BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er août 2020

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM et présenté à l’échelle du bassin Adour-Garonne ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

S’inspirant de la présentation utilisée pour le BSH du Limousin et afin d’améliorer la lisibilité, le bilan global à l’échelle du bassin Adour-Garonne est désormais synthétisé sous la forme de deux graphiques plutôt que d’un tableau.

Commentaire général au 07/08/2020 :
Au cours de ce mois de juillet largement déficitaire en pluviométrie sur la quasi-totalité du bassin Adour-Garonne, la décharge saisonnière des nappes s’est poursuivie sur l’ensemble du bassin, avec 97% des indicateurs ponctuels orientés à la baisse, comme au mois de juin, la seule exception concernant cette fois une source des Causses du Quercy.
Toutefois, en raison d’une recharge 2019-2020 nettement excédentaire, les niveaux restent très majoritairement supérieurs à proches de la moyenne pour un mois de juillet. Quant à l’IPS, ce mois de juillet se caractérise par :

  • Une nette majorité (71%) de niveaux supérieurs à la moyenne, un chiffre comparable à celui du mois de juin ;
  • Un indicateur sur cinq (19%) avec un niveau proche de la moyenne, comme en juin ;
  • Un indicateur sur quatre (26%) avec un niveau haut ou très haut, un chiffre en légère hausse par rapport à juin ;
  • Trois indicateurs (10%) avec un niveau inférieur à la moyenne, deux (6%) avec un niveau bas ;
  • Aucun niveau très bas.

Ces chiffres sont très proches de ceux du mois de juin, indiquant une décharge proche de la moyenne pour un mois de juillet à l’échelle du bassin Adour-Garonne. En effet, même si la pluviométrie a été déficitaire, les pluies estivales génèrent rarement des pluies efficaces permettant de recharger les nappes, l’eau étant reprise dans le sol par la végétation pour l’évapotranspiration.
Si la baisse des niveaux est générale, ceux-ci restent donc globalement modérément hauts à l’échelle du bassin Adour-Garonne. Les niveaux les plus hauts sont essentiellement enregistrés sur la façade ouest du bassin, dans les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne, dans la nappe du Plio-Quaternaire aquitain et dans les nappes du Crétacé des Charentes. Les niveaux les plus bas, quant à eux, ne sont plus concentrés dans les Causses du Quercy comme c’était le cas les mois précédents. Par rapport aux années précédentes, la situation apparaît plus favorable qu’en 2017 et 2019, mais moins favorable qu’en 2018, où le mois de juin avait été marqué par de fortes précipitations, contribuant à faire remonter nettement les niveaux au début de l’été.


Bilan Global IPS


Bilan Global Evol


BSH Compar IP

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
La tendance générale à la baisse est observée sur l’ensemble des indicateurs ponctuels, sans qu’aucun épisode de recharge ponctuelle ne soit enregistré, faute de précipitations conséquentes.
Quant à l’IPS, si deux piézomètres (Bourrou, 24, SO Périgueux et Mortagne-sur-Gironde, 17, estuaire Gironde) ont conservé le même IPS qu’en juin, pour Saint-Agnant (17, Sud Rochefort) et Dignac (16, SE Angoulême), l’IPS a progressé respectivement d’une et deux classes, pour atteindre respectivement des niveaux très haut et haut pour un mois de juillet. Cela traduit une décharge inférieure à la moyenne pour un mois de juillet dans ces secteurs.
A Mortagne-sur-Gironde, le piézomètre le plus réactif, le niveau est tout de même descendu de 1,5 m, mais reste supérieur de 3,9 m au niveau d’étiage moyen à fin juillet. A Dignac et Saint-Agnant, le niveau a baissé de 40 à 60 cm mais reste supérieur de 1,9 m au HMNA. Enfin, à Bourrou, au battement nettement moindre, le niveau n’est déjà plus que quelques centimètres au-dessus de l’étiage moyen.

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
Tous les indicateurs ponctuels suivent la tendance générale à la baisse des niveaux moyens en juillet, avec quelques fluctuations vraisemblablement imputables à des prélèvements pour Marcellus (47, Ouest Marmande) et Latresne (33, SE Bordeaux).
Quant à l’IPS, à l’image des mois précédents, c’est dans ce secteur que les niveaux les plus hauts du bassin sont recensés : niveau très haut à La Force (24, Ouest Bergerac), haut à Sauveterre-Saint-Denis (47, SE Agen) et Latresne, et modérément haut à Marcellus, où la présence des pompages ponctuels affecte le niveau moyen.
Par ailleurs, Marcellus est le piézomètre le plus réactif et la forte décharge de ces deux derniers mois accentuée par les prélèvements a ramené son niveau 0,5 m au-dessus du niveau d’étiage moyen à la fin juillet. Pour les autres points de suivi, aux battements moins importants et donc à la décharge moins marquée, les niveaux sont désormais entre 0,3 et 0,7 m au-dessus du HMNA à la fin juillet.

