BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er mai 2022

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM et présenté à l’échelle du bassin Adour-Garonne ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

Le BSH du bassin Rhône-Méditerranée est par ailleurs disponible sur le SIE Rhône-Méditerranée.

Commentaire général au 10/05/2022 :
Depuis le début de la période de recharge 2021-2022, commencée relativement tardivement (entre novembre et décembre suivant les secteurs), la pluviométrie est globalement normale sur le bassin Adour-Garonne, même si le mois de février a été marquée par une sécheresse modérée dans toute la partie ouest du bassin. En avril comme en mars, la pluviométrie a été normale sur l’ensemble du bassin.
Toutefois, sous l’impulsion de la hausse des températures et de l’évapotranspiration, ces précipitations deviennent moins efficaces. Ainsi, le mois d’avril se caractérise par une majorité de niveaux orientés à la baisse sur plus de la moitié (63%) des indicateurs. Les niveaux restent toutefois orientés à la hausse sur près d’un tiers (30%) des indicateurs, le nombre de niveaux stables (7% - 2 indicateurs, au nord du bassin d’Arcachon) étant notablement faible par rapport aux mois précédents. Aucune tendance régionale forte ne se dégage, mais, comme le mois dernier, la majorité des niveaux sont orientés à la baisse dans la partie nord-ouest du bassin (Charentes) alors que, cette fois, les niveaux sont plutôt orientés à la hausse dans le bassin de l’Adour.
En matière d’IPS, la situation a globalement peu évoluée par rapport au mois de mars, puisque 71% des indicateurs ponctuels ont vu leur indice de maintenir. Le nombre de baisses d’une ou deux classes (18%) est toutefois supérieur au nombre de hausses d’une classe (11%), et cela suffit pour que, pour la première fois depuis octobre 2019, une majorité d’indicateurs présente un niveau inférieur à la moyenne.
Plus précisément, le mois d’avril se caractérise par :

  • 7% de niveaux hauts ou très hauts, un chiffre comparable aux mois précédents ;
  • 27% de niveaux modérément hauts, en hausse par rapport aux derniers mois ;
  • 13% de niveaux proches de la moyenne, en nette baisse par rapport aux mois précédents au bénéfice des niveaux modérément hauts ou bas ;
  • 37% de niveaux modérément bas, en nette hausse sur les deux derniers mois ;
  • 16% de niveaux bas (13%) ou très bas (3%), comme en mars.

Cette situation témoigne d’une recharge 2021-2022 se concentrant pour l’instant sur les mois de décembre et janvier. En mars et avril, les précipitations ont été conformes à la normale mais n’ont pas permis de résorber le déficit de l’automne et de février. Sauf précipitations suffisamment abondantes pour être efficaces dans les prochains mois, ce déficit de recharge ne sera pas résorbé avant l’été.
Par rapport aux années précédentes, à l’exception des Causses (du Quercy en particulier), la situation est moins favorable que pour les mois d’avril de ces deux dernières années. En avril 2019, la situation était globalement plus dégradée, sauf pour la partie charentaise, dont la situation est comparable à celle d’avril 2017. Au niveau géographique, seules les nappes alluviales de la Garonne et de ses affluents, aussi bien dans la partie amont que dans la partie aval, gardent des niveaux majoritairement supérieurs à la moyenne.

BSH AG 2022 04


Bilan Global IPS


Bilan Global Evol


BSH Compar IP 2022 04

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
Les aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois ont des niveaux orientés à la baisse sur les 4 indicateurs au mois d’avril 2022.
En matière d’IPS, la situation reste peu favorable dans ce secteur, avec trois niveaux modérément bas en avril (Bourrou, 24, SO Périgueux, Dignac, 16, SE Angoulême et Mortagne-sur-Gironde, 17, estuaire Gironde), et un niveau qui reste très bas depuis décembre (Saint-Agnant, 17, Sud Rochefort). Les quatre piézomètres ont la même classe d’IPS qu’en mars, illustrant une recharge/décharge conforme à la normale en avril.
A la fin du mois d’avril, les niveaux restent inférieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) à Saint-Agnant (-38 cm), mais restent 39 cm au-dessus du HMNA à Bourrou. Sur les piézomètres plus réactifs (Dignac et Mortagne-sur-Gironde), les niveaux restent très supérieurs au HMNA (+2,8 et +3,0 m respectivement).

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
Pour les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne, les niveaux sont majoritairement orientés à la baisse en avril 2022, après deux mois d’évolution contrastée. La seule exception concerne le piézomètre de La Force (24, Ouest Bergerac), dont le niveau repart à la hausse.
En matière d’IPS, une seule évolution est enregistrée par rapport à mars : -1 classe et niveau désormais modérément haut à Latresne (33, SE Bordeaux). Les niveaux restent donc modérément bas dans la vallée de la Dordogne (La Force) et hauts plus en amont dans la vallée de la Garonne (Sauveterre-Saint-Denis, 47, SE Agen).
Fin avril, les niveaux sont supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,6 (La Force) à 1,3 m (Marcellus, 47, Ouest Marmande).

