BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er mai 2020

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

Afin de visualiser plus rapidement les tendances des derniers mois et de comparer la situation à la même époque les années précédentes, les IPS des derniers mois, et des mêmes mois des années antérieures sont présentés sous forme graphique, en complément de l’indice IPS et de la tendance du mois dernier.

En plus de ces cartographies, toutes les chroniques piézométriques (évolution des niveaux sur les 30 dernières années et sur la dernière année) sont présentées simultanément pour chaque système aquifère  , à l’exception des aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, séparés en partie nord (Charentes) et sud (sources des Causses).

Afin de comparer l’évolution des niveaux sur un même graphique, le niveau piézométrique   se voit soustraire la moyenne des niveaux mensuels moyens d’étiage ou HMNA [1]. Cela permet à la fois de comparer les recharges / tarissements entre les différents secteurs d’un même système aquifère  , et de positionner le niveau par rapport à celui d’un étiage moyen. Comme pour le calcul des IPS, ce dernier point est toutefois conditionné par le fait que les chroniques n’ont pas la même durée et peuvent recouper des cycles hydrologiques différents.

Commentaire général au 06/05/2020 :
Si les précipitations de fin février et début mars avaient conduit à une hausse généralisée des niveaux piézométriques le mois dernier, on peut désormais considérer qu’elles concluaient la période de recharge 2019-2020, nettement excédentaire, notamment grâce aux précipitations de la fin de l’année 2019.
La décharge des nappes s’est enclenché lors du mois de mars et s’est poursuivie en avril, malgré quelques épisodes pluvieux lors de la deuxième quinzaine ayant permis de faire remonter ponctuellement les niveaux. Ainsi, en avril 2020, les niveaux sont orientés à la baisse sur 86% des indicateurs ponctuels du bassin Adour-Garonne.

En terme d’IPS, alors que les mois de novembre, décembre, janvier et mars avaient été caractérisés par une forte proportion de niveaux hauts (de 59 à 88% de niveaux hauts ou très hauts), on retrouve en avril des chiffres plus proches de ceux du mois de février, où les niveaux modérément hauts prédominent.
Ainsi, ce mois d’avril se caractérise par :

  • Une petite moitié (48%) de niveaux modérément hauts ;
  • Un quart (24%) de niveaux hauts ;
  • Un quart (24%) de niveaux inférieurs à la moyenne ;
  • Parmi ceux-ci, on distingue deux indicateurs (7%) pour lesquels les niveaux sont passés en un mois de haut / très haut à très bas. Il s’agit de sources des Causses du Quercy.

La période de décharge 2020 a été entamée en mars avec des niveaux partout supérieurs à la moyenne et le plus souvent (76%) hauts ou très hauts. Toutefois, la baisse des niveaux s’est rapidement enclenchée avec une faible pluie efficace sous l’action conjuguée de la hausse des températures et de l’absence de précipitations significatives en avril, hormis quelques exceptions locales. La situation au mois d’avril indique encore une majorité (72%) de niveaux modérément hauts ou hauts, avec un secteur où les niveaux sont toutefois déjà très bas pour un mois d’avril, les Causses du Quercy. Par comparaison avec les années précédentes, la situation apparaît globalement plus favorable qu’en avril 2017 et 2019, mais moins qu’en avril 2018.

BSH AG 2020 04


Bilan Global


BSH Compar IP

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
Tous les indicateurs ponctuels suivent la tendance à la baisse des niveaux moyens en avril, une récession entamée dans la première quinzaine du mois de mars et s’étant poursuivie sans discontinuer au mois d’avril. La seule exception concerne Dignac (16, SE Angoulême), où les précipitations ont fait repartir les niveaux à la hausse en toute fin de mois.
Les niveaux moyens sont compris entre modérément hauts pour Saint-Agnant (17, Sud Rochefort) et Mortagne-sur-Gironde (17, estuaire Gironde) et modérément bas pour Bourrou (24, SO Périgueux) pour un mois d’avril.
Pour ce dernier piézomètre, moins réactif aux précipitations que les autres, le niveau n’est supérieur au HMNA que de moins de 1 m à la fin du mois d’avril. Pour les deux piézomètres aux plus forts battements (Dignac et Mortagne-sur-Gironde), les niveaux restent très supérieurs au niveau d’étiage moyen, de 4 à 7 m à fin avril.

