BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er janvier 2022

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM et présenté à l’échelle du bassin Adour-Garonne ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

Le BSH du bassin Rhône-Méditerranée est par ailleurs disponible sur le SIE Rhône-Méditerranée.

Commentaire général au 06/01/2022 :
La fin d’année 2021 a été marquée par des précipitations conformes à la normale, et donc relativement abondantes, en particulier en décembre, dans un bassin Adour-Garonne soumis globalement à un climat de type océanique. Combiné à la baisse des températures limitant l’évapo-transpiration, ces deux derniers mois ont donc signalé le début de la période de recharge 2021-2022.
Si, au mois de novembre, le nombre d’indicateurs ponctuels présentant un niveau orienté à la baisse dépassait toujours le nombre d’indicateurs avec un niveau en hausse (43% contre 36%), la situation au mois de décembre indique plus franchement une recharge généralisée des nappes, avec 97% d’indicateurs ponctuels ayant vu leur niveau augmenter lors du dernier mois de 2021.
En matière d’IPS, l’évolution sur les deux derniers mois est contrastée par rapport au mois d’octobre. En novembre, une petite moitié (43%) des indicateurs ont vu leur indice se maintenir tandis que l’autre moitié (50%) se caractérisait par une baisse d’une classe. En décembre, la situation s’est fortement inversée puisqu’une petite moitié des indicateurs voit son indice augmenter d’une classe. Pour 19% des indicateurs, la hausse est même de deux classes et plus.
Plus précisément, le mois de décembre se caractérise par :

  • Un tiers (31%) de niveaux hauts ou très hauts, correspondant essentiellement (21%) à des niveaux très hauts ;
  • Un cinquième (21%) de niveaux modérément hauts ;
  • Un tiers (31%) de niveaux proches de la moyenne ;
  • 16% de niveaux inférieurs à la moyenne, correspondant majoritairement (10%) à des niveaux modérément bas.

Cette situation témoigne d’une recharge des nappes plutôt inférieure à la normale en novembre, mais nettement excédentaire en décembre. La situation des mois précédents étant plutôt favorable, avec un étiage peu sévère, les niveaux restent majoritairement supérieurs à la moyenne pour un mois de décembre, même s’il a donc fallu attendre la toute fin de l’année 2021 pour initier une recharge significative.
Au niveau géographique, la situation évolue légèrement. La situation reste favorable pour les nappes alluviales, et tout particulièrement pour celles de la Garonne aval et de la Dordogne. Par contre, la situation est moins favorable pour les Charentes et le Périgord, que ce soit pour les aquifères calcaires du Jurassique ou du Crétacé.
Par rapport aux années précédentes, la situation est moins favorable que pour le mois de décembre 2019 (niveaux historiquement hauts) et, dans une moindre mesure, que pour le mois de décembre 2020 (la différence se concentre sur la façade atlantique). Elle est par contre globalement plus favorable qu’en décembre 2018, sauf pour les Charentes et le Périgord.

BSH AG 2021 12


Bilan Global IPS


Bilan Global Evol


BSH Compar IP 2021 12

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
Comme l’ensemble du bassin Adour-Garonne, les aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois se caractérisent par des niveaux orientés à la hausse sur tous les indicateurs au mois de décembre 2021. Mais cette recharge de fin d’année succède à quatre mois et demi de baisse interrompue des niveaux sur les quatre indicateurs.
En matière d’IPS, la recharge de décembre n’a donc pas permis d’empêcher une baisse de deux classes par rapport à octobre pour deux indicateurs : le piézomètre de Saint-Agnant (17, Sud Rochefort), au niveau désormais très bas, et le piézomètre de Mortagne-sur-Gironde (17, estuaire Gironde), au niveau désormais proche de la moyenne. Inversement, le niveau est passé de bas à modérément bas sur le piézomètre de Bourrou (24, SO Périgueux), même si cela s’observe peu sur la chronique de ce piézomètre au faible battement saisonnier.
A la fin du mois de décembre, les niveaux restent inférieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) à Saint-Agnant (-11 cm), mais repassent 44 cm au-dessus du HMNA à Bourrou. Sur les piézomètres plus réactifs (Mortagne-sur-Gironde et Dignac, 16, SE Angoulême), au niveau toujours très supérieur au HMNA, la hausse a été pluri-métrique en décembre : +7,45 et +3,1 m pour Dignac et Mortagne-sur-Gironde, respectivement.