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
L’évolution des niveaux est contrastée sur les indicateurs ponctuels de la nappe du Plio-Quaternaire aquitain disposant de données pour ce mois d’avril 2022, à l’instar de ce qui avait été constaté en février. Ainsi, si la stabilité, tendance majoritaire ces deux derniers mois, est toujours de mise au Temple et à Lanton (33, Ouest Bordeaux), la tendance à la baisse observée à Saucats (33, Sud Bordeaux) l’est également à Ychoux (40, Sud bassin d’Arcachon).
Quant à l’IPS, signe que cette décharge est conforme à la normale pour un mois d’avril, il n’a pas évolué à Ychoux (niveau modérément bas) et Saucats (niveau bas). Il a par contre augmenté d’une classe au Temple et à Lanton, où les niveaux sont désormais modérément hauts, en l’absence de décharge ce mois dernier.
Rappelons que pour le piézomètre de Saucats, au battement saisonnier plus important que les autres, marqué par de très fortes baisses du niveau piézométrique   pendant l’été, l’IPS est systématiquement inférieur à la moyenne depuis la mise en place de cet indicateur début 2017, à l’exception de 7 mois en 2020 et 2021. Ces résultats suggèrent une tendance à la baisse sur la chronique, même si l’absence de données quotidiennes avant juin 2008 ne permet pas d’étayer mathématiquement cette analyse.
Fin avril, les niveaux étaient partout supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,9 à 1,2 m.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
Les nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau se caractérisent par des niveaux majoritairement orientés à la hausse au mois d’avril 2022. La seule exception concerne le piézomètre de Laloubère (65, Sud Tarbes), dont le niveau a baissé.
L’IPS n’a pas évolué dans la partie amont du bassin de l’Adour : niveau modérément bas à Laloubère et bas à Lafitole (65, Nord Tarbes). Il a par contre augmenté d’une classe à Tarsac (32, SE Mont-de-Marsan) et à Saint-Cricq-du-Gave (40, Ouest Orthez), devenant modérément haut pour un mois d’avril. C’est le signe que dans ce secteur, la recharge enregistrée ce mois-ci a été inhabituelle.
Fin avril, les niveaux restent supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,75 à 1,1 m, à l’exception de Lafitole, où ils ne restent supérieurs au HMNA que de 9 cm. Pour rappel, ce piézomètre a un battement très limité du fait de son emplacement et une chronique plus longue, incluant les années très humides de la première moitié des années 1990.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
A l’image du bassin Adour-Garonne, les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents ont vu leurs niveaux évoluer suivant un rapport deux tiers de baisses / un tiers de hausses. Ces hausses sont localisées dans le secteur du confluent Garonne – Tarn (Saint-Porquier, 82, SE Castelsarrasin et Les Barthes, 82, Est Moissac).
En matière d’IPS, signe ici aussi d’une évolution conforme à la normale pour un mois d’avril, un seul changement de classe est constaté : le niveau est passé de modérément haut à proche de la moyenne aux Barthes, comme c’était déjà le cas depuis un mois à Verniolle (09, Sud Pamiers). A Saint-Porquier (82, SE Castelsarrasin), il reste haut, tandis qu’il reste modérément haut sur les 3 autres piézomètres disposant de suffisamment de données.
Fin avril, les niveaux sont supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,43 m (Les Barthes) à 1,9 m (Saint-Elix, 31, NE Cazères).

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
Les aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur se caractérisent par une majorité (5 indicateurs sur 8) de niveaux orientés à la baisse au mois d’avril 2022, mais, à l’image du reste du bassin Adour-Garonne, les 3 autres indicateurs voient leur niveau orienté à la hausse (deux dans les Causses du Quercy et Saint-Projet, 16, NE Angoulême).
En matière d’IPS, les évolutions sont contrastées suivant les secteurs. Ainsi, si les trois piézomètres charentais présentent la même classe d’IPS qu’en février et mars, signe d’une évolution conforme à la normale depuis deux mois, quatre des cinq sources des Causses ont perdu 1 ou 2 classes d’IPS, à l’opposé de l’évolution enregistrée au mois de mars.
En Charentes, les niveaux restent donc bas à Ruffec (16, Nord Angoulême) et Ballans (17, NO Angoulême) et proches de la moyenne à Saint-Projet. Dans les Causses, ils sont désormais modérément bas partout.
Dans les Causses, les niveaux sont supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 4 à 19 cm à fin avril.
Dans les Charentes, pour ces piézomètres au fort battement, les niveaux sont supérieurs au HMNA de 0,9 m à Ruffec, 4,1 m à Ballans et 11,7 m à Saint-Projet.

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er mai 2022 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article).
Le bulletin et la carte nationale au format PDF sont téléchargeables en bas de la page indiquée dans le lien.

Pour rappel vous pouvez consulter le BSH du bassin Rhône-Méditerranée sur le SIE.

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