BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er avril 2021

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM et présenté à l’échelle du bassin Adour-Garonne ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

Commentaire général au 06/04/2021 :
Après un automne et un hiver 2020-2021 marqués par un cumul pluviométrique plutôt supérieur à la normale à l’échelle du bassin Adour-Garonne, le mois de mars 2021 s’est lui caractérisé par une sécheresse modérée sur une grande partie du bassin, et même une grande sécheresse sur la façade atlantique et la vallée de la Garonne jusqu’au Tarn-et-Garonne. Seules l’Ariège et la Haute-Garonne ont enregistré une pluviométrie conforme à la normale pour un mois de mars.
Ce déficit pluviométrique se traduit par une inversion brutale des tendances, puisque 90% des niveaux sont orientés à la baisse en mars et un seul indicateur ponctuel présente encore un niveau à la hausse. Cela semble marquer la fin de la période de recharge saisonnière des nappes, même si la baisse des températures (ralentissant la croissance de la végétation et donc leur consommation en eau) en ce début avril pourrait, couplée à de nouvelles précipitations, apporter un épisode de recharge complémentaire.
Toutefois, cette sécheresse est intervenue sur des niveaux qui étaient jusqu’alors remarquablement hauts, grâce à une recharge 2019-2020 nettement excédentaire et une recharge 2020-2021 elle aussi favorable. En conséquence, la majorité des indicateurs ponctuels présente encore un niveau supérieur à la moyenne.
Plus précisément, en matière d’IPS, le mois de mars se caractérise par :

  • Un quart (24%) de niveaux hauts ou très hauts ;
  • Un tiers (31 %) de niveaux modérément hauts ;
  • Un quart (24 %) de niveaux proches de la moyenne ;
  • Un cinquième (21 %) de niveaux inférieurs à la moyenne ;
  • Dont deux indicateurs (7%) avec un niveau bas.

Comparée à la situation des mois précédents, qui avait vu une croissance constante des niveaux hauts et très hauts, ce mois de mars constitue toutefois une rupture, avec une nette amorce de décharge qui n’est pas caractéristique d’un mois de mars. Cela s’explique à la fois par la sécheresse et par le caractère « économe » des nappes d’eau souterraines : plus ses niveaux sont hauts (ce qui était particulièrement le cas en février), plus une nappe débite. Ceci est particulièrement vrai pour les nappes les plus réactives. Le phénomène devrait s’atténuer au fur et à mesure que les niveaux se rapprochent de la moyenne.
Au niveau géographique, la situation reste particulièrement favorable pour les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne alors qu’on est déjà sous des niveaux moyens pour un mois de mars dans les Causses et dans les nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau.

BSH AG 2021 03


Bilan Global IPS


Bilan Global Evol


BSH Compar IP

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
La tendance générale à la baisse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois.
Quant à l’IPS, il se répartit entre niveaux modérément hauts sur la façade atlantique (Saint-Agnant, 17, Sud Rochefort et Mortagne-sur-Gironde, 17, estuaire Gironde) et niveaux proches de la moyenne plus à l’est (Bourrou, 24, SO Périgueux et Dignac, 16, SE Angoulême), où la décharge a été plus marquée qu’au bord de l’océan (-3 classes d’IPS contre -1).
Suite à cette décharge continue, à la fin du mois de mars, les niveaux sont supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,35 m sur le piézomètre le moins réactif (Bourrou) à 3,5 à 7,3 m sur les piézomètres aux plus forts battements (Dignac et Mortagne-sur-Gironde).

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
La tendance générale à la baisse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne à la seule exception du piézomètre de Latresne (33, SE Bordeaux), dont le niveau moyen mensuel est resté stable en mars, comme c’était déjà le cas en février dans un contexte de hausse générale des niveaux.
En matière d’IPS, les quatre indicateurs ponctuels présentent un niveau haut à très haut pour un mois de mars, dans la lignée de la situation particulièrement favorable des mois précédents pour ces nappes alluviales.
La décharge, continue sur les quatre piézomètres, a été particulièrement marquée (moins 2 m) sur le piézomètre le plus réactif (Marcellus, 47, Ouest Marmande), faisant là encore écho à la forte recharge de fin janvier – début février.
Début avril, le niveau était supérieur au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 1,9 m sur ce piézomètre, et était entre 1 et 1,2 m au dessus du HMNA sur les trois autres piézomètres, aux battements saisonniers moins prononcés.

