BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er juin 2019

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

A partir du premier bulletin de l’année 2019, en plus de la cartographie habituelle et des commentaires habituels, les chroniques piézométriques (évolution des niveaux sur les 30 dernières années et sur la dernière année) sont présentées pour chaque système aquifère  , à l’exception des aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, séparés en partie nord (Charentes) et sud (sources des Causses).

Afin de comparer l’évolution des niveaux sur un même graphique, le niveau piézométrique   se voit soustraire la moyenne des niveaux mensuels moyens d’étiage ou HMNA [1]. Cela permet à la fois de comparer les recharges / tarissements entre les différents secteurs d’un même système aquifère  , et de positionner le niveau par rapport à celui d’un étiage moyen. Comme pour le calcul des IPS, ce dernier point est toutefois conditionné par le fait que les chroniques n’ont pas la même durée et peuvent recouper des cycles hydrologiques différents.

Commentaire général au 07/06/2019 :
Comme le mois d’avril, le mois de mai 2019 a été marqué par des épisodes pluvieux répétés. Toutefois, la majeure partie des précipitations étant utilisée par les plantes pour l’évapo-transpiration à cette période de l’année, la quantité d’eau infiltrée vers les nappes a été insuffisante pour stopper la tendance globale à la baisse des niveaux observée depuis le mois de mars. La pluviométrie du mois de mai a cependant permis de limiter la baisse des niveaux, puisque seuls 47% des indicateurs ponctuels sont orientés à la baisse, contre 57% en avril et 70% en mars. 34% des indicateurs voient leur niveau se stabiliser et une hausse est mesurée sur 19% d’entre eux, contre seulement 7% en avril. Les niveaux stabilisés ou à la hausse se répartissent dans tout le bassin, mais deux systèmes aquifères sont plus particulièrement concernés : les alluvions de l’Adour et du Gave de Pau et les Causses (Quercy et Grands Causses). Toutefois, à l’échelle des indicateurs globaux, seule les nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau présentent un niveau stable, alors que les niveaux restent orientés à la baisse sur les cinq autres indicateurs.

Les pluviométries d’avril et mai n’ont donc pas permis de compenser la sécheresse de fin février et mars, ainsi que la recharge hivernale moyenne. Cela se traduit par une tendance dominante pour les nappes libres du bassin Adour-Garonne à des niveaux modérément bas pour le mois de mai 2019, sur cinq des six indicateurs globaux. La seule exception concerne les nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau, où le niveau est désormais proche de la moyenne.

A l’échelle des indicateurs ponctuels, 72% des niveaux sont désormais inférieurs à la moyenne pour un mois de mai, contre 57 et 67% les mois précédents, et seulement 13% en février. Comme en mars et avril, la plupart présente des niveaux modérément bas (47%). Par contre, les niveaux sont bas ou très bas sur un quart des indicateurs (25%), contre 10 et 17% les mois précédents. Réciproquement, le nombre de niveaux proches de la moyenne baisse, passant de 40 et 30% les mois précédents à 22% des indicateurs. Enfin, deux indicateurs (6%) présentent un niveau supérieur à la moyenne, et il est modérément haut.

Dans l’ensemble, alors que l’étiage 2018 avait été atteint avec des niveaux plutôt supérieurs à la moyenne et que le début de la période de recharge 2018-2019 avait permis de maintenir les niveaux proches de la moyenne, la sécheresse de la deuxième partie du mois de février et du mois de mars a fait baisser les niveaux. Après des mois d’avril et mai pluvieux, mais n’ayant pas permis de recharger conséquemment les nappes en raison de la croissance de la végétation, la tendance globale est donc à des niveaux modérément bas, mais, par rapport au mois d’avril, les niveaux se rapprochent un peu plus des niveaux bas.

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
Contrairement aux deux mois précédents, la tendance généralisée à la baisse n’est plus de mise en ce mois de mai 2019. Ils se sont stabilisés au sud du système aquifère   (Bourrou) et sont même à la hausse sur la façade atlantique (St-Agnant), même si, dans ce cas, le niveau est à nouveau orienté à la baisse sur la deuxième quinzaine de mai. L’épisode de recharge de fin avril a toutefois permis de ramener les niveaux autour de la moyenne pour un mois de mai, même si à la fin du mois, le niveau se rapprochait déjà du niveau d’étiage moyen. Ils restent bas à Bourrou, et également proches du niveau d’étiage moyen, mais le battement de la nappe est de moindre amplitude dans ce secteur. Enfin, les niveaux restent modérément bas sur les deux derniers indicateurs, comme au mois d’avril. A l’échelle de l’indicateur global, la tendance à la baisse domine, et les niveaux restent modérément bas, comme au mois d’avril.

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
Pour les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne, les niveaux sont stables dans la partie amont de la vallée de la Garonne (Sauveterre-St-Denis et Marcellus) et restent orientés à la baisse plus en aval (Latresne) et dans la vallée de la Dordogne (La Force). Comme en mars et avril, les niveaux restent proches de la moyenne en amont de la vallée de la Garonne (Sauveterre-St-Denis) et modérément bas plus en aval (Marcellus et Latresne), malgré une légère hausse des niveaux à la fin du mois de mai pour Marcellus. Inversement, la baisse continue d’être plus prononcée pour la nappe alluviale de la Dordogne, où le niveau est désormais bas, alors qu’il était modérément bas en avril et proche de la moyenne en mars. A l’exception du piézomètre de Marcellus, aux variations plus marquées, les niveaux se rapprochent du niveau d’étiage moyen (environ 30 cm au-dessus). A l’échelle de l’indicateur global, la tendance à la baisse domine, et les niveaux restent modérément bas, comme au mois d’avril.

