BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er septembre 2022

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM et présenté à l’échelle du bassin Adour-Garonne ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

Le BSH du bassin Rhône-Méditerranée est par ailleurs disponible sur le SIE Rhône-Méditerranée.

Commentaire général au 06/09/2022 :
La période de recharge 2021-2022 a été relativement courte, car débutée tardivement (entre novembre et décembre suivant les secteurs). A cela s’ajoute un déficit de pluviométrie au printemps, se traduisant par une sécheresse modérée à extrême (sur les Pyrénées), qui n’a pas permis de combler le déficit de recharge automnale. L’été a quant à lui été jusque-là chaud (températures supérieures de 2 à plus de 3°C aux normales) et plutôt sec, à une période où les précipitations ne rechargent que rarement les nappes. Au mois d’août, la décharge des nappes s’est donc globalement poursuivie. Ainsi, le mois se caractérise par des niveaux toujours majoritairement orientés à la baisse. Contrairement aux deux derniers mois, les niveaux se sont toutefois stabilisés sur 20% des indicateurs ponctuels.
En matière d’IPS, le déficit de pluviométrie printanière s’est traduit par une décharge plus rapide que la normale et donc des indices IPS qui ont baissé en mai et juin. En août comme en juillet, on ne constate pas de nouvelle baisse des indices IPS à l’échelle du bassin. Ainsi, 60% des indicateurs voient leur IPS se maintenir et la même proportion d’indicateurs (20%) voit son IPS augmenter ou baisser, d’une seule classe dans la quasi-totalité des cas, un seul indicateur voyant son IPS baisser de 2 classes.
Cela s’explique par le fait que les précipitations estivales, peu nombreuses et associées à des événements orageux, contribuent rarement à recharger les nappes. Dans le cas des augmentations d’IPS, elle compense le plus souvent une baisse d’une classe enregistrée en juillet ou en juin.
La tendance des mois précédents, avec une majorité d’indicateurs présentant un niveau inférieur à la moyenne s’est confirmée en août (65%), une situation plus connue dans le bassin depuis le début d’automne 2019. Plus précisément, le mois d’août est très semblable au mois de juillet et se caractérise par :

  • Une absence de niveaux hauts ou très hauts ;
  • 19% de niveaux modérément hauts, comparable à juillet ;
  • 16% de niveaux proches de la moyenne, comparable à juin ;
  • 32% de niveaux modérément bas, en baisse par rapport à juin ;
  • 32% de niveaux bas (13%) ou très bas (19%).

Cette situation témoigne d’une recharge 2021-2022 globalement déficitaire, car s’étant surtout concentrée sur une période courte, soit les mois de décembre et janvier. Alors que la situation à l’étiage 2021 était favorable suite à deux années plutôt humides, la situation actuelle est la plus défavorable depuis 2017, soit l’année de la mise en place de l’indicateur IPS. En août 2017, la situation était même un peu moins critique, suite à un mois de juillet localement très pluvieux ayant permis une recharge ponctuelle dans certains secteurs.
Au niveau géographique, comme en juillet, les nappes alluviales de la Garonne, de l’Adour et de leurs affluents, aussi bien dans la partie amont que dans la partie aval, gardent des niveaux proches de la moyenne. La situation reste plus défavorable pour les calcaires karstifiés du Jurassique et le Plio-Quaternaire aquitain.

BSH AG 2022 08


Bilan Global IPS


Bilan Global Evol


BSH Compar IP 2022 08

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
Pour les aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois, les niveaux sont partout orientés à la baisse en août 2022.
En matière d’IPS, signe d’une décharge conforme à la normale, la situation est strictement identique à juillet, bien que la situation reste contrastée d’un indicateur à l’autre : niveau très bas à Bourrou (24, SO Périgueux), modérément bas à Mortagne-sur-Gironde (17, estuaire Gironde), proche de la moyenne à Saint-Agnant (17, Sud Rochefort) et modérément haut à Dignac (16, SE Angoulême)
A la fin du mois d’août, les niveaux sont partout passés sous le niveau d’étiage moyen (HMNA) de 27 (Bourrou) à 71 cm (Mortagne-sur-Gironde). La seule exception concerne le piézomètre de Dignac, où le niveau reste supérieur de 1 m au HMNA.

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
Les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne ont des niveaux orientés à la baisse sur 3 des 4 indicateurs au mois d’août 2022, la seule exception concernant le piézomètre de Marcellus (47, Ouest Marmande), où le niveau s’est stabilisé.
En matière d’IPS, le secteur représente également parfaitement la tendance du bassin, avec une baisse d’une classe d’IPS sur un piézomètre (Sauveterre-Saint-Denis, 47, SE Agen), une hausse d’une classe sur un autre (Marcellus) et une stabilité sur les deux autres. Cela est le signe d’une décharge globalement conforme à la normale pour un mois d’août. Ainsi, les niveaux restent modérément hauts à Latresne (33, SE Bordeaux), sont désormais proches de la moyenne à Sauveterre-Saint-Denis et restent ou redeviennent modérément bas à La Force (24, Ouest Bergerac) et Marcellus.
Fin août, les niveaux sont partout proches du niveau d’étiage moyen (HMNA) à plus ou moins 9 cm.