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
La tendance générale à la baisse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels de la nappe du Plio-Quaternaire aquitain. La décharge a été relativement similaire sur les cinq indicateurs ponctuels, mais un peu plus prononcée sur le piézomètre de Saucats (33, Sud Bordeaux), au battement saisonnier plus important que les autres.
Quant à l’IPS, sur ce piézomètre où la dynamique de la nappe est particulière, avec de très fortes baisses du niveau piézométrique   pendant l’été, le niveau est désormais bas. Toutefois, l’IPS est systématiquement inférieur à la moyenne depuis la mise en place de cet indicateur début 2017, à l’exception préalable de 3 mois entre mars et juin 2020 et des mois de janvier et février 2021. Ces résultats suggèrent une tendance à la baisse sur la chronique, même si l’absence de données quotidiennes avant juin 2008 ne permet pas d’étayer mathématiquement cette analyse.
Dans les autres secteurs, si la situation est moins favorable qu’en février (-1 à -3 classes d’IPS), les niveaux restent modérément hauts à hauts dans la partie sud et sont proches de la moyenne à l’ouest de l’agglomération bordelaise.
Début avril, les niveaux étaient supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,55 à 1,6 m.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
La tendance générale à la baisse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau avec, là aussi, une décharge continue au cours du mois de mars.
En matière d’IPS, les quatre indicateurs ponctuels voient leur classe baisser de deux crans en mars. Cela se traduit par des niveaux modérément bas à Saint-Cricq-du-Gave (40, Ouest Orthez) et proches de la moyenne à Tarsac (32, SE Mont-de-Marsan) et Laloubère (65, Sud Tarbes).
Lafitole (65, Nord Tarbes) présente désormais un niveau bas, mais son IPS est influencé par une chronique plus longue, incluant les années très humides de la première moitié des années 1990, ainsi que par un battement annuel très faible. La recharge de +0,72 m entre début octobre 2020 et fin janvier 2021 dépasse ainsi largement le battement moyen de 0,5 m. Le niveau est toutefois redescendu au niveau d’étiage moyen (HMNA) à la fin du mois de mars.
Ailleurs, les niveaux étaient supérieurs au HMNA de 0,45 à 0,95 m au début du mois d’avril.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
Les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents constituent la relative exception du bassin Adour-Garonne en matière de tendance pour ce mois de mars puisque deux des sept indicateurs ponctuels ne sont pas orientés à la baisse. Pour Les Barthes (82, Est Moissac), dont le niveau croît sans discontinuer depuis décembre 2020, la tendance reste même orientée à la hausse. L’autre exception concerne le piézomètre de Saint-Porquier (82, SE Castelsarrasin), dont le niveau s’est stabilisé en mars.
Quant à l’IPS, s’il était moins favorable que sur le reste du bassin jusqu’en janvier, la situation s’est désormais inversée grâce au caractère plus inertiel de ces nappes. Ainsi, en ce mois de mars, tous les niveaux sont supérieurs à la moyenne, une situation partagée uniquement avec les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne. Les niveaux modérément hauts prédominent (5 indicateurs sur 7), et ils sont même hauts à très hauts dans les vallées de l’Aveyron (Bioule, 82, Est Montauban) et du Tarn (Les Barthes).
Début avril, les niveaux étaient supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,35 à 1 m sur les piézomètres au battement annuel moindre et de 1,15 à 1,65 m sur les autres.

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
La tendance générale à la baisse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, pour lesquels suffisamment de données étaient disponibles en mars 2021.
En matière d’IPS, alors que les niveaux étaient partout très hauts en février, on retrouve le clivage entre les sources karstiques des Causses, au niveau modérément bas en mars, et les piézomètres de la partie charentaise, dont le niveau reste modérément haut à proche de la moyenne.
Dans le cas des sources des Causses, cela s’explique par une grande réactivité aux précipitations, absentes en ce mois de mars. Ainsi, à l’exception de La Gourgue (82, Est Caussade, +0,2 m), les niveaux sont déjà proches du niveau d’étiage moyen (HMNA) au début du mois d’avril.
Pour les piézomètres charentais, à l’amplitude du battement saisonnier considérable, le niveau est supérieur au HMNA de 7 Ballans (17, NO Angoulême) à 13,9 m (Saint-Projet, 16, NE Angoulême) malgré la décharge pluri-métrique enregistrée en mars.

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er avril 2021 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article).
Le bulletin et la carte nationale au format PDF sont téléchargeables en bas de la page indiquée dans le lien.

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