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
Les niveaux sont partout à la hausse sur les indicateurs ponctuels des nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne, en ce mois de décembre 2021, à l’image de l’ensemble du bassin Adour-Garonne.
En matière d’IPS, les évolutions sont limitées par rapport à octobre (+/- 1 classe, ou pas de changement), indiquant une recharge globalement conforme à la normale sur les deux derniers mois, dans un secteur où les niveaux restent hauts : modérément hauts à La Force (24, Ouest Bergerac) et Marcellus (47, Ouest Marmande) ; très hauts à Sauveterre-Saint-Denis (47, SE Agen) et Latresne (33, SE Bordeaux).
Si le niveau à La Force est passé quelques centimètres sous le niveau d’étiage moyen (HMNA) fin novembre / début décembre, il était remonté 26 cm au-dessus du HMNA en fin d’année. Sur les trois autres ouvrages, les niveaux restent nettement au-dessus du HMNA, entre 0,76 et 1,17 m à la fin du mois de décembre, avec une recharge atteignant respectivement +40 et +70 cm pour Latresne et Marcellus en décembre.

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
Les niveaux sont partout à la hausse sur les indicateurs ponctuels de la nappe du Plio-Quaternaire aquitain, en ce mois de décembre 2021, à l’image de l’ensemble du bassin Adour-Garonne.
Quant à l’IPS, signe d’une recharge conforme à la normale, il a peu varié ces deux derniers mois, avec une baisse d’une classe sur trois indicateurs en novembre compensée par une hausse d’une classe sur deux de ces indicateurs en décembre. Les niveaux restent donc proches de la moyenne (Le Temple, 33, Ouest Bordeaux et Ychoux, 40, Sud bassin d’Arcachon) à modérément hauts (Lanton, 33, O-SO Bordeaux). Le quatrième point disposant de données (Saucats, 33, Sud Bordeaux) a vu son niveau rester modérément bas sans discontinuer depuis septembre.
Toutefois, sur ce piézomètre au battement saisonnier plus important que les autres, marqué par de très fortes baisses du niveau piézométrique   pendant l’été, l’IPS est systématiquement inférieur à la moyenne depuis la mise en place de cet indicateur début 2017, à l’exception de 7 mois en 2020 et 2021. Ces résultats suggèrent une tendance à la baisse sur la chronique, même si l’absence de données quotidiennes avant juin 2008 ne permet pas d’étayer mathématiquement cette analyse.
Après une hausse de 1 m en décembre, son niveau est toutefois déjà repassé 1,1 m au-dessus du niveau d’étiage moyen (HMNA), dans la même gamme que les trois autres indicateurs, dont le niveau dépassait le HMNA de 0,95 à 1,55 m fin décembre.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
Comme l’ensemble du bassin Adour-Garonne, les nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau se caractérisent par des niveaux orientés à la hausse sur tous les indicateurs au mois de décembre 2021.
En matière d’IPS, ces nappes alluviales se distinguent par une hausse de 2 à 3 classes, concentrée sur le mois de décembre, signe que la recharge a été nettement excédentaire lors du dernier mois de l’année 2021. Les niveaux sont désormais proches de la moyenne à Lafitole (65, Nord Tarbes), hauts à Laloubère (65, Sud Tarbes) et très hauts à Tarsac (32, SE Mont-de-Marsan). En novembre, ils étaient proches de la moyenne à Saint-Cricq-du-Gave (40, Ouest Orthez).
Son niveau restait toutefois supérieur au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 93 cm, le 05/12, date de la dernière mesure disponible, soit 75 cm de plus que fin octobre. Dans la plaine de l’Adour, les niveaux sont aussi remontés : +75 cm en deux mois à Tarsac et + 1,5 m sur le seul mois de décembre à Laloubère. A Lafitole, l’évolution est plus modérée, + 20 cm en deux mois, concentrés sur le mois de novembre, mais permet de repasser 3 cm au-dessus du HMNA en fin d’année. Pour rappel, ce piézomètre a un battement très limité du fait de son emplacement et une chronique plus longue, incluant les années très humides de la première moitié des années 1990.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
Les niveaux sont majoritairement à la hausse sur les indicateurs ponctuels nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents, mais la seule exception du bassin Adour-Garonne en ce mois de décembre 2021 concerne un de ses indicateurs : le niveau est resté stable sur le piézomètre des Barthes (82, Est Moissac).
En matière d’IPS, les évolutions ont été limitées ces deux derniers mois, la tendance globale étant soit à la stabilité, soit à la baisse d’une classe en novembre compensée par une hausse d’une classe en décembre, signe d’une recharge d’abord déficitaire, puis excédentaire par rapport à la normale. Les exceptions notables concernent les piézomètres d’Ondes (31, Nord Toulouse) et Verniolle (09, Sud Pamiers), où la hausse a été de deux classes en décembre.
Les IPS des indicateurs se partagent entre niveaux proches de la moyenne, modérément hauts, hauts (2 piézomètres pour chaque classe) et très hauts (Bioule, 82, Est Montauban). Globalement, les niveaux sont plus hauts dans la partie nord du système aquifère   et plus bas au sud de Toulouse.
Alors que les niveaux avaient majoritairement continué de baisser en novembre, avec un étiage notable 36 cm sous le niveau d’étiage moyen (HMNA) à Verniolle fin novembre, les niveaux fin décembre étaient 0,2 à 1 m au-dessus du HMNA.