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
Alors que les niveaux étaient stables sur les cinq indicateurs de la nappe du Plio-Quaternaire aquitain en avril, l’évolution des niveaux est à nouveau contrastée au mois de mai 2019. Les niveaux sont à nouveau orientés à la baisse au nord du bassin d’Arcachon (Le Temple et Lanton), mais ils y sont toujours proches de la moyenne. Comme en avril, les épisodes pluvieux ont entraîné de courtes périodes de recharge sur ces deux piézomètres. C’est également le cas pour l’indicateur au sud de Bordeaux (Saucats), où les niveaux restent stables mais passent de très bas à bas. Au nord des Landes (Ychoux), les niveaux restent stables et modérément bas, comme depuis le mois de mars. Enfin, dans la partie la plus méridionale du système aquifère   (Campet-et-Lamolère), les niveaux sont orientés à la hausse et passent de proches de la moyenne à modérément hauts, même si l’amplitude de la variation est limitée, sur ce piézomètre à faible battement. A l’échelle du système aquifère  , ces situations localement contrastées se résument en un niveau passant de modérément bas à proche de la moyenne. Contrairement au mois d’avril où les niveaux étaient globalement stables, ils sont à nouveau orientés à la baisse en ce mois de mai 2019.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
Pour les nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau, l’évolution des niveaux est contrastée. La tendance ne reste orientée à la baisse que dans la partie amont de la vallée de l’Adour (Laloubère / Peyta), où les niveaux sont désormais bas, alors qu’ils étaient proches de la moyenne en mars et modérément bas en avril. Toutefois, malgré une dynamique de recharge / récession lente, les précipitations printanières ont fait remonter les niveaux lors de la dernière semaine de mai. Au centre de la vallée de l’Adour (Lafitole), où le battement de la nappe est particulièrement limité, les niveaux sont stables, mais restent très bas, et inférieurs au niveau d’étiage moyen depuis le mois de mars. Dans la partie aval (Tarsac), plus réactive aux précipitations, les niveaux sont orientés à la hausse, comme en avril, et ils passent de proches de la moyenne à modérément hauts. Enfin, pour la nappe alluviale du Gave de Pau (St-Cricq-du-Gave), les niveaux sont stables et modérément bas. A l’échelle du système aquifère  , c’est le seul l’indicateur global du bassin qui n’est pas orienté à la baisse. La tendance à la stabilité des niveaux domine après deux mois de baisse, et les niveaux restent modérément bas, comme les mois précédents.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
Pour les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents, la tendance à la baisse des niveaux est majoritaire, à deux exceptions près : les niveaux sont orientés à la hausse au nord du département de Haute-Garonne (Ondes) et en amont de la vallée de la Garonne (St-Elix). Pour ce dernier, très réactif aux précipitations, un fort épisode de recharge (+1,5 m) a été enregistré lors de la deuxième moitié de mai, même si les niveaux sont redescendus rapidement en fin de mois (-1,2 m). Les niveaux restent toutefois proches de la moyenne, alors qu’ils passent de bas à très bas à Ondes, malgré la hausse des niveaux, d’amplitude plus limitée (+0,2 m). D’autres épisodes de recharge limitée ont été observés sur les piézomètres de Verniolle (vallée de l’Ariège), du Fauga et de Bioule (alluvions de l’Aveyron), sans empêcher une tendance mensuelle à la baisse, comme pour les deux derniers indicateurs du confluent Tarn-Garonne (St-Porquier et Les Barthes), où aucun impact des précipitations n’a été mesuré. Pour ces cinq indicateurs présentant une tendance à la baisse, les niveaux sont modérément bas. C’était déjà le cas au mois d’avril pour deux d’entre eux (Verniolle et St-Porquier), mais pour les trois autres (St-Elix, Les Barthes et Bioule), les niveaux étaient encore proches de la moyenne il y a un mois. A l’échelle de l’indicateur global, la tendance à la baisse domine, et les niveaux restent modérément bas, comme au mois d’avril.

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
Pour les calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, comme au mois d’avril, la situation est contrastée en mai en termes d’évolution des niveaux : ils restent orientés à la baisse sur les piézomètres charentais, alors que les niveaux se sont stabilisés, voire sont à la hausse (Les Bardels) sur les sources des Causses, plus réactives aux précipitations.
En termes de niveaux, la situation est également contrastée, mais reste identique à celle du mois d’avril dans la partie charentaise : ils restent compris entre proches de la moyenne (St-Projet, où de petits épisodes de recharge sont observables) et modérément bas (Ballans, Ruffec). Pour les Causses, la recharge liée aux précipitations de mai a permis ponctuellement d’améliorer la situation. Les niveaux passent de très bas à bas à l’est de Cahors (Le Lantouy) et de modérément bas à proches de la moyenne à l’ouest des Grands Causses (Les Bardels). Ailleurs, la situation n’évolue pas. Ainsi, deux des trois indicateurs des Causses du Quercy (Le Lantouy, Le Blagour) présentent des niveaux bas quand le troisième présente des niveaux modérément bas (La Gourgue), tout comme au sud des Grands Causses (Le Cernon).
A l’échelle du système aquifère   et comme dans la plus grande partie du bassin, le mois de mai 2019 se caractérise par des niveaux en baisse et modérément bas, comme les mois précédents.

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er juin 2019 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article) :

Note d’information sur l’état des nappes d’eau souterraine.

Carte de France de la situation des nappes au 1er juin 2019.

[1HMNA = minimum sur l’année des moyennes mensuelles (correspondant généralement dans le bassin Adour-Garonne à un mois compris entre août et octobre).

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