BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er juillet 2019

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

A partir du premier bulletin de l’année 2019, en plus de la cartographie habituelle et des commentaires habituels, les chroniques piézométriques (évolution des niveaux sur les 30 dernières années et sur la dernière année) sont présentées pour chaque système aquifère  , à l’exception des aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, séparés en partie nord (Charentes) et sud (sources des Causses).

Afin de comparer l’évolution des niveaux sur un même graphique, le niveau piézométrique   se voit soustraire la moyenne des niveaux mensuels moyens d’étiage ou HMNA [1]. Cela permet à la fois de comparer les recharges / tarissements entre les différents secteurs d’un même système aquifère  , et de positionner le niveau par rapport à celui d’un étiage moyen. Comme pour le calcul des IPS, ce dernier point est toutefois conditionné par le fait que les chroniques n’ont pas la même durée et peuvent recouper des cycles hydrologiques différents.

Par ailleurs, à partir de ce bulletin, afin de visualiser plus rapidement les tendances des derniers mois et de comparer la situation à la même époque les années précédentes, les IPS des derniers mois, et des mêmes mois des années antérieures sont présentés sous forme graphique.

Commentaire général au 08/07/2019 :
Comme les mois précédents, le mois de juin 2019 a été marqué par des épisodes pluvieux et orageux, avant que la canicule ne s’installe lors de la dernière semaine. Toutefois, la majeure partie des précipitations étant utilisée par les plantes pour l’évapo-transpiration à cette période de l’année, la quantité d’eau infiltrée vers les nappes reste insuffisante pour stopper la tendance globale à la baisse des niveaux observée depuis le mois de mars. La baisse des niveaux se poursuit donc sur la majorité des indicateurs ponctuels. Les niveaux stabilisés ou à la hausse se répartissent dans tout le bassin, mais deux secteurs sont plus particulièrement concernés : la Charente, autour d’Angoulême (aquifères Jurassique et Crétacé confondus) et, comme le mois précédent, les alluvions de l’Adour. Toutefois, à l’échelle des indicateurs globaux, seule la nappe alluviale de l’Adour présente un niveau stable, alors que les niveaux restent orientés à la baisse sur les cinq autres indicateurs.

Les pluviométries d’avril et mai n’ont donc pas permis de compenser la sécheresse de fin février et mars, ainsi que la recharge hivernale moyenne. Cela se traduit par une tendance dominante pour les nappes libres du bassin Adour-Garonne à des niveaux modérément bas pour le mois de mai 2019, sur cinq des six indicateurs globaux. La seule exception concerne la nappe alluviale de l’Adour, où le niveau reste proche de la moyenne.

A l’échelle des indicateurs ponctuels, la proportion de niveaux intérieurs à la moyenne et de niveaux bas ou très bas est en baisse par rapport au mois de mai. Cela illustre le fait que la baisse des niveaux, attendue à cette période de l’année, est moindre que pour un mois de juin moyen. Les niveaux bas à très bas se situent plutôt dans la partie centrale du bassin, entre Périgueux et Montauban, tandis que les niveaux les plus élevés, modérément hauts, se situent plutôt à l’ouest, au nord du bassin d’Arcachon et dans la partie gersoise de la plaine alluviale de l’Adour.

Dans l’ensemble, alors que l’étiage 2018 avait été atteint avec des niveaux plutôt supérieurs à la moyenne et que le début de la période de recharge 2018-2019 avait permis de maintenir les niveaux proches de la moyenne, la sécheresse de la deuxième partie du mois de février et du mois de mars a fait baisser les niveaux. Après des mois d’avril, mai et début juin pluvieux, mais n’ayant pas permis de recharger conséquemment les nappes en raison de la croissance de la végétation, la tendance globale est donc à des niveaux modérément bas. La pluviométrie printanière a toutefois permis de limiter la baisse des niveaux, notamment en ce mois de juin 2019.

BSH AG 2019 06


Bilan Global

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
A l’échelle de l’indicateur global, la situation évolue peu par rapport aux mois précédents, avec des situations locales contrastés (les niveaux restent plus bas dans la partie sud). Les niveaux restent modérément bas avec une tendance à la baisse.
La hausse des niveaux dans le secteur de Dignac, à mettre en parallèle de celle de Saint-Projet dans les aquifères jurassiques, indique une recharge plus importante dans cette zone.
Les niveaux sont déjà proches des niveaux d’étiage moyen à Bourrou e Saint-Agnant.

