BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er avril 2022

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM et présenté à l’échelle du bassin Adour-Garonne ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

Le BSH du bassin Rhône-Méditerranée est par ailleurs disponible sur le SIE Rhône-Méditerranée.

Commentaire général au 06/04/2022 :
Depuis le début de la période de recharge 2021-2022, commencée relativement tardivement (entre novembre et décembre suivant les secteurs), la pluviométrie est globalement normale sur le bassin Adour-Garonne, même si le mois de février a été marquée par une sécheresse modérée dans toute la partie ouest du bassin. En mars, la pluviométrie a été normale sur l’ensemble du bassin.
Ainsi, alors que le mois de février avait été marqué par une baisse des niveaux sur plus de la moitié (61%) des indicateurs ponctuels, le mois de mars se caractérise par une répartition équilibrée entre hausses (29%), stabilité (36%) et baisse (36%) des niveaux. Aucune tendance régionale forte ne se dégage, mais la majorité des niveaux sont orientés à la baisse dans la partie nord-ouest du bassin (Charentes) alors que les niveaux sont plutôt orientés à la hausse dans les Causses.
En matière d’IPS, la situation est relativement proche de celle du mois de février, signe que, si la recharge de mars n’a pas compensé le déficit de février, elle a été globalement conforme à la normale, puisque 65% des indicateurs ponctuels ont vu leur indice de maintenir et la même proportion (15%) ont vu leur indice, soit augmenter, soit baisser d’une classe.
Plus précisément, le mois de mars se caractérise par :

  • 11% de niveaux hauts ou très hauts, un chiffre comparable au mois de février ;
  • Un cinquième (18%) de niveaux modérément hauts, comme les 4 derniers mois ;
  • Un tiers (29%) de niveaux proches de la moyenne, dans la lignée des mois de novembre, décembre et février ;
  • 25% de niveaux modérément bas, en nette hausse par rapport à février ;
  • Un cinquième (18%) de niveaux bas (14%, en nette hausse) ou très bas (4%, stable).

Cette situation témoigne d’une recharge 2021-2022 se concentrant pour l’instant sur les mois de décembre et janvier. Après un démarrage tardif, les précipitations significatives ont à nouveau fait défaut en février. Ce déficit n’a pas été comblé en mars, marqué par une recharge proche de la normale pour ce mois charnière entre l’hiver et le printemps. Alors que l’on partait d’un étiage peu sévère, la recharge 2021-2022 pour l’instant limitée présage d’une situation moins favorable alors que la hausse des températures et donc de l’évapotranspiration devraient limiter nettement l’efficacité des pluies dans les prochains mois.
Par rapport aux années précédentes, la situation est moins favorable que pour les mois de mars de ces deux dernières années. En mars 2019, la situation était globalement plus dégradée, sauf pour la partie charentaise, dont la situation est même moins bonne qu’en mars 2017. Au niveau géographique, seules les nappes alluviales de la Garonne et de ses affluents, aussi bien dans la partie amont que dans la partie aval, gardent des niveaux majoritairement supérieurs à la moyenne.

BSH AG 2022 03


Bilan Global IPS


Bilan Global Evol


BSH Compar IP 2022 03

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
Les aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois ont des niveaux majoritairement orientés à la baisse sur 3 des 4 indicateurs au mois de mars 2022, à l’instar du mois de février. La seule exception concerne cette fois le piézomètre de Bourrou (24, SO Périgueux) dont le niveau est orienté à la hausse.
En matière d’IPS, la situation reste peu favorable dans ce secteur, avec trois niveaux modérément bas en mars (Bourrou, Dignac, 16, SE Angoulême et Mortagne-sur-Gironde, 17, estuaire Gironde), un niveau bas (Bourrou, 24, SO Périgueux) et un niveau qui reste très bas depuis décembre (Saint-Agnant, 17, Sud Rochefort). Hormis Bourrou (+1 classe d’IPS par rapport à février), les 3 autres piézomètres ont la même classe d’IPS qu’en février, illustrant une recharge conforme à la normale en mars.
A la fin du mois de mars, les niveaux restent inférieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) à Saint-Agnant (-22 cm), mais restent 33 cm au-dessus du HMNA à Bourrou. Sur les piézomètres plus réactifs (Dignac et Mortagne-sur-Gironde), les niveaux restent très supérieurs au HMNA (+2,6 et +3,5 m respectivement), même s’ils ont beaucoup baissé depuis un mois (-1,1 et -0,4 m respectivement).

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
Pour les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne, l’évolution a été contrastée en mars 202, comme le mois dernier : les niveaux baissent à Sauveterre-Saint-Denis (47, SE Agen), sont stables à La Force (24, Ouest Bergerac) et Marcellus (47, Ouest Marmande) et augmentent à nouveau à Latresne (33, SE Bordeaux).
En matière d’IPS, les évolutions sont limitées : -1 classe et niveau modérément bas à La Force, niveau restant proche de la moyenne à Marcellus, +1 classe et niveau haut à Latresne. En rajoutant le niveau haut enregistré à Sauveterre-Saint-Denis après près de deux mois d’absence de données, on retrouve pour cet ensemble aquifère le niveau supérieur à la moyenne qu’il connaît depuis novembre 2019.
Fin mars, les niveaux sont supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,4 (La Force) à 1,3 m (Marcellus). A noter qu’à quelques centimètres près, les niveaux sont très proches des niveaux de fin février, malgré, notamment dans le cas de Marcellus, des fluctuations pendant le mois de mars.