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur

Comme l’ensemble du bassin Adour-Garonne, les aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur se caractérisent par des niveaux orientés à la hausse sur tous les indicateurs au mois de décembre 2021.
En matière d’IPS, les évolutions comme les niveaux de décembre sont contrastés suivant les secteurs. Pour les sources des Causses, les indicateurs ont gagné une à deux classes d’IPS depuis octobre, sous l’influence des précipitations de décembre sur ces systèmes très réactifs. Les IPS se partagent désormais entre niveaux proches de la moyenne, modérément hauts et très hauts dans le sud des Causses du Quercy (le Lantouy et la Gourgue).
Inversement, dans la partie charentaise, les niveaux des piézomètres sont bas (Ballans, 17, NO Angoulême) à proches de la moyenne. Et malgré la recharge de décembre, deux des trois indicateurs ont connu une baisse d’une classe d’IPS par rapport au mois d’octobre. Toutefois, dans le cas de Ballans, la décharge s’est poursuivie tout le mois de novembre, caractérisé par un niveau très bas, avant que la recharge ne s’initie début novembre.
Ainsi, le 04/12, le niveau y était 1,9 m sous le niveau d’étiage moyen (HMNA) avant de rebondir fortement : +9 m entre le 4 et le 31 décembre. Les deux autres piézomètres, tout aussi réactifs, ont enregistré des variations de +5,3 m (Ruffec, 16, Nord Angoulême) et +8,9 m Saint-Projet (16, NE Angoulême) en décembre.
La seule caractéristique territoriale concerne la tendance à la baisse dans le sud des Causses du Quercy la Gourgue, 82, Est Caussade et le Lantouy, 12, Est Cahors), qui avait connu une recharge particulièrement abondante en septembre. Ces sources étant très réactives, la pluviométrie moindre d’octobre se traduit par cette baisse des niveaux.
Pour les sources des Causses, le battement est bien moindre, et surtout plus volatil en raison de la forte réactivité aux précipitations ou à leur absence, mais les niveaux sont supérieurs au HMNA de 12 à 85 cm à fin décembre.

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er janvier 2022 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article).
Le bulletin et la carte nationale au format PDF sont téléchargeables en bas de la page indiquée dans le lien.

Pour rappel vous pouvez consulter le BSH du bassin Rhône-Méditerranée sur le SIE.

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