Evolution de l’IPS lors des derniers mois :

Evol Mois IG17

Comparaison avec l’IPS des années précédentes :

Evol Ans IG17


Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
A l’échelle de l’indicateur global, le mois de juin se caractérise par un retour de la tendance générale à la baisse. Les niveaux restent modérément bas, avec les mêmes situations locales contrastées (niveau plus bas dans la vallée de la Dordogne) qu’au mois de mai.
Suite à une baisse rapide de la piézométrie en fin de mois, le niveau est déjà proche du niveau d’étiage moyen à Marcellus, dont les fluctuations sont les plus importantes sur ce système aquifère  .

Evolution de l’IPS lors des derniers mois :

Evol Mois IG18

Comparaison avec l’IPS des années précédentes :

Evol Ans IG18


Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
La nappe du Plio-Quaternaire aquitain se caractérise par une inversion des tendances par rapport au mois de mai : stabilisation des niveaux au nord-est du bassin d’Arcachon et baisse à l’est et au sud de celui-ci. Dans ce secteur, les niveaux restent plus bas que plus au nord, comme les mois précédents.
A l’échelle de l’indicateur global, les niveaux restent proches de la moyenne et en baisse.
Avec une baisse rapide du niveau à partir de mi-juin, le piézomètre de Saucats, qui présente les battements les plus importants du système aquifère  , se rapproche d’un niveau d’étiage moyen.

Evolution de l’IPS lors des derniers mois :

Evol Mois IG19

Comparaison avec l’IPS des années précédentes :

Evol Ans IG19


Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
A l’échelle de l’indicateur global, la tendance à la stabilité des niveaux, modérément bas, se maintient.
Localement, on retrouve toujours des situations contrastées, avec des niveaux toujours très bas et inférieurs au niveau d’étiage moyen à Lafitole. Toutefois, dans ce secteur, le battement de la nappe est particulièrement faible (environ 0,5 m).
En amont (Peyta), les niveaux remontent et sont désormais proches de la moyenne, probablement sous l’influence de la fonte des neiges.

Evolution de l’IPS lors des derniers mois :

Evol Mois IG20

Comparaison avec l’IPS des années précédentes :

Evol Ans IG20


Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
Malgré quelques évolutions locales contrastées, la situation des nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents reste homogène, avec des niveaux modérément bas et une tendance à la baisse à l’échelle de l’indicateur global, comme au mois de mai.
Le niveau du piézomètre des Barthes se rapproche du niveau d’étiage moyen, tandis qu’il lui est déjà inférieur depuis longtemps sur le piézomètre de Saint-Porquier. Ce résultat doit toutefois être nuancé par le fait que cette chronique est bien plus longue que les autres (début en 1982 contre milieu/fin des années 1990 pour les autres).

Evolution de l’IPS lors des derniers mois :

Evol Mois IG21

Comparaison avec l’IPS des années précédentes :

Evol Ans IG21


Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
A l’échelle du système aquifère   et comme dans la plus grande partie du bassin, le mois de juin 2019 se caractérise par des niveaux en baisse et modérément bas, comme les mois précédents.
Localement, la situation est contrastée, avec des niveaux plus bas sur la partie nord des Causses du Quercy et des niveaux proches de la moyenne dans la partie charentaise, autour d’Angoulême, où des épisodes de recharge ont été mesurés en juin.
Un peu plus au nord, à Ruffec, le niveau se rapproche du niveau d’étiage moyen, comme c’est également le cas pour les sources des Causses, à l’exception de la Gourgue. Le niveau de celles-ci est toutefois rapidement impacté par les précipitations, ce qui n’a pas été le cas en ce mois de juin.

Evolution de l’IPS lors des derniers mois :

Evol Mois IG22

Comparaison avec l’IPS des années précédentes :

Evol Ans IG22


Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er juillet 2019 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article) :

Note d’information sur l’état des nappes d’eau souterraine.

Carte de France de la situation des nappes au 1er juillet 2019.

[1HMNA = minimum sur l’année des moyennes mensuelles (correspondant généralement dans le bassin Adour-Garonne à un mois compris entre août et octobre).

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