BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er juin 2018

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

Commentaire général au 10/06/2018 :
Le mois de mai 2018 marque le début de la transition des hautes eaux vers les basses eaux pour la plupart des grands systèmes aquifères, après deux mois d’évolutions contrastées où la tendance restait à la hausse des niveaux pour 40 à 45% des indicateurs ponctuels, du fait des fortes précipitations. Malgré de nombreux épisodes orageux, les précipitations efficaces de ce mois de mai n’ont permis de continuer la longue période de recharge que sur 27% des points de suivi. Pour 60% des points, la tendance est désormais à la baisse, les niveaux restant stables sur les 13% de points restants. A l’échelle des grands systèmes aquifères, seules les alluvions du bassin de la Garonne échappent à la tendance à la baisse : sur la partie Garonne amont / Ariège / Tarn / Aveyron, les niveaux sont à la hausse, tandis que sur la partie Garonne aval / Dordogne, les niveaux sont globalement stables. En raison de la forte recharge enregistrée en hiver et au printemps, les niveaux restent modérément hauts sur 5 des 6 indicateurs globaux. Ils sont même hauts pour les alluvions de la Garonne aval et de la Dordogne. Au total, seuls 13% des points de suivi présentent des niveaux inférieurs à la moyenne, un chiffre comparable aux mois précédents. De plus, ces points présentent tous des niveaux modérément bas. Inversement, 70% des points présentent des niveaux au moins modérément hauts, un chiffre également comparable aux mois précédents. Enfin, 27% des points présentent toujours des niveaux hauts à très hauts, un chiffre comparable aux mois de février et mars, mais en baisse par rapport aux 48% d’avril. Au final, ce mois de mai montre finalement un début de transition nette vers la période de basses eaux. En raison de la longue période de recharge 2017-2018, les niveaux restent globalement plutôt hauts, avec toutefois moins de niveaux hauts à très hauts qu’en avril.

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
Alors que les niveaux étaient globalement à la hausse au mois d’avril 2018 après deux mois d’évolution contrastée en février et mars, la tendance à la baisse est commune à tous les indicateurs ponctuels des aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois. Les niveaux restent modérément hauts sur tous les indicateurs ponctuels, à l’exception de l’indicateur ponctuel situé au centre du système aquifère  , pour lequel la période de recharge semble s’être achevée dès le mois de février. Les niveaux y sont désormais modérément bas.

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
Les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne sont un des rares systèmes aquifères du bassin où la tendance globale n’est pas à la baisse des niveaux en ce mois de mai 2018 : si les niveaux sont bien à la baisse dans la vallée de la Dordogne et dans la partie la plus avale de la vallée de la Garonne, ils sont orientés à la hausse plus en amont, dans le département de Lot-et-Garonne. L’indicateur global indique donc une stabilité des niveaux à l’échelle du système aquifère  . Les niveaux varient de très hauts à modérément hauts, la tendance moyenne sur le système aquifère   étant des niveaux hauts, comme au mois d’avril. Les niveaux les plus hauts sont observés pour la nappe de la Dordogne et les niveaux les moins hauts dans la partie la plus amont de la vallée de la Garonne.

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
Alors qu’au mois d’avril 2018, l’évolution des niveaux oscillait entre stabilisation et hausse des niveaux, la tendance est cette fois partout à la baisse en ce mois de mai. Cela se reflète sur les niveaux, presque partout très hauts en avril, et désormais globalement modérément hauts. Ils restent hauts dans la partie la plus septentrionale de la nappe du Plio-Quaternaire aquitain. La seule exception concerne l’indicateur ponctuel au sud de Bordeaux, où les niveaux restent modérément bas, comme les mois précédents.

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
Comme au mois d’avril 2018, où les niveaux oscillaient entre stabilisation et hausse sur les indicateurs ponctuels des nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau, le mois de mai montre des évolutions contrastées suivant les secteurs. Si la tendance générale à la baisse se retrouve dans la partie amont et centrale de la vallée de l’Adour, les niveaux restent stables dans la vallée du Gave de Pau, et sont même à la hausse dans la partie aval de la nappe de l’Adour. Cette dernière tendance est néanmoins à nuancer, tout comme les niveaux très hauts observés sur cet indicateur ponctuel, en raison de fuites constatées sur le château d’eau voisin, ayant pu influencer le niveau piézométrique  . Ailleurs, les niveaux sont modérément hauts, à l’exception de la partie centrale de la vallée de l’Adour, où les niveaux, déjà un peu plus bas que les autres indicateurs ponctuels les mois précédents, sont désormais modérément bas. Globalement, à l’échelle du système alluvial de l’Adour et du Gave de Pau, la tendance est à la baisse avec des niveaux modérément hauts.

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
Pour les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents, contrairement aux autres systèmes aquifères du bassin, les niveaux restent globalement à la hausse en mai 2018. Les seules exceptions concernent la vallée de l’Ariège, où les niveaux se stabilisent, et la vallée de l’Aveyron, où ils sont désormais orientés à la baisse. Concernant les niveaux proprement dits, un clivage marqué entre la partie amont et la partie aval du système aquifère   est constaté. Au sud, dans la vallée de l’Ariège et la vallée de la Garonne en Haute-Garonne, les niveaux sont modérément hauts à très hauts (très hauts en Ariège). Au nord, dans le Tarn-et-Garonne, les niveaux sont modérément bas à proches de la moyenne. Comparé au reste du bassin, ce secteur a connu une recharge des nappes moindre pendant l’hiver et le printemps 2017-2018. Globalement, les niveaux sont modérément hauts et toujours en hausse.

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
Le système aquifère   des calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur est marqué par une tendance à la baisse ou à la stabilité des niveaux depuis le mois de février 2018. Contrairement aux autres systèmes du bassin, la tendance majoritaire à la baisse de ce mois de mai n’est donc pas une nouveauté. Pour les sources des Causses du Quercy et des Grands Causses, la tendance est cependant plus contrastée, puisque trois des cinq indicateurs sont stables, voire en hausse. Les niveaux sont majoritairement proches de la moyenne à modérément hauts. La seule exception concerne le sud des Grands Causses, où les niveaux sont hauts. Ainsi, la tendance globale est à des niveaux modérément hauts et en baisse. Enfin, les données de l’indicateur ponctuel de la partie charentaise la plus septentrionale ont dû être écartés jusqu’au 22 mai 2018. Cet indicateur présentait des niveaux plus bas que les autres indicateurs charentais depuis le début de l’année 2018. Une hausse brutale des niveaux le 22 mai et la comparaison avec un piézomètre voisin au comportement habituellement similaire laisse penser à un dysfonctionnement ces derniers mois.

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er juin 2018 :

Note d’information sur l’état des nappes d’eau souterraine.

Carte de France de la situation des nappes au 1er juin 2018.

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