BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er octobre 2019

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

A partir du premier bulletin de l’année 2019, en plus de la cartographie habituelle et des commentaires habituels, les chroniques piézométriques (évolution des niveaux sur les 30 dernières années et sur la dernière année) sont présentées pour chaque système aquifère  , à l’exception des aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, séparés en partie nord (Charentes) et sud (sources des Causses).

Afin de comparer l’évolution des niveaux sur un même graphique, le niveau piézométrique   se voit soustraire la moyenne des niveaux mensuels moyens d’étiage ou HMNA [1]. Cela permet à la fois de comparer les recharges / tarissements entre les différents secteurs d’un même système aquifère  , et de positionner le niveau par rapport à celui d’un étiage moyen. Comme pour le calcul des IPS, ce dernier point est toutefois conditionné par le fait que les chroniques n’ont pas la même durée et peuvent recouper des cycles hydrologiques différents.

Commentaire général au 07/10/2019 :
Le mois de septembre 2019, contrairement au début de l’été (fin juin et juillet) n’a pas été marqué par des températures particulièrement élevées. Mais, alors que le mois d’août avait été marqué par plusieurs épisodes pluvieux, ceux-ci ont été plus limités en septembre. En conséquence les niveaux des nappes libres du bassin Adour-Garonne restent orientés à la baisse sur 80% des indicateurs. Pour les autres, les niveaux sont stabilisés, voire orientés à la hausse sur un indicateur, ce qui n’était plus arrivé depuis le début de l’été.

En terme d’IPS, par rapport au mois d’août, ce mois de septembre se caractérise par deux phénomènes principaux :

  • Un glissement des niveaux bas vers des niveaux très bas (pour 4 indicateurs ponctuels) ;
  • Une forte diminution du nombre de niveaux supérieurs à la moyenne (de 8 à 4 indicateurs ponctuels).
    Cela traduit un mois de septembre marqué par une vidange des nappes plus marquée que pour un mois de septembre « moyen ». La tendance dominante pour les nappes libres du bassin Adour-Garonne reste toutefois à des niveaux modérément bas pour le mois de septembre 2019, sur l’ensemble des six indicateurs globaux.

Comme les mois précédents, le secteur des Causses du Quercy concentre les niveaux très bas, mais on retrouve également ceux-ci dans la partie orientale des systèmes aquifères calcaires du Jurassique et du Crétacé de Dordogne et des Charentes. La partie amont de la vallée de l’Adour est également concernée.

Dans l’ensemble, alors que l’étiage 2018 avait été atteint avec des niveaux plutôt supérieurs à la moyenne et que le début de la période de recharge 2018-2019 avait permis de maintenir les niveaux proches de la moyenne, la sécheresse de la deuxième partie du mois de février et du mois de mars a fait baisser les niveaux. Après des mois d’avril, mai et début juin pluvieux, mais n’ayant pas permis de recharger conséquemment les nappes en raison de la croissance de la végétation, la tendance globale est donc à des niveaux modérément bas. La pluviométrie printanière a toutefois permis de limiter la baisse des niveaux, avant que celle-ci ne s’accélère avec la sécheresse qui s’est installée de fin juin à fin juillet. Au mois d’août, les précipitations ont permis de limiter à nouveau la baisse des niveaux, mais celle-ci s’est à nouveau accentuée en septembre. Ainsi, dans l’attente des pluies automnales qui permettront de débuter la recharge 2019-2020, l’étiage 2019 s’annonce déjà plus sévère que l’étiage 2017, à quelques nuances locales près (nappes alluviales de la Garonne amont et de ses affluents, façade Atlantique des aquifères calcaires du Crétacé).



Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
A l’échelle de l’indicateur global, la situation évolue peu par rapport aux mois précédents. En particulier, dans la partie occidentale, les niveaux restent modérément bas et orientés à la baisse.
Dans la partie orientale, les indices IPS baissent d’une classe : passage d’un niveau modérément haut à proche de la moyenne dans le secteur de Dignac (16, Sud Angoulême) et passage d’un niveau bas à très bas plus au sud à Bourrou (24, SO Périgueux), illustrant parfaitement le phénomène constaté à l’échelle du bassin Adour-Garonne.
A l’ouest, à Mortagne-sur-Gironde (17, près estuaire Gironde), les niveaux sont toujours inférieurs au niveau d’étiage moyen, alors qu’ils restent proches des niveaux d’étiage moyen à Bourrou et Saint-Agnant (17, Sud Rochefort).
Par comparaison avec l’année 2017, particulièrement déficitaire pour la recharge de ces aquifères, la situation est moins critique en septembre 2019, en particulier sur la façade Atlantique.

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
A l’échelle de l’indicateur global, la situation évolue peu par rapport aux mois précédents : les niveaux sont modérément bas à proches de la moyenne.
Le seul changement concerne le secteur de Marcellus (47, Ouest Marmande), où le niveau est en hausse et où l’IPS passe de modérément bas à proche de la moyenne, alors qu’aucune fluctuation, vraisemblablement liée à des prélèvements, n’a été observée en septembre, contrairement à juillet et août.
Le niveau y reste donc proche du niveau d’étiage moyen, ainsi qu’à Sauveterre-St-Denis (47, SE Agen) et Latresne (33, Sud Bordeaux), comme au mois d’août.
Globalement, pour ce système aquifère  , les niveaux sont comparables à ceux du mois de septembre 2017, à quelques contrastes locaux près.

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
Comme les mois précédents, les niveaux des indicateurs ponctuels de la nappe du Plio-Quaternaire sont contrastés suivant les secteurs. A l’image du reste du bassin, l’IPS baisse d’une classe sur 3 des 5 indicateurs :

  • Il devient très bas à Saucats (33, SO Bordeaux) ;
  • Il devient proche de la moyenne au Temple (33, Ouest Bordeaux) ;
  • Il devient modérément haut à Campet-et-Lamolère, 40, près Mont-de-Marsan).
    Au nord-est du bassin d’Arcachon (Le Temple et Lanton, 33, Ouest Bordeaux) ainsi que dans la partie sud (Campet-et-Lamolère), les niveaux restent plus élevés, proches de la moyenne à modérément hauts. Fin septembre, ils restent toutefois tous proches du niveau d’étiage moyen.
    C’est également le cas à Ychoux (40, Est Biscarosse). Le niveau, toujours modérément bas, s’est stabilisé à l’occasion d’une brutale hausse du niveau de l’ordre de 40 cm à la mi-septembre.
    Avec une baisse rapide du niveau depuis mi-juin, le piézomètre de Saucats (33, SO Bordeaux), qui présente les battements les plus importants du système aquifère  , se situe quant à lui désormais près de 2 m sous le niveau d’étiage moyen.
    Les niveaux sont désormais inférieurs à ceux du mois de septembre 2017 pour ce système aquifère  , en particulier dans la partie girondine.
    Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
Contrairement au mois d’août, où les niveaux s’étaient stabilisés dans les parties centrale et aval de la vallée de l’Adour, ils sont à nouveau tous orientés à la baisse en ce mois de septembre.
Cela impacte directement l’IPS dans la partie amont (Peyta, 65, Sud Tarbes), qui passe de modérément haut à bas, dans un secteur habitué à voir son niveau de nappe augmenter au mois de septembre sous l’influence des pluies de la fin de l’été.
L’impact est plus limité en aval (Tarsac, 32, SE Mont-de-Marsan), où les niveaux redeviennent modérément hauts, tandis qu’ils restent très bas à Lafitole (65, Nord Tarbes).
Dans ce secteur, le battement de la nappe est particulièrement faible (environ 0,5 m), le niveau est inférieur au niveau d’étiage moyen depuis mi-juin, alors qu’ils restent légèrement supérieurs au niveau d’étiage moyen à Peyta et Tarsac.
Globalement, la situation est comparable à celle du mois de septembre 2017, voire légèrement moins bonne dans la partie amont, où le déficit de pluviométrie n’a pas permis à la recharge de commencer dès ce mois de septembre.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
Malgré quelques disparités locales, la situation des nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents reste homogène, avec des niveaux modérément bas et une tendance à la baisse à l’échelle de l’indicateur global, comme les mois précédents.
En particulier, les classes d’IPS sont identiques à celles des mois de juin, juillet et août pour cinq des sept indicateurs ponctuels. Les seules différences se situent dans la partie amont de la vallée de la Garonne, à St-Elix (31, NE Cazères), où le niveau passe de modérément haut à haut et dans la vallée de l’Aveyron à Bioule (82, Est Montauban), où le niveau passe de proche de la moyenne à modérément bas. Par ailleurs, le niveau reste bas en aval de la vallée de la Garonne, à St-Porquier (82, SE Castelsarrasin).
Sur ce piézomètre ainsi que celui des Barthes (82, Est Moissac), dans la vallée du Tarn, les niveaux sont inférieurs au niveau d’étiage moyen, alors qu’ils sont très proches de ce dernier pour Bioule, Ondes (31, NO Toulouse), Le Fauga (31, Sud Muret) et Verniolle (09, Sud Pamiers).
Plus en amont (St-Elix), le niveau, particulièrement réactif aux événements pluvieux, se maintient quelques dizaines de centimètres au-dessus du niveau d’étiage moyen.
Par comparaison avec l’année 2017, notablement déficitaire pour la recharge de ces nappes alluviales, la situation est moins critique en septembre 2019, en particulier dans les vallées de la Garonne et de l’Ariège.

