BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er mai 2021

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM et présenté à l’échelle du bassin Adour-Garonne ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

Commentaire général au 06/05/2021 :
Après un automne et un hiver 2020-2021 marqués par un cumul pluviométrique plutôt supérieur à la normale à l’échelle du bassin Adour-Garonne, les mois de mars et avril 2021 se sont caractérisés par une sécheresse modérée à extrême suivant les secteurs et la période de temps considérée. Pour le mois d’avril, les secteurs les plus déficitaires (grande sécheresse) sont la façade atlantique et le sud-ouest du bassin, incluant le nord de l’Ariège, l’est de la Haute-Garonne, le Tarn, le Tarn-et-Garonne et l’ouest de l’Aveyron.
Ce déficit pluviométrique se traduit par une accentuation de la tendance à la baisse mise en place brutalement au mois de mars : 97% des niveaux sont orientés à la baisse en avril, un seul indicateur ponctuel présente encore un niveau stable. Sauf pluviométrie très largement excédentaire ces prochains mois, la période de recharge 2020-2021 des nappes s’est donc achevée précocement à la mi- février.
Toutefois, cette sécheresse est intervenue sur des niveaux qui étaient jusqu’alors remarquablement hauts, grâce à une recharge 2019-2020 nettement excédentaire et une recharge 2020-2021 elle aussi favorable. Ainsi, malgré ces deux mois et demi sans précipitations efficaces notables, la situation des nappes du bassin Adour-Garonne est contrastée, et les indicateurs ponctuels présentant un niveau inférieur à la moyenne restent minoritaires (43%).
Plus précisément, en matière d’IPS, le mois d’avril se caractérise par :

  • 13% de niveaux hauts ou très hauts ;
  • Un cinquième (20%) de niveaux modérément hauts ;
  • Un quart (23%) de niveaux proches de la moyenne ;
  • Un quart (23%) de niveaux modérément bas ;
  • Un cinquième (20%) de niveaux bas ou très bas, également répartis.

Cette répartition contrastée, avec une répartition presque gaussienne, est toutefois en rupture avec la situation au mois de février, caractérisée par une abondance de niveaux records. Elle témoigne d’une décharge inégale suivant les secteurs, pas nécessairement liée à des écarts dans les (faibles) pluviométries, mais plutôt à l’inertie de certaines nappes, bénéficiant de temps de tarissement plus longs.
Au niveau géographique, la tendance du mois de mars se confirme, avec une situation qui reste particulièrement favorable pour les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne et, dans une moindre mesure, pour les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses affluents. Inversement, les niveaux les plus bas pour un mois d’avril se retrouvent à nouveau dans les Causses et dans les nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau.

BSH AG 2021 04


Bilan Global IPS


Bilan Global Evol


BSH Compar IP 2021 04

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
La tendance générale à la baisse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois.
Quant à l’IPS, il se répartit entre niveaux proches de la moyenne (Saint-Agnant, 17, Sud Rochefort) à modérément hauts (Mortagne-sur-Gironde, 17, estuaire Gironde) sur la façade atlantique et niveaux bas (Bourrou, 24, SO Périgueux) à modérément bas (Dignac, 16, SE Angoulême) plus à l’est, où la décharge a été plus marquée qu’au bord de l’océan ces deux derniers mois (-4 à -5 classes d’IPS contre -1 à -2).
Suite à cette décharge continue, à la fin du mois d’avril, les niveaux ne sont plus supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) que de 0,15 m sur le piézomètre le moins réactif (Bourrou) à 2,5 à 5,9 m sur les piézomètres aux plus forts battements (Dignac et Mortagne-sur-Gironde).

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
La tendance générale à la baisse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne.
En matière d’IPS, les quatre indicateurs ponctuels présentent un niveau modérément haut à très haut pour un mois d’avril, dans la lignée de la situation particulièrement favorable des mois précédents pour ces nappes alluviales.
La décharge, continue sur les quatre piézomètres, a à nouveau été plus marquée (moins 0,6 m) sur le piézomètre le plus réactif (Marcellus, 47, Ouest Marmande), mais dans des proportions bien moindres qu’au mois de mars (moins 2 m)..
Début mai, le niveau était supérieur au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 1,35 m sur ce piézomètre, se rapprochant des trois autres piézomètres, aux battements saisonniers moins prononcés, dont le niveau est compris entre 0,6 et 1 m au-dessus du HMNA.