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
Tous les indicateurs ponctuels suivent la tendance générale à la baisse des niveaux moyens en juillet, sans qu’aucun épisode de recharge ponctuelle ne soit enregistré, faute de précipitations conséquentes.
Quant à l’IPS, seul Saucats (33, Sud Bordeaux) a connu une baisse de son indicateur, passant de proche de la moyenne à modérément bas. A Ychoux (40, Sud bassin d’Arcachon) et Campet-et-Lamolère (40, Ouest Mont-de-Marsan), les niveaux restent très hauts pour un mois de juillet, tandis qu’au Temple (33, Ouest Bordeaux) et à Lanton (33, O-SO Bordeaux), ils restent modérément hauts.
Sur ces deux piézomètres voisins et au battement comparable, le niveau reste supérieur au niveau d’étiage moyen d’environ 0,2 à 0,3 m à la fin du mois de juillet. C’est également le cas pour le piézomètre le moins réactif, Campet-et-Lamolère, dont les dernières données bancarisées datent toutefois du 20 juillet.
A Ychoux, au battement plus fort, malgré une décharge de 0,9 m en juillet, le niveau reste supérieur de 0,6 m au HMNA à la fin du mois. Enfin, à Saucats, la décharge a atteint 1,65 m et le niveau est désormais 0,9 m sous le HMNA.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
Tous les indicateurs ponctuels suivent la tendance générale à la baisse des niveaux moyens en juillet, avec de nombreuses fluctuations imputables à des prélèvements pour Laloubère (65, Sud Tarbes).
Quant à l’IPS, les niveaux restent modérément hauts à Laloubère, Tarsac (32, SE Mont-de-Marsan) et Saint-Cricq-du-Gave (40, Ouest Orthez). Le seul changement notable enregistré par rapport au mois de juin se situe sur le piézomètre de Lafitole (65, Nord Tarbes), dont le niveau passe de modérément bas à bas.
Toutefois, le battement de la nappe est très faible (environ 0,5 m) à Lafitole, ce qui explique le changement d’IPS malgré une décharge de seulement 7 cm en juillet. De plus, la chronique est plus longue, incluant notamment le milieu des années 1990 et ses niveaux hauts, ce qui explique l’IPS plus faible que sur les autres piézomètres.
Cela explique également que le niveau soit désormais 10 cm en dessous du niveau d’étiage moyen à fin juillet. A Tarsac, le niveau n’est plus que 15 cm au-dessus du HMNA, tandis qu’il se maintient entre 0,4 et 0,7 m au-dessus du HMNA à Saint-Cricq-du-Gave et à Laloubère.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
Tous les indicateurs ponctuels suivent la tendance générale à la baisse des niveaux moyens en juillet, avec une baisse continue des niveaux au cours du mois.
Quant à l’IPS, la situation est strictement identique au mois de juin : 5 des 7 indicateurs ponctuels présentent un niveau modérément haut pour un mois de juillet. Les seules exceptions concernent Le Fauga (31, Sud Muret) et Saint-Porquier (82, SE Castelsarrasin), où les niveaux sont proches de la moyenne. Dans ce dernier cas, l’IPS moins élevé s’explique par une chronique nettement plus longue, que les autres, incluant notamment le milieu des années 1990 et ses niveaux hauts.
Toutefois, avec une décharge de 25 cm en juillet, le niveau à Saint-Porquier a déjà atteint le niveau d’étiage moyen. Ailleurs, ils restent supérieurs au HMNA de 0,2 (Le Fauga) à 0,7 m (Verniolle, 09, Sud Pamiers), malgré la baisse continue de 0,2 à 0,6 m enregistrée au cours du mois.

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
A l’image du reste du bassin, la plupart des indicateurs ponctuels suivent la tendance générale à la baisse des niveaux au mois de juillet. La seule exception concerne la source du Blagour (46, Nord Souillac), où le niveau est resté stable.
Par ailleurs, l’IPS y indique toujours un niveau bas, alors que le niveau est passé de modérément bas à modérément haut pour le Lantouy (12, Est Cahors). En l’absence de données valides pour la Gourgue (82, Est Caussade) depuis le 4 juillet, cela contribue pour l’instant à ne plus distinguer le secteur des Causses du Quercy comme la région du bassin Adour-Garonne présentant des niveaux notablement plus bas.
Pour les Grands Causses, la situation reste comparable à celle de juin (2 niveaux modérément hauts), avec un niveau haut pour les Bardels (12, Nord Rodez) et proche de la moyenne pour le Cernon (12, Sud Millau).
Pour les aquifères jurassiques charentais, là encore, de faibles variations de l’IPS sont enregistrés en juillet, les niveaux modérément hauts devenant proches de la moyenne (Ruffec, 16, Nord Angoulême et Saint-Projet, 16, NE Angoulême) et le niveau proche de la moyenne devenant modérément haut (Ballans, 17, NO Angoulême).
Sur ces piézomètres charentais, aux forts battements saisonniers, la décharge a été conséquente en juillet : 2 à 3 m pour Ruffec et Ballans et 12,75 m pour Saint-Projet. Pour ce dernier, le niveau est désormais inférieur de 3,7 m au niveau d’étiage moyen. Il reste supérieur au HMNA de 0,25 et 2 m respectivement pour Ruffec et Ballans.
Pour les systèmes karstiques des Causses dont le niveau est suivi via celui des sources constituant leurs exutoires, l’amplitude de variation des niveaux est évidemment moindre, et la réactivité aux épisodes de précipitations est encore plus marquée. Les niveaux sont désormais voisins du niveau d’étiage moyen sur toutes les sources, entre 2 cm en dessous et 4 cm au-dessus du HMNA, le niveau le plus élevé étant enregistré pour le Lantouy.

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er août 2020 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article).
Le bulletin et la carte nationale au format PDF sont téléchargeables en bas de la page indiquée dans le lien.

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