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
A l’échelle du système aquifère   et comme dans tout le reste du bassin, le mois de septembre 2019 se caractérise par des niveaux en baisse et modérément bas, comme les mois précédents.
Localement, la situation est contrastée. Les niveaux sont partout très bas pour les sources des Causses du Quercy, une situation bien plus critique qu’en septembre 2017. En particulier, la source de la Gourgue à St-Antonin-Noble-Val (82, Est du département) a fait l’objet de forts prélèvements, qui ont fait passer son niveau près de 25 cm sous le niveau d’étiage moyen. L’influence des prélèvements estivaux pour l’AEP n’avait pas été autant marquée depuis 2013, et atteint les niveaux records de 2012. Les niveaux restent stabilisés depuis le mois d’août sur les deux autres sources des Causses du Quercy (le Blagour et le Lantouy).
C’est également le cas pour les sources des Grands Causses. Pour la source du Cernon, le niveau reste modérément bas, comme en juillet. A Muret-le-Château (ruisseau des Bardels), l’IPS, passé de modérément haut à très haut en août, redevient modérément haut en septembre.
Dans la partie charentaise, les niveaux piézométriques restent orientés à la baisse, mais varient de modérément bas à Ruffec (16, Nord Angoulême), à proches de la moyenne à Ballans (17, NO Angoulême).
Pour le piézomètre de St-Projet (16, NE Angoulême), présentant les fluctuations les plus importantes du système, sous réserve de la validité des données, le niveau a brutalement chuté depuis fin juin : près de 15 m malgré un petit épisode de recharge fin juillet. Il reste inférieur de 5 m au niveau d’étiage moyen.
A Ballans, le niveau est passé sous le niveau d’étiage moyen, alors qu’il en reste proche à Ruffec, comme c’est également le cas pour les sources des Causses, à l’exception de la Gourgue. Le niveau de celles-ci est toutefois rapidement impacté par les précipitations, mais aucune précipitation notable n’a fait augmenter ponctuellement les niveaux en septembre.

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er octobre 2019 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article) :

Note d’information sur l’état des nappes d’eau souterraine.

Carte de France de la situation des nappes au 1er octobre 2019.

[1HMNA = minimum sur l’année des moyennes mensuelles (correspondant généralement dans le bassin Adour-Garonne à un mois compris entre août et octobre).

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