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
Pour les indicateurs ponctuels de la nappe du Plio-Quaternaire aquitain, les niveaux sont partout orientés à la baisse en août 2022.
Quant à l’IPS, signe d’une décharge proche de la normale, il a à nouveau baissé d’une classe à Ychoux (40, Sud bassin d’Arcachon), mais est remonté d’une classe au Temple (33, Ouest Bordeaux) et à Campet-et-Lamolère (40, Ouest Mont-de-Marsan). A Saucats (33, Sud Bordeaux), l’IPS est quant à lui resté au niveau très bas qu’il avait atteint dès le mois de mai. Il est également désormais très bas à Ychoux, tandis qu’il reste bas à Lanton (33, Ouest Bordeaux).
Rappelons que pour le piézomètre de Saucats, au battement saisonnier plus important que les autres, marqué par de très fortes baisses du niveau piézométrique   pendant l’été, l’IPS est systématiquement inférieur à la moyenne depuis la mise en place de cet indicateur début 2017, à l’exception de 7 mois en 2020 et 2021. Ces résultats suggèrent une tendance à la baisse sur la chronique, même si l’absence de données quotidiennes avant juin 2008 ne permet pas d’étayer mathématiquement cette analyse. Notons toutefois qu’un nouveau niveau minimum a été défini sur ce piézomètre fin août, 22 cm sous le précédent minimum datant d’août 2015.
Fin août, le niveau y était donc inférieur au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 2,5 m. Sur les autres piézomètres, le niveau est resté sous le HMNA, de quelques mm (Le Temple, Campet-et-Lamolère) à 57 cm (Ychoux).

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
Les nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau ont des niveaux orientés à la baisse sur 3 des 4 indicateurs au mois d’août 2022, la seule exception concernant le piézomètre de Laloubère (65, Sud Tarbes), où le niveau s’est stabilisé.
A l’inverse du mois de juillet, les IPS des trois piézomètres de la vallée de l’Adour se sont maintenus, alors que le piézomètre de Saint-Cricq-du-Gave (40, Ouest Orthez) a cette fois connu une hausse d’une classe d’IPS, signe d’une décharge inférieure à la normale en août. Il est désormais modérément haut, alors qu’il reste proche de la moyenne à Tarsac (32, SE Mont-de-Marsan). Plus en amont dans la vallée de l’Adour, les niveaux restent modérément bas à Lafitole (65, Nord Tarbes) et Laloubère.
Fin août, les niveaux restent supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de respectivement 9 et 36 cm à Saint-Cricq-du-Gave et Laloubère, mais restent sous le HMNA à Tarsac et Lafitole, de respectivement 5 et 16 cm.
Pour rappel, ce dernier piézomètre a un battement très limité du fait de son emplacement et présente aussi une chronique plus longue, incluant les années très humides de la première moitié des années 1990.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
Pour les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents, les niveaux sont partout orientés à la baisse en août 2022.
En matière d’IPS, les évolutions sont contrastées avec 3 baisses d’une classe d’IPS, 3 indices stables et une hausse d’une classe à Saint-Elix (31, NE Cazères). Le niveau y est désormais modérément haut, comme à Saint-Porquier (82, SE Castelsarrasin) et Ondes (31, Nord Toulouse), plus en aval dans la vallée de la Garonne. Au Fauga (31, Sud Muret), comme dans les vallées du Tarn (Les Barthes, 82, Est Moissac) et de l’Aveyron (Bioule, 82, Est Montauban), les niveaux sont modérément bas. Enfin, dans la vallée de l’Ariège, à Verniolle (09, Sud Pamiers), les niveaux sont désormais bas.
Fin août, les niveaux restent supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 16 à 28 cm sur les 3 piézomètres au niveau modérément haut et de 6 cm à Verniolle. Sur les 3 piézomètres au niveau modérément bas, le HMNA a été franchi de quelques centimètres (2 à 9) en août.

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
Pour les aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, les niveaux sont orientés à la baisse en août 2022 sur les 3 piézomètres charentais, mais se sont stabilisés sur les 4 sources des Causses présentant suffisamment de données en août 2022.
En matière d’IPS, les évolutions sont limitées avec une hausse d’une classe d’IPS sur deux indicateurs ponctuels : passage d’un niveau modérément bas à proche de la moyenne pour la source du Cernon (12, Sud Millau) et de très bas à bas pour le piézomètre de Ballans (17, NO Angoulême). Inversement, l’IPS chute de deux classes pour le piézomètre de Saint-Projet (16, NE Angoulême).
Le secteur concentre la moitié des niveaux très bas du bassin, puisqu’outre Saint-Projet, les niveaux restent très bas pour le piézomètre de Ruffec (16, Nord Angoulême) et la source de Lantouy (12, est Cahors). Sur les autres indicateurs charentais (Ballans) et des Causses du Quercy (source du Blagour, 46, Nord Souillac), la situation n’est guère plus satisfaisante, avec des niveaux bas. Inversement, sur les Grands Causses, outre le niveau proche de la moyenne du Cernon, le niveau n’est « que » modérément bas pour la source des Bardels (12, Nord Rodez).
Dans les Causses, les niveaux sont toujours proches du niveau d’étiage moyen (HMNA), mais systématiquement en-dessous de 2 à 9 cm à fin août, à la seule exception du Cernon, qui est au HMNA. Dans les Charentes, pour ces piézomètres au fort battement, les niveaux restent également sous le HMNA en août, de 1 m à Ruffec, 1,5 m à Ballans et 7,5 m à Saint-Projet, dont le battement est le plus considérable des trois (-2 m au mois d’août contre -14,5 m en juillet toutefois).

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er septembre 2022 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article).
Le bulletin et la carte nationale au format PDF sont téléchargeables en bas de la page indiquée dans le lien.

Pour rappel vous pouvez consulter le BSH du bassin Rhône-Méditerranée sur le SIE.

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