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
Tous les indicateurs ponctuels suivent la tendance à la baisse des niveaux moyens en avril, à l’exception de Sauveterre-Saint-Denis (47, SE Agen) où le niveau est resté stable en avril. Si la récession a été continue de mi-mars à mi-avril sur les quatre indicateurs, les niveaux sont partout remontés à la fin du mois d’avril, dans des proportions modestes toutefois.
Les niveaux sont modérément hauts à hauts pour un mois d’avril. Les niveaux hauts se situent sur les indicateurs les plus en amont, à Sauveterre-Saint-Denis pour les alluvions de la Garonne et à La Force (24, Ouest Bergerac) pour la Dordogne.
Marcellus (47, Ouest Marmande) est le piézomètre le plus réactif, avec des niveaux qui restent 2 m au-dessus du niveau d’étiage moyen à la fin avril. Pour les autres points de suivi, aux battements moins importants, les niveaux restent autour de 1 m au-dessus du HMNA à la fin avril.

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
Tous les indicateurs ponctuels suivent la tendance à la baisse des niveaux moyens en avril. La récession a été continue depuis la fin de l’épisode de recharge début mars jusqu’à la fin du mois d’avril sur les quatre indicateurs disposant de données. Les niveaux sont partout remontés de quelques décimètres à la toute fin du mois d’avril, soit un épisode comparable à celui de début mars pour la nappe du Plio-Quaternaire aquitain.
Les niveaux sont désormais modérément hauts (au Temple et à Lanton, 33, Ouest Bordeaux) à hauts (à Ychoux, 40, Sud bassin d’Arcachon). Comme aux mois de janvier et février, ils redeviennent modérément bas à Saucats (33, Sud Bordeaux). Toutefois, les niveaux y sont inférieurs à la moyenne depuis la mise en place de l’indicateur IPS en 2017, aux seules exceptions des mois de décembre 2019 et mars 2020 (niveau proche de la moyenne).
Ainsi, sur ce piézomètre au fort battement, le niveau est remonté de près de 3,8 m depuis septembre 2019 et est toujours environ 1,5 m au-dessus du niveau d’étiage moyen à fin avril. C’est également le cas pour les autres piézomètres, dont le niveau à fin avril reste entre 1 et 2 m au-dessus du HMNA, depuis la fin du mois de décembre.
La seule exception concerne le piézomètre de Campet-et-Lamolère (40, Ouest Mont-de-Marsan), pour lequel le niveau à la mi-janvier n’était qu’environ 0,8 m au-dessus du HMNA, mais pour lequel aucune donnée n’a pu être collectée depuis.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
La tendance globale à la baisse des niveaux moyens se retrouve pour les deux indicateurs situés les plus en aval de la nappe de l’Adour. Plus en amont, à Laloubère (65, Sud Tarbes), le niveau moyen est resté stable en avril, notamment parce que la recharge de mars avait démarré plus tardivement.
Sur les trois indicateurs, la récession de mi-mars à mi-avril a été interrompu par un épisode de recharge sur la deuxième quinzaine d’avril, d’amplitude significative (1 m) dans la partie aval, à Tarsac (32, SE Mont-de-Marsan).
Les niveaux sont hauts à Tarsac et modérément hauts à Laloubère, mais redeviennent modérément bas dans la partie centrale, à Lafitole (65, Nord Tarbes.
Toutefois, le battement de la nappe est très faible (environ 0,5 m) et la chronique est plus longue à Lafitole, incluant notamment le milieu des années 1990 et ses niveaux hauts. Le niveau reste toutefois au-dessus du niveau d’étiage moyen depuis début novembre, et atteint environ 30 cm fin avril.
A Laloubère et Tarsac, le niveau reste autour de 1 m au-dessus du HMNA à la fin avril.
Aucune donnée n’a pu être collectée depuis mi-janvier sur l’indicateur de la nappe alluviale du Gave de Pau (Saint-Cricq-du-Gave, 40, Ouest Orthez).

