BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er novembre 2019

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

A partir du premier bulletin de l’année 2019, en plus de la cartographie habituelle et des commentaires habituels, les chroniques piézométriques (évolution des niveaux sur les 30 dernières années et sur la dernière année) sont présentées pour chaque système aquifère  , à l’exception des aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, séparés en partie nord (Charentes) et sud (sources des Causses).

Afin de comparer l’évolution des niveaux sur un même graphique, le niveau piézométrique   se voit soustraire la moyenne des niveaux mensuels moyens d’étiage ou HMNA [1]. Cela permet à la fois de comparer les recharges / tarissements entre les différents secteurs d’un même système aquifère  , et de positionner le niveau par rapport à celui d’un étiage moyen. Comme pour le calcul des IPS, ce dernier point est toutefois conditionné par le fait que les chroniques n’ont pas la même durée et peuvent recouper des cycles hydrologiques différents.

Commentaire général au 08/11/2019 :
A l’échelle du bassin Adour-Garonne, le mois d’octobre 2019 n’a pas été marqué par d’importantes précipitations. Toutefois, en raison des températures moindres de l’automne, la demande en eau des plantes a baissé et les précipitations se sont révélées suffisantes pour faire remonter le niveau mensuel moyen des nappes libres du bassin Adour-Garonne sur 43% des indicateurs ponctuels, essentiellement sur la façade nord-ouest du bassin (Charentes et triangle landais). Cela indique le début de la période de recharge 2019-2020, qui devrait s’amplifier au mois de novembre, dont la première semaine a été marqué par une forte pluviométrie. En effet, en octobre, près d’un quart des niveaux suivis se sont stabilisés et un tiers sont toujours orientés à la baisse, essentiellement au sud du bassin.

En terme d’IPS, par rapport au mois de septembre, ce mois d’octobre se caractérise par :

  • Une diminution du nombre de niveaux très bas, qui avait plus que doublé en septembre, pour retrouver une situation plus comparables aux mois de juillet et août ;
  • Une diminution du nombre de niveaux inférieurs à la moyenne, qui représentent toutefois encore un majorité (57%) des indicateurs ponctuels ;
  • Une faible augmentation du nombre de niveaux supérieurs à la moyenne, illustrant un début de recharge modeste, à quelques exceptions locales près.
    Après un été notablement sec ayant conduit à des niveaux d’étiage inférieurs à la moyenne, le début de la période de recharge en ce mois d’octobre 2019 ne modifie pas la tendance dominante à des niveaux modérément bas pour les nappes libres du bassin Adour-Garonne.

Seuls les aquifères calcaires karstifiés du Jurassique moyen et supérieur présentent un niveau modérément haut, avec des niveaux plus hauts dans la partie charentaise et dans les Grands Causses. Les niveaux sont également fortement remontés dans le Causse du Quercy, où ils étaient particulièrement bas ces derniers mois. Les niveaux très bas concernent donc désormais essentiellement la partie amont de la vallée de l’Adour.

Le mois d’octobre 2019 marque le début de la période de recharge et donc de l’année hydrologique 2019-2020 pour les nappes libres du bassin Adour-Garonne. En raison d’une recharge hivernale et printanière modérée et d’un été particulièrement sec, les niveaux d’étiage 2019 étaient inférieurs à la moyenne, et même globalement plus bas qu’en septembre 2017.



Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
Les aquifères calcaires du Crétacé ont connu une évolution contrastée suivant les secteurs au mois d’octobre.
Au nord (Saint-Agnant, 17, Sud Rochefort) et au sud (Bourrou, 24, SO Périgueux), les niveaux sont orientés à la hausse et les indices IPS augmentent d’une classe par rapport au mois de septembre.
Dans la partie centrale, à Mortagne-sur-Gironde (17, près estuaire Gironde) et Dignac (16, Sud Angoulême), les niveaux restent orientés à la baisse, et l’indice IPS baisse d’une classe à Dignac.
Globalement, les niveaux sont modérément bas avec un gradient du sud (niveau bas) vers le nord (niveau proche de la moyenne).
A Mortagne-sur-Gironde, les niveaux restent nettement inférieurs au niveau d’étiage moyen, alors qu’ils restent proches des niveaux d’étiage moyen à Bourrou et Saint-Agnant.

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
A l’échelle de l’indicateur global, la situation n’évolue pas en terme de classes d’IPS, avec des niveaux modérément bas à proches de la moyenne.
Les changements concernent l’évolution des niveaux, désormais orientés à la hausse à Sauveterre-St-Denis (47, SE Agen) et Latresne (33, Sud Bordeaux), alors qu’ils se stabilisent à Marcellus (47, Ouest Marmande), où le niveau était en hausse le mois dernier.
Le niveau reste proche du niveau d’étiage moyen sur les quatre indicateurs ponctuels, indiquant un début de recharge modeste.

