BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er janvier 2021

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM et présenté à l’échelle du bassin Adour-Garonne ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

Depuis le mois d’octobre 2020, sur la carte de synthèse de l’IPS mensuel, les couleurs de fond associées à chaque ensemble aquifère sont remplacées par la couleur de l’IPS associé à chaque indicateur global (IG) et correspondant à la moyenne arithmétique des valeurs de l’IPS des indicateurs ponctuels.

Commentaire général au 08/01/2021 :
L’automne 2020 a été marqué par un cumul pluviométrique normal sur l’ensemble du bassin Adour-Garonne, avec des précipitations plus abondantes en octobre et en décembre, mois modérément humide sur une majorité du bassin, et même très humide au sud-ouest (Gers, Landes, Pyrénées-Atlantiques). La recharge 2020-2021 se poursuit donc dans de bonnes conditions. Si le mois de novembre, plus sec, a vu un tiers des niveaux des indicateurs ponctuels se stabiliser et un autre tiers baisser, les fortes précipitations du mois de décembre entraînent une hausse généralisée des niveaux piézométriques, à une unique exception.
La pluviométrie efficace de ces derniers mois est intervenue sur des niveaux déjà majoritairement supérieurs à proches de la moyenne grâce à une recharge 2019-2020 nettement excédentaire. Ainsi, comme en octobre, le nombre d’indicateurs ponctuels avec un niveau inférieur à la moyenne est réduit à la portion congrue, aussi bien en novembre qu’en décembre. En matière d’IPS, le mois de décembre se caractérise par :

  • Une très grande majorité (84%) de niveaux supérieurs à la moyenne, un chiffre proche de celui d’octobre, après une baisse en novembre ;
  • Près de la moitié des indicateurs (48%) présentent un niveau haut ou très haut, tandis que les niveaux modérément hauts représentent un peu plus d’un indicateur sur trois (35%) ;
  • 10% des indicateurs présentent un niveau proche de la moyenne ;
  • Deux indicateurs (6%) ont un niveau inférieur à la moyenne, correspondant à un niveau modérément bas.

Après un mois d’octobre marqué par un début de recharge très excédentaire par rapport à la moyenne, la situation s’est normalisée, la principale évolution concernant la diminution du nombre de niveaux très hauts au profit du nombre de niveaux hauts, après un mois de novembre moins pluvieux et un mois de décembre à nouveau excédentaire. Les niveaux se répartissent toujours entre une petite moitié de niveaux proches de la moyenne à modérément hauts et une moitié de niveaux hauts à très hauts, essentiellement regroupés sur la façade ouest, au sud de l’estuaire de la Gironde. A l’échelle du bassin Adour-Garonne, la situation est plus favorable que pour les mois de décembre 2017 et 2018, mais un peu moins que l’an dernier, suite à une forte recharge initiée en novembre 2019, ayant conduit à un nombre record de niveaux très hauts.

BSH AG 2020 12


Bilan Global IPS


Bilan Global Evol


BSH Compar IP

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
La tendance générale à la hausse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois.
Quant à l’IPS, trois des quatre indicateurs ponctuels présentent un niveau modérément haut pour un mois de décembre. L’exception concerne le piézomètre de Dignac (16, SE Angoulême), au niveau haut.
La recharge du mois de décembre s’est traduite par une forte hausse des niveaux sur les piézomètres les plus réactifs : Dignac (+7,6 m si les valeurs sont confirmées), Mortagne-sur-Gironde (17, estuaire Gironde – +6,85 m) et, dans une moindre mesure, Saint-Agnant (17, Sud Rochefort – +3 m).
La hausse (+1,1 m) a été plus modérée sur le piézomètre de Bourrou (24, SO Périgueux), au battement plus faible, mais elle permet de s’éloigner d’autant du niveau d’étiage moyen (HMNA), atteint fin novembre.

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
La tendance générale à la hausse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne.
En matière d’IPS, les quatre indicateurs ponctuels présentent un niveau très haut pour un mois de décembre, comme c’était déjà le cas au mois d’octobre et dans la lignée de la situation particulièrement favorable des mois précédents pour ces nappes alluviales.
L’amplitude de la recharge est conforme aux amplitudes des battements saisonniers de chacun des piézomètres : plus importante (+1,8 m) pour le piézomètre de Marcellus (47, Ouest Marmande), intermédiaire (+0,85 m) pour celui de La Force (24, Ouest Bergerac) et plus limitée (+0,3 à +0,4 m) pour ceux de Sauveterre-Saint-Denis (47, SE Agen) et Latresne (33, SE Bordeaux).

