BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er mai 2019

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

A partir du premier bulletin de l’année 2019, en plus de la cartographie habituelle et des commentaires habituels, les chroniques piézométriques (évolution des niveaux sur les 30 dernières années et sur la dernière année) sont présentées pour chaque système aquifère  , à l’exception des aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, séparés en partie nord (Charentes) et sud (sources des Causses).

Afin de comparer l’évolution des niveaux sur un même graphique, le niveau piézométrique   se voit soustraire la moyenne des niveaux mensuels moyens d’étiage ou HMNA [1]. Cela permet à la fois de comparer les recharges / tarissements entre les différents secteurs d’un même système aquifère  , et de positionner le niveau par rapport à celui d’un étiage moyen. Comme pour le calcul des IPS, ce dernier point est toutefois conditionné par le fait que les chroniques n’ont pas la même durée et peuvent recouper des cycles hydrologiques différents.

Commentaire général au 13/05/2019 :
Contrairement à la deuxième partie du mois de février et au mois de mars, le mois d’avril 2019 a été marqué par des épisodes pluvieux répétés. Toutefois, la quantité d’eau infiltrée vers les nappes a été insuffisante pour stopper la tendance globale à la baisse des niveaux observée le mois précédent. Les hautes eaux 2019 ont donc été atteintes entre fin février et début mars. La pluviométrie d’avril a cependant permis de limiter la baisse des niveaux, puisque seuls 57% des indicateurs ponctuels sont orientés à la baisse, contre 70% en mars. 37% des indicateurs voient leur niveau se stabiliser et une hausse est mesurée sur 7% d’entre eux. Globalement les niveaux non orientés à la baisse se situent dans la frange centrale du bassin Adour-Garonne, alors que la baisse apparaît plus systématique dans une large frange nord (partie charentaise) ainsi que plus au sud, dans les parties amont des nappes alluviales. A l’échelle des indicateurs globaux, seul la nappe du Plio-Quaternaire aquitaine présente un niveau stable, alors que les niveaux restent orientés à la baisse sur les cinq autres indicateurs.

La pluviométrie d’avril n’a donc pas permis de compenser la sécheresse de fin février et mars, ainsi que la recharge hivernale moyenne. Cela se traduit par une tendance dominante pour les nappes libres du bassin Adour-Garonne à des niveaux modérément bas pour le mois d’avril 2019, sur l’ensemble des six indicateurs globaux.

A l’échelle des indicateurs ponctuels, deux tiers (67%) des niveaux sont désormais inférieurs à la moyenne pour un mois d’avril, contre 57% en mars et seulement 13% en février. Comme en mars, la plupart présente des niveaux modérément bas (50%) et les niveaux sont très bas sur 3 indicateurs (10%). 30% des indicateurs présentent des niveaux toujours proches de la moyenne (contre 40% en mars), essentiellement dans les nappes alluviales et le Plio-Quaternaire. Enfin, comme en mars, un seul indicateur (3%) présente un niveau supérieur à la moyenne, et il est modérément haut.

Dans l’ensemble, alors que l’étiage 2018 avait été atteint avec des niveaux plutôt supérieurs à la moyenne et que le début de la période de recharge 2018-2019 avait permis de maintenir les niveaux proches de la moyenne, la sécheresse de la deuxième partie du mois de février et du mois de mars a fait baisser les niveaux. Après un mois d’avril pluvieux, mais n’ayant pas permis de recharger conséquemment les nappes, la tendance globale oscille est donc à des niveaux modérément bas.

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
Comme au mois de mars 2019, les niveaux sont partout orientés à la baisse en avril. Les niveaux restent modérément bas sur trois des quatre indicateurs, alors qu’ils étaient proches de la moyenne en février. Il est par contre bas pour le dernier indicateur, situé dans la partie sud du système aquifère   (Bourrou), dont le niveau est déjà proche du niveau d’étiage moyen. Un épisode de recharge plus ou moins marqué est observé en fin de mois sur les indicateurs au sud (Bourrou) et au nord (Saint-Agnant).

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
Pour les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne, où la tendance était plus contrastée au mois de mars, les niveaux sont désormais orientés à la baisse sur trois des quatre indicateurs. Pour les deux indicateurs les plus en aval de la vallée de la Garonne (Marcellus et Latresne), les plus réactifs aux précipitations en période de recharge, si quelques hausses de niveaux sont observées dans le mois, la tendance reste à la baisse, avec des niveaux modérément bas. L’indicateur de la vallée de la Dordogne (La Force) rejoint également cette tendance, alors qu’il affichait encore un niveau proche de la moyenne en mars. Enfin pour les alluvions de la Garonne en amont d’Agen (Sauveterre-St-Denis), les niveaux restent proches de la moyenne et stables. A l’échelle de l’indicateur global, la tendance à la baisse domine, et les niveaux sont désormais modérément bas, alors qu’ils étaient encore proches de la moyenne au mois de mars.

