exceptions près, à l’ouest de Bordeaux (Le Temple et Lanton, 33), dont les niveaux moyens sont respectivement restés stable et ont augmenté en juin.
Quant à l’IPS, pour un deuxième mois consécutif, il a gagné une ou deux classes sur 3 des 5 indicateurs, indiquant une décharge à nouveau inférieure à la normale en juin. Les niveaux sont ainsi modérément hauts à hauts partout, sauf sur le piézomètre de Saucats (33, Sud Bordeaux), où le niveau passe toutefois de bas à modérément bas.
Toutefois, sur ce piézomètre au battement saisonnier plus important que les autres, marqué par de très fortes baisses du niveau piézométrique   pendant l’été, l’IPS est systématiquement inférieur à la moyenne depuis la mise en place de cet indicateur début 2017, à l’exception de 3 mois entre mars et juin 2020 et des mois de janvier et février 2021. Ces résultats suggèrent une tendance à la baisse sur la chronique, même si l’absence de données quotidiennes avant juin 2008 ne permet pas d’étayer mathématiquement cette analyse.
Début juillet, les niveaux étaient supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,3 à 1,6 m.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
La tendance majoritaire à la baisse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau, à l’image de l’ensemble de la partie sud du bassin Adour-Garonne.
En matière d’IPS, la situation est contrastée : si les niveaux restent bas (Laloubère) à très bas (Lafitole) dans la partie amont de la plaine de l’Adour autour de Tarbes (65), ils sont modérément bas à proches de la moyenne ailleurs.
Les niveaux restent supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,3 à 0,55 m, à l’exception de Lafitole, où il est déjà 14,6 cm sous le HMNA, soit une nouvelle baisse considérable de 7 cm au mois de juin pour ce piézomètre au battement très limité et à la chronique plus longue, incluant les années très humides de la première moitié des années 1990.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
La tendance majoritaire à la baisse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents, à l’image de l’ensemble de la partie sud du bassin Adour-Garonne.
Toutefois, cette baisse des niveaux a été conforme à la normale pour un mois de juin, puisque 5 des 7 indicateurs ont maintenu leur classe d’IPS du mois de mai, celle-ci ne baissant que d’un cran sur les 2 autres piézomètres (Bioule, 82, Est Montauban et Ondes, 31, Nord Toulouse).
Ainsi, la situation correspond majoritairement à la moyenne pour un mois de juin (4 indicateurs sur 7), les exceptions concernant Les Barthes (82, Est Moissac, niveau modérément haut), Verniolle (09, Sud Pamiers, niveau modérément bas) et Ondes (31, Nord Toulouse, niveau bas).
Début juillet, les niveaux étaient supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,35 à 0,6 m sur la majorité des piézomètres. Les deux exceptions concernent les ouvrages d’Ondes (+0,13 m / HMNA) et, inversement, de St-Elix (31, NE Cazères, +1,05 m / HMNA).

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
Les aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur suivent la tendance majoritaire à la baisse des niveaux dans le bassin Adour-Garonne, à trois exceptions près, au niveau resté stable en juin : les sources du Blagour (46, Nord Souillac) et du Lantouy (12, Est Cahors) dans les Causses du Quercy et le piézomètre de Saint-Projet (16, NE Angoulême) dans la partie charentaise.
En matière d’IPS, les niveaux varient de bas à modérément haut sans distinction géographique entre la partie charentaise, les Causses du Quercy et les Grands Causses. Les niveaux bas sont observés sur deux indicateurs : le piézomètre de Ballans (17, NO Angoulême) et la source du Lantouy, alors qu’inversement, le niveau est désormais modérément haut à Saint-Projet.
Dans le cas des sources des Causses, les niveaux restent proche du niveau d’étiage moyen (HMNA) au début du mois de juillet, à quelques centimètres près, sauf pour la Gourgue (82, Est Caussade), dont le niveau reste 16 cm au-dessus du HMNA.
Pour les piézomètres charentais, à l’amplitude du battement saisonnier considérable, le niveau début juillet sont supérieurs à ceux d’il y a un mois : + 2,9 m / HMNA à Ballans, + 6,5 m / HMNA à Ruffec (16, Nord Angoulême) et + 11,4 m / HMNA à Saint-Projet, en raison de la recharge observée à la fin du mois de juin.

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er juillet 2021 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article).
Le bulletin et la carte nationale au format PDF sont téléchargeables en bas de la page indiquée dans le lien.

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