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
La tendance générale à la baisse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels de la nappe du Plio-Quaternaire aquitain. La décharge a été relativement similaire sur les cinq indicateurs ponctuels, mais un peu plus prononcée sur le piézomètre de Saucats (33, Sud Bordeaux), au battement saisonnier plus important que les autres.
Quant à l’IPS, sur ce piézomètre où la dynamique de la nappe est particulière, avec de très fortes baisses du niveau piézométrique   pendant l’été, le niveau reste bas, comme c’était déjà le cas en mars. Toutefois, l’IPS est systématiquement inférieur à la moyenne depuis la mise en place de cet indicateur début 2017, à l’exception de 3 mois entre mars et juin 2020 et des mois de janvier et février 2021. Ces résultats suggèrent une tendance à la baisse sur la chronique, même si l’absence de données quotidiennes avant juin 2008 ne permet pas d’étayer mathématiquement cette analyse.
Dans les autres secteurs, la décharge au mois d’avril s’est traduite de la même façon, avec une baisse d’une classe d’IPS, correspondant à moins 10 à moins 25 cm. Les niveaux restent proches de la moyenne à modérément hauts dans la partie sud et sont désormais modérément bas à l’ouest de l’agglomération bordelaise.
Début mai, les niveaux étaient supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,4 à 1,3 m.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
La tendance générale à la baisse des niveaux est partagée par la majorité des indicateurs ponctuels des nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau, mais c’est dans ce secteur, à Saint-Cricq-du-Gave (40, Ouest Orthez) que le seul niveau stabilisé au mois d’avril a été enregistré.
Ce secteur, ainsi que celui de Tarsac (32, SE Mont-de-Marsan) a connu un petit épisode de recharge à la fin du mois, la décharge restant continue ailleurs.
En matière d’IPS, les trois indicateurs ponctuels de la vallée de l’Adour voient leur classe baisser d’un cran en avril, alors qu’il est resté stable à Saint-Cricq-du-Gave. Cela se traduit par des niveaux modérément bas dans ce secteur, comme à Tarsac et Laloubère (65, Sud Tarbes).
Lafitole (65, Nord Tarbes) présente désormais un niveau très bas, mais son IPS est influencé par une chronique plus longue, incluant les années très humides de la première moitié des années 1990, ainsi que par un battement annuel très faible. La recharge de +0,72 m entre début octobre 2020 et fin janvier 2021 dépasse ainsi largement le battement moyen de 0,5 m. Le niveau est toutefois au niveau d’étiage moyen (HMNA) depuis la fin du mois de mars, avec une baisse de 1,6 cm en avril.
Ailleurs, les niveaux étaient supérieurs au HMNA de 0,4 à 0,65 m au début du mois de mai.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
La tendance générale à la baisse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents.
Toutefois, cette baisse des niveaux n’a pas été particulièrement excédentaire pour un mois d’avril, puisque deux (Saint-Porquier, 82, SE Castelsarrasin et Le Fauga, 31, Sud Muret)) des 7 indicateurs ponctuels ont maintenu leur classe d’IPS du mois de mars, celle-ci ne baissant que d’un cran sur les 5 autres piézomètres.
La situation reste donc favorable dans ce secteur grâce au caractère plus inertiel de ces nappes : 3 indicateurs ont un niveau proche de la moyenne, 3 autres ont un niveau modérément haut et Les Barthes (82, Est Moissac), dont le niveau a crû sans discontinuer de décembre 2020 à mars 2021, présente même un niveau haut.
Début mai, les niveaux étaient supérieurs au niveau d’étiage moyen (HMNA) de 0,2 à 0,85 m sur les piézomètres au battement annuel moindre et de 1 à 1,5 m sur les deux les plus réactifs (Saint-Elix, 31, NE Cazères et Verniolle, 09, Sud Pamiers).

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
La tendance générale à la baisse des niveaux est partagée par l’ensemble des indicateurs ponctuels des aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur, pour lesquels suffisamment de données étaient disponibles en avril 2021.
En matière d’IPS, alors que les niveaux étaient partout très hauts en février, la baisse a été contrastée depuis deux mois. Le clivage entre les sources karstiques des Causses, au niveau bas à très bas en avril, et les piézomètres de la partie charentaise, dont le niveau reste proche de la moyenne à modérément bas, est à nouveau très marqué.
Dans le cas des sources des Causses, cela s’explique par une grande réactivité aux précipitations, absentes ces deux derniers mois. Ainsi, à l’exception de La Gourgue (82, Est Caussade, +0,15 m), les niveaux sont déjà au niveau d’étiage moyen (HMNA) au début du mois de mai, à quelques centimètres près.
Pour les piézomètres charentais, à l’amplitude du battement saisonnier considérable, le niveau est supérieur au HMNA de 3,8 à Ruffec (16, Nord Angoulême) et Ballans (17, NO Angoulême) à 10,8 m (Saint-Projet, 16, NE Angoulême) malgré la décharge pluri-métrique (3 à 3,8 m) encore enregistrée en avril.

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er mai 2021 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article).
Le bulletin et la carte nationale au format PDF sont téléchargeables en bas de la page indiquée dans le lien.

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