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
Dans le secteur du confluent Garonne-Tarn (Saint-Porquier, 82, SE Castelsarrasin et Les Barthes, 82, Est Moissac), moins réactif aux précipitations, le niveau moyen reste orienté à la hausse en avril et la décharge n’était pas encore entamée à la fin avril.
Tous les autres indicateurs ponctuels suivent la tendance générale à la baisse des niveaux. Les indicateurs situés en Haute-Garonne et en Ariège ont toutefois connu un épisode de recharge lors de la seconde quinzaine d’avril. Même dans le cas du piézomètre le plus réactif aux précipitations, à Saint-Elix (31, NE Cazères), la hausse du niveau a été inférieure au mètre et suivie d’une récession rapide.
En terme d’IPS, les niveaux sont en majorité modérément hauts. Ils sont même hauts dans les vallées de l’Aveyron (Bioule, 82, Est Montauban) et de l’Ariège (Verniolle, 09, Sud Pamiers). Ils restent toutefois proches de la moyenne à Saint-Porquier. Dans ce cas, l’IPS moins élevé s’explique par une chronique nettement plus longue, que les autres, incluant notamment le milieu des années 1990 et ses niveaux hauts.
Toutefois, le niveau y est comme partout ailleurs supérieur au niveau d’étiage moyen. Les niveaux à fin avril restent supérieurs au HMNA de 0,3 (Saint-Porquier) à 2,2 m (Saint-Elix).

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
Tous les indicateurs ponctuels suivent la tendance à la baisse des niveaux moyens en avril, une récession entamée dans la première quinzaine du mois de mars et s’étant poursuivie sans discontinuer au mois d’avril. Pour les indicateurs bénéficiant des données les plus à jour, on constate toutefois une remontée des niveaux à la toute fin d’avril et au début de ce mois de mai.
Ce mois d’avril marque également le retour de disparités géographiques en termes d’IPS. Ainsi, les niveaux restent modérément hauts à hauts sur les piézomètres charentais. Ils sont également modérément hauts dans le sud des Grands Causses (le Cernon, 12, Sud Millau). Toutefois, ils sont modérément bas à l’extrémité nord-ouest des Grands Causses (les Bardels, 12, Nord Rodez) et très bas dans les Causses du Quercy (le Lantouy, 12, Est Cahors et la Gourgue, 82, Est Caussade).
Sur les piézomètres charentais, aux forts battements saisonniers, les niveaux restent supérieurs au niveau d’étiage moyen de 6,5 à 14 m à fin avril.
Pour les systèmes karstiques des Causses dont le niveau est suivi via celui des sources constituant leurs exutoires, l’amplitude de variation des niveaux est évidemment moindre, et la réactivité aux épisodes de précipitations est encore plus marquée. Les niveaux, restent supérieurs de 0,1 à 0,2 m au HMNA à la fin du mois de mars, avec un niveau plus élevé pour la Gourgue, très sensible aux précipitations, et pour les Bardels, sous l’influence de précipitations dans les derniers jours d’avril.

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er mai 2020 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article).
Le bulletin et la carte nationale au format PDF sont téléchargeables en bas de la page indiquée dans le lien.

[1HMNA = minimum sur l’année des moyennes mensuelles (correspondant généralement dans le bassin Adour-Garonne à un mois compris entre août et octobre).

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