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
La nappe du Plio-Quaternaire aquitain présentait des évolutions contrastées au mois de mars. Les niveaux se sont stabilisés sur les cinq indicateurs au mois d’avril 2019. Les épisodes pluvieux d’avril ont entraîné de courtes périodes de recharge sur certains piézomètres, en particulier au nord du bassin d’Arcachon (Le Temple et Lanton). La situation reste par contre contrastée en terme de qualification des niveaux, et elle est identique à celle du mois de mars : modérément haut (Le Temple) et proche de la moyenne (Lanton) au nord du bassin d’Arcachon, très bas au sud de Bordeaux (Saucats) et modérément bas au nord du département des Landes (Ychoux). Enfin, dans la partie la plus méridionale du système aquifère   (Campet-et-Lamolère), les niveaux sont proches de la moyenne. A l’échelle du système aquifère  , ces situations localement contrastées se résument en un niveau modérément bas, à l’instar des mois précédents et du reste du bassin. C’est toutefois le seul système aquifère   où les niveaux se sont stabilisés au mois d’avril 2019.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
Pour la nappe alluviale de l’Adour, la tendance est également à la baisse des niveaux, mais pas sur l’ensemble des indicateurs. En amont et au centre (Laloubère / Peyta et Lafitole), où la dynamique de recharge / récession est plus lente, les niveaux sont orientés à la baisse en avril. Ils sont désormais modérément bas en amont (Laloubère / Peyta) et restent très bas dans la partie centrale (Lafitole). Le battement saisonnier est plus faible dans ce secteur, mais les niveaux y restent inférieurs au niveau d’étiage moyen, comme en mars. Dans la partie aval (Tarsac), plus réactive aux précipitations, les niveaux sont orientés à la hausse, mais ils restent proches de la moyenne. La nappe alluviale du Gave de Pau souffre quant à elle toujours de l’absence de données suffisamment récentes pour le calcul de l’IPS sur son piézomètre de suivi. A l’échelle du système aquifère  , les niveaux sont donc en baisse, et restent modérément bas.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
A l’image du reste du bassin, les niveaux sont majoritairement orientés à la baisse pour les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents. Les seules exceptions concernent la vallée de la Garonne dans sa partie la plus aval, en amont du confluent avec le Tarn (Ondes et Saint-Porquier), où les niveaux restent stables.
Dans ce secteur, les niveaux restent modérément bas. Les niveaux sont également modérément bas pour la nappe alluviale de l’Ariège (Verniolle), alors qu’ils étaient proches de la moyenne en mars. Ailleurs (Garonne en amont du confluent avec l’Ariège, Tarn, Aveyron), les niveaux restent proches de la moyenne.
A l’exception de Saint-Elix, très réactif aux épisodes de précipitations, les variations des niveaux sont faibles. Les données postérieures au 22 avril pour le piézomètre Les Barthes ont été écartées (problème de mesure).
A l’échelle du système aquifère  , les niveaux sont orientés à la baisse et ils désormais modérément bas, alors qu’ils étaient proches de la moyenne depuis le début de l’année 2019.

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
Pour les calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, alors que la tendance à la baisse était générale en mars, la situation est contrastée en avril : les niveaux restent orientés à la baisse sur les piézomètres charentais, alors que les niveaux se sont stabilisés, voire sont à la hausse (Lantouy) sur les sources des Causses, plus réactives aux précipitations.
En terme de niveaux, la situation est également contrastée, mais reste très semblable à celle du mois de mars. Dans la partie charentaise, ils restent compris entre proches de la moyenne (St-Projet) et modérément bas (Ballans, Ruffec). Pour les Causses, malgré la recharge liée aux précipitations d’avrils, ils restent très bas à l’est de Cahors (Lantouy) et modérément bas dans les Grands Causses (Bardels, Cernon). Ils passent même de modérément bas à bas au nord des Causses du Quercy (Souillac).
A l’échelle du système aquifère   et comme dans la plus grande partie du bassin, le mois d’avril 2019 se caractérise par des niveaux en baisse et modérément bas, comme au mois de mars.

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er mai 2019 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article) :

Note d’information sur l’état des nappes d’eau souterraine.

Carte de France de la situation des nappes au 1er mai 2019.

[1HMNA = minimum sur l’année des moyennes mensuelles (correspondant généralement dans le bassin Adour-Garonne à un mois compris entre août et octobre).

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