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
La tendance générale à la hausse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels de la nappe du Plio-Quaternaire aquitain.
Quant à l’IPS, pour quatre des cinq indicateurs, les niveaux sont hauts (Ychoux, 40, Sud bassin d’Arcachon) à très hauts pour un mois de décembre.
La seule exception concerne le piézomètre de Saucats (33, Sud Bordeaux), qui conserve un niveau modérément bas malgré une augmentation du niveau piézométrique   de près de 1,4 m en décembre et de 3 m depuis octobre. Cela s’explique toutefois par la dynamique particulière de la nappe dans cet ouvrage, avec de très fortes baisses du niveau piézométrique   pendant l’été (-2,9 m entre fin juin et début septembre 2020). De plus, l’IPS y est inférieur à la moyenne depuis la mise en place de cet indicateur début 2017, à l’exception de 3 mois au premier semestre 2020.
Ailleurs, la recharge a été plus limitée et corrélée à l’amplitude du battement saisonnier des piézomètres : +0,35 m à Campet-et-Lamolère (40, Ouest Mont-de-Marsan – mois incomplet), +0,6 à + 0,7 m à Lanton (33, O-SO Bordeaux) et Le Temple (33, Ouest Bordeaux) et +0,95 m à Ychoux, le plus réactif avec Saucats.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
La tendance générale à la hausse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau.
En matière d’IPS, le gradient de l’amont vers l’aval se maintient, fruit à la fois de la situation des mois précédents et d’une pluviométrie toujours plus excédentaire plus au nord qu’au pied des Pyrénées. Ainsi, les niveaux sont désormais modérément haut à Laloubère (65, Sud Tarbes) et Lafitole (65, Nord Tarbes) et très hauts à Tarsac (32, SE Mont-de-Marsan) et Saint-Cricq-du-Gave (40, Ouest Orthez).
Concernant Lafitole, la hausse de 34 cm enregistrée en décembre et de 43 cm depuis début octobre est considérable sur ce piézomètre, puisqu’elle est déjà proche du battement annuel de la nappe (environ 0,5 m), très faible à cet endroit. Comparativement, Laloubère et Tarsac enregistrent des hausses de niveau de +1 à +1,1 m en décembre. Enfin, pour Saint-Cricq-du-Gave, la hausse atteignait 40 cm au 20 décembre, date des dernières données disponibles.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
La tendance générale à la hausse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents à une seule exception près, celle du piézomètre des Barthes (82, Est Moissac), où le niveau est resté stable en décembre.
Quant à l’IPS, il se caractérise par une situation un peu moins favorable que celle observée à l’échelle du bassin, avec deux niveaux proches de la moyenne, trois niveaux modérément hauts et deux niveaux hauts, dans deux secteurs où les niveaux sont particulièrement remontés dès le mois d’octobre (Saint-Elix, 31, NE Cazères et Ondes, 31, Nord Toulouse).
En matière d’amplitude de la hausse des niveaux, on distingue quatre catégories :

  • +1,8 m sur le piézomètre de Saint-Elix, plus réactif aux précipitations ;
  • +0,5 à +0,65 m sur les piézomètres de Bioule (82, Est Montauban), Le Fauga (31, Sud Muret) et Verniolle (09, Sud Pamiers) ;
  • +0,25 m sur les piézomètres de Saint-Porquier (82, SE Castelsarrasin) et Ondes ;
  • +9 cm pour le piézomètre des Barthes.

A noter que pour Saint-Porquier, le niveau au 1er janvier ne reste supérieur que de 5 cm au niveau d’étiage moyen (HMNA), celui-ci étant impacté par une chronique plus longue.

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
La tendance générale à la hausse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, les données pour l’indicateur de la source de la Gourgue (82, Est Caussade) n’étant pas disponibles.
En matière d’IPS, le clivage entre les sources des Causses et la partie charentaise constaté en octobre n’est plus aussi marqué, mais les données pour les sources ne sont complètes que pour le Blagour (46, Nord Souillac). Le secteur des Causses du Quercy apparaît toutefois le mieux rechargé, avec des niveaux hauts, alors qu’il présentait les niveaux les plus bas du bassin Adour-Garonne au printemps 2020.
Ailleurs, les niveaux sont proches de la moyenne (Ruffec, 16, Nord Angoulême) à modérément hauts (trois indicateurs ponctuels), et même modérément bas pour la source du Cernon (12, Sud Millau), pour laquelle il manque toutefois beaucoup de données en décembre (quinze jours de données, soit le seuil minimum pour calculer l’IPS mensuel).
Les piézomètres charentais, à l’amplitude du battement saisonnier considérable, ont connu des hausses de niveaux comprises entre 6,3 m (Ruffec) et 13,2 m (Ballans, 17, NO Angoulême), en passant par 11 m (Saint-Projet, 16, NE Angoulême).

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er janvier 2021 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article).
Le bulletin et la carte nationale au format PDF sont téléchargeables en bas de la page indiquée dans le lien.

Revenir en haut

Archives BSH 02/2017 - 03/2023