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
Les indices IPS des indicateurs ponctuels de la nappe du Plio-Quaternaire ont peu varié au mois d’octobre 2019 mais restent contrastés suivant les secteurs.
Le niveau reste très bas à Saucats (33, SO Bordeaux) et modérément haut à Campet-et-Lamolère (40, près Mont-de-Marsan). Ailleurs, autour du bassin d’Arcachon, il est modérément bas à proche de la moyenne.
Dans cette partie plus septentrionale, incluant Saucats, les niveaux sont désormais orientés à la hausse, ou stabilisés pour Le Temple (33, Ouest Bordeaux). Ils restent orientés à la baisse plus au sud, à Campet-et-Lamolère.
Fin octobre, ils restent toutefois tous proches du niveau d’étiage moyen, à la seule exception de Saucats, où le niveau a le plus fortement remonté depuis mi-septembre, mais où il reste plus de 1 m sous le niveau d’étiage moyen.
Les niveaux restent inférieurs à ceux du mois d’octobre 2017 pour ce système aquifère  , en particulier dans la partie girondine.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
La nappe alluviale de l’Adour est l’un des deux systèmes aquifères à ne pas avoir enregistré de hausse des niveaux au mois d’octobre. Toutefois, comme au mois d’août, les niveaux se sont stabilisés dans les parties centrale et aval de la vallée de l’Adour et restent orientés à la baisse dans la partie amont.
Cela impacte directement l’IPS dans la partie amont (Peyta, 65, Sud Tarbes), qui est passé de modérément haut à très bas en l’espace de deux mois, dans un secteur habitué à voir son niveau de nappe augmenter dès le mois de septembre sous l’influence des pluies de la fin de l’été.
L’impact est plus limité en aval (Tarsac, 32, SE Mont-de-Marsan), où les niveaux restent modérément hauts, tandis qu’ils restent très bas à Lafitole (65, Nord Tarbes).
Dans ce secteur, le battement de la nappe est particulièrement faible (environ 0,5 m), le niveau est inférieur au niveau d’étiage moyen depuis mi-juin, alors qu’ils restent légèrement supérieurs au niveau d’étiage moyen à Peyta et Tarsac.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
Comme pour la nappe alluviale de l’Adour, aucune hausse de niveau n’est enregistrée pour les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents en ce mois d’octobre. Le niveau reste même orienté à la baisse sur 5 des 7 indicateurs ponctuels, les seules exceptions étant constituées par les niveaux stabilisés à Saint-Porquier (82, SE Castelsarrasin) et Ondes (31, NO Toulouse).
Cette tendance à la baisse se traduit par une diminution de la classe d’IPS aux Barthes (82, Est Moissac, de modérément bas à bas) et à St-Elix (31, NE Cazères, de haut à modérément haut). A l’inverse, la stabilisation des niveaux à Ondes permet de retrouver des niveaux proches de la moyenne. Même si la situation est moins homogène que les mois précédents, les nappes alluviales de la Garonne amont, de l’Ariège, du Tarn et de l’Aveyron se caractérisent par des niveaux globalement modérément bas.
La période de recharge n’ayant pas commencée dans ce secteur, les niveaux sont désormais inférieurs au niveau d’étiage moyen sur 6 des 7 indicateurs, la seule exception étant St-Elix. Pour 5 de ces 6 indicateurs, le niveau est toutefois inférieur au niveau d’étiage moyen de moins de 25 cm. La seule exception concerne St-Porquier, où l’écart à l’étiage moyen reste proche de 65 cm. Mais ce résultat s’explique par une chronique plus longue sur ce piézomètre, incluant notamment la première moitié des années 1990, marquée par plusieurs années particulièrement pluvieuses et des étiages anormalement hauts.

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
Ce système aquifère   se caractérise par le plus fort taux de hausses des niveaux du bassin Adour-Garonne, puisque celles-ci concernent 6 des 7 indicateurs ponctuels présentant suffisamment de données pour une analyse statistique.
Cela s’explique par une plus grande réactivité des systèmes karstiques aux précipitations par rapport aux autres systèmes aquifères. Ainsi, une forte hausse des niveaux a été observée dès la mi-octobre dans la partie charentaise, et quelques jours plus tard sur les sources des Causses.
Localement, la situation reste contrastée, héritage d’un été plus ou moins aride suivant les secteurs :

  • Les niveaux sont proches de la moyenne à modérément hauts dans la partie charentaise ;
  • Ils sont hauts à modérément hauts pour les sources des Grands Causses ;
  • Ils sont modérément bas pour les sources des Causses du Quercy, où les niveaux étaient particulièrement bas cet été.
    Concernant la source de la Gourgue à St-Antonin-Noble-Val (82, Est du département), si l’impact des prélèvements pour l’AEP était bien réel cet été, une dérive des mesures, constatée en ce mois d’octobre, a surestimé la baisse des niveaux et conduit à invalider les données enregistrées depuis fin août.
    Partout, le niveau était repassé au-dessus du niveau d’étiage moyen à la fin du mois d’octobre, ou à tout le moins l’avait atteint (à Ruffec, 16, Nord Angoulême et pour les sources du Blagour et du Lantouy dans les Causses du Quercy).
    Chroniques IG22N


    Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er novembre 2019 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article) :

Note d’information sur l’état des nappes d’eau souterraine.

Carte de France de la situation des nappes au 1er novembre 2019.

[1HMNA = minimum sur l’année des moyennes mensuelles (correspondant généralement dans le bassin Adour-Garonne à un mois compris entre août et octobre).

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