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
Les niveaux sont majoritairement stables sur les indicateurs ponctuels de la nappe du Plio-Quaternaire aquitain disposant de données pour ce mois de mars 2022, à l’instar de ce qui avait été constaté en février. La seule exception concerne le piézomètre de Saucats (33, Sud Bordeaux), dont le niveau est orienté à la baisse.
Quant à l’IPS, signe d’une recharge conforme à la normale pour un mois de mars, il a peu varié par rapport à février, avec une baisse d’une classe sur un indicateur (Ychoux, 40, Sud bassin d’Arcachon) et une stabilité sur les trois autres indicateurs disposant de mesures. Les niveaux restent donc proches de la moyenne (Le Temple, 33, Ouest Bordeaux et Lanton, 33, O-SO Bordeaux) et deviennent modérément bas à Ychoux. Enfin, le niveau reste bas à Saucats.
Toutefois, sur ce piézomètre au battement saisonnier plus important que les autres, marqué par de très fortes baisses du niveau piézométrique   pendant l’été, l’IPS est systématiquement inférieur à la moyenne depuis la mise en place de cet indicateur début 2017, à l’exception de 7 mois en 2020 et 2021. Ces résultats suggèrent une tendance à la baisse sur la chronique, même si l’absence de données quotidiennes avant juin 2008 ne permet pas d’étayer mathématiquement cette analyse.
Fin mars, les niveaux étaient partout supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,8 à 1,3 m. A l’exception de Saucats (-14 cm), le niveau a partout baissé de 4 à 8 cm pendant le mois de mars.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
Les nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau se caractérisent par des niveaux orientés à la baisse sur deux des trois indicateurs disposant de données au mois de mars 2022. La seule exception concerne le piézomètre de Lafitole (65, Nord Tarbes), dont le niveau est resté stable.
L’IPS a peu varié par rapport au mois de février, signe d’une recharge conforme à la normale pour un mois de mars. La seule évolution concerne la baisse d’une classe sur le piézomètre de Laloubère (65, Sud Tarbes), dont le niveau est désormais modérément bas. Ils restent donc respectivement proches de la moyenne à Tarsac (32, SE Mont-de-Marsan) et bas à Lafitole.
Si, fin mars les niveaux restent supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) à Tarsac (+38 cm) et Laloubère (+87 cm), ils sont toujours proches du niveau du HMNA à Lafitole (+9 cm). Pour rappel, ce piézomètre a un battement très limité du fait de son emplacement et une chronique plus longue, incluant les années très humides de la première moitié des années 1990. A noter toutefois que son niveau à fin mars est supérieur de 9 cm à celui de fin février, alors que le niveau a baissé de près de 20 cm à Tarsac et Laloubère.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
A l’image du bassin Adour-Garonne, les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents ont vu leurs niveaux évoluer de manière contrastée puisque les trois tendances (hausse / stabilité / baisse) sont chacune représentées par deux indicateurs, en l’absence de données suffisantes sur le 7e piézomètre.
En matière d’IPS, signe ici aussi d’une recharge conforme à la normale pour un mois de mars, un seul changement de classe est constaté : le niveau est passé de modérément haut à proche de la moyenne à Verniolle (09, Sud Pamiers). A Saint-Porquier (82, SE Castelsarrasin), il reste haut, tandis qu’il reste modérément haut sur les 4 autres piézomètres disposant de données. A noter enfin que, en janvier et février, le niveau était très haut sur le piézomètre d’Ondes (31, Nord Toulouse), qui ne transmet plus de données depuis le 9 mars.
Les niveaux sont supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,45 m (Les Barthes, 82, Est Moissac) à 2,6 m (Saint-Elix, 31, NE Cazères). A l’exception de Verniolle (-11 cm) et Saint-Elix (+94 cm), les niveaux n’ont varié que de quelques centimètres par rapport à fin février.

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
Les aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur se distinguent du reste du bassin Adour-Garonne par des niveaux orientés à la hausse sur 4 des 7 indicateurs disposant de données au mois de mars 2022. Cela concerne en premier lieu les sources des Causses, à l’exception de celle des Bardels (12, Nord Rodez), dont le niveau est resté stable. Dans la partie charentaise, c’est également le cas du piézomètre de Ballans (17, NO Angoulême), tandis que le niveau a baissé à Ruffec (16, Nord Angoulême).
En matière d’IPS, les évolutions sont encore plus contrastées suivant les secteurs. Ainsi, si les trois piézomètres charentais présentant la même classe d’IPS qu’en février, signe d’une recharge conforme à la normale pour un mois de mars, les sources des Causses ont gagné de 1 à 3 classes d’IPS, signe de leur forte réactivité aux précipitations enregistrées au cours du mois.
En Charentes, les niveaux restent donc bas à Ruffec et Ballans et proches de la moyenne à Saint-Projet (16, NE Angoulême). Dans les Causses, ils sont modérément bas pour les Bardels (+1 classe), proches de la moyenne pour le Blagour (46, Nord Souillac, +1 classe) et le Cernon (12, Sud Millau, +2 classes) et modérément hauts pour le Lantouy (12, Est Cahors, +3 classes).
Dans les Causses, les niveaux sont supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 5 à 14 cm à fin mars, et sont tout de même en baisse de 1 à 8 cm par rapport à fin février.
Dans les Charentes, pour ces piézomètres au fort battement, les niveaux sont supérieurs au HMNA de 1,5 m à Ruffec, 5,4 m à Ballans et 9,8 m à Saint-Projet. Mais, là encore, les niveaux sont en baisse par rapport à fin février, de 1,1 m, 0,5 m et 1,8 m respectivement.

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er avril 2022 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article).
Le bulletin et la carte nationale au format PDF sont téléchargeables en bas de la page indiquée dans le lien.

Pour rappel vous pouvez consulter le BSH du bassin Rhône-Méditerranée sur le SIE.

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