BSH des nappes du bassin Adour-Garonne au 1er septembre 2020

Le Bulletin de Situation Hydrologique (BSH) est un outil de veille hydrologique qui permet de suivre l’évolution du débit des principaux cours d’eau et des réserves en eaux souterraines, notamment en période d’étiage.

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur la manière dont le Bulletin de Situation Hydrologique des nappes est calculé par le BRGM et présenté à l’échelle du bassin Adour-Garonne ici.

Les 6 indicateurs et les 32 points de suivi du bassin Adour-Garonne sont décrits dans l’article suivant.

Depuis août 2020, s’inspirant de la présentation utilisée pour le BSH du Limousin et afin d’améliorer la lisibilité, le bilan global à l’échelle du bassin Adour-Garonne est désormais synthétisé sous la forme de deux graphiques plutôt que d’un tableau.

Commentaire général au 03/09/2020 :
Au cours de ce mois d’août au cours duquel la pluviométrie a été conforme à la normale sur la quasi-totalité du bassin Adour-Garonne (seules exceptions, le Tarn et l’Aveyron, marqués par un fort déficit pluviométrique), la décharge saisonnière des nappes s’est poursuivie sur l’ensemble du bassin, avec 97% des indicateurs ponctuels orientés à la baisse, comme les deux mois précédents, la seule exception concernant toujours une source des Causses du Quercy.
Toutefois, en raison d’une recharge 2019-2020 nettement excédentaire, les niveaux restent très majoritairement supérieurs à proches de la moyenne pour un mois d’août. Quant à l’IPS, ce mois d’août se caractérise par :

  • Une nette majorité (63%) de niveaux supérieurs à la moyenne, un chiffre en légère baisse par rapport aux deux mois précédents, dû à la baisse du nombre d’indicateurs affichant un niveau très haut (de 13 à 7 %) ;
  • Un indicateur sur cinq (20%) avec un niveau proche de la moyenne, comme en juin et juillet ;
  • Un indicateur sur cinq (20%) avec un niveau haut ou très haut, un chiffre qui a également peu varié depuis deux mois ;
  • Cinq indicateurs (17%) avec un niveau inférieur à la moyenne, dont quatre (13%) avec un niveau bas, soit deux fois plus qu’en juillet ;
  • Aucun niveau très bas.

Ces chiffres sont très proches de ceux des mois de juin et juillet, indiquant une décharge proche de la moyenne pour un mois d’août à l’échelle du bassin Adour-Garonne. Un léger glissement vers des niveaux plus bas est toutefois notable, puisque dans le bilan global, les seules variations significatives sont la baisse du nombre d’indicateurs avec un niveau très haut et la hausse du nombre d’indicateurs avec un niveau bas.
Si la baisse des niveaux est générale, ceux-ci restent donc globalement modérément hauts à l’échelle du bassin Adour-Garonne. Les niveaux les plus hauts sont toujours essentiellement enregistrés sur la façade ouest du bassin, dans les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne, dans la nappe du Plio-Quaternaire aquitain et dans les nappes du Crétacé des Charentes. Par rapport aux années précédentes, la situation apparaît plus favorable qu’en 2017 et 2019, mais moins favorable qu’en 2018, où le mois de juin avait été marqué par de fortes précipitations, contribuant à faire remonter nettement les niveaux pour l’été.


Bilan Global IPS


Bilan Global Evol


BSH Compar IP

Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
La tendance générale en terme d’évolution des niveaux aussi bien que d’IPS s’applique aux aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois.
En matière de particularités locales, le piézomètre de Saint-Agnant (17, Sud Rochefort), situé sur la façade atlantique, présente toujours un niveau très haut. A l’autre extrémité du système aquifère  , le piézomètre de Bourrou (24, SO Périgueux) présente un niveau modérément bas.
La décharge se poursuivant, les niveaux se rapprochent du niveau d’étiage moyen (HMNA) sur ces deux piézomètres, au battement plus modéré. Ainsi, même si son IPS reste très haut, la décharge a été particulièrement marquée en août à Saint-Agnant.
Sur les deux piézomètres plus réactifs, les niveaux restent supérieurs au HMNA de 1,6 (Dignac, 16, SE Angoulême) à 2,6 m (Mortagne-sur-Gironde, 17, estuaire Gironde).

Chroniques IG17

Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
Par rapport à la tendance générale à l’échelle du bassin, les nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne se caractérisent, comme les mois précédents, par des niveaux plus élevés en termes d’IPS, puisque 3 des 4 indicateurs ponctuels présentent des niveaux hauts pour un mois d’août. La seule exception concerne toujours le piézomètre de Marcellus (47, Ouest Marmande), au niveau modérément haut.
Bien que les 4 piézomètres présentent des battements saisonniers d’amplitudes différentes, ils se trouvent tous entre 0,3 et 0,55 m au-dessus de leur niveau d’étiage moyen à la fin du mois d’août. Dans le cas de Marcellus, le piézomètre le plus réactif, le niveau est remonté après la fin des prélèvements autour du 10 août.

Chroniques IG18

Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
La tendance générale en terme d’évolution des niveaux aussi bien que d’IPS s’applique à la nappe du Plio-Quaternaire aquitain.
En matière de particularités locales, le piézomètre de Campet-et-Lamolère (40, Ouest Mont-de-Marsan) est désormais le seul à présenter un niveau haut pour un mois d’août. Inversement, le piézomètre de Saucats (33, Sud Bordeaux) voit son IPS baisser à nouveau, représentant désormais un niveau bas.
Toutefois, pour ce piézomètre, dont la baisse de niveau est conséquente pendant l’été (près de 2,9 m à fin août 2020), l’IPS est inférieur à la moyenne depuis la mise en place de cet indicateur début 2017, à l’exception de 3 mois au premier semestre 2020.
Son niveau à fin août est donc inférieur au niveau d’étiage moyen (HMNA) de près de 1,6 m, quand il est proche du HMNA (0,15 à 0,25 m au-dessus) sur les 4 autres piézomètres.

Chroniques IG19

Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
La tendance générale en terme d’évolution des niveaux aussi bien que d’IPS s’applique aux nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau.
En matière de particularités locales, le piézomètre de Lafitole (65, Nord Tarbes) présente toujours un niveau bas pour un mois d’août. Toutefois, le battement de la nappe est très faible (environ 0,5 m) à Lafitole, ce qui explique le faible IPS malgré une décharge de seulement 10 cm depuis fin juin. De plus, la chronique est plus longue, incluant notamment le milieu des années 1990 et ses niveaux hauts, ce qui explique l’IPS plus faible que sur les autres piézomètres.
Cela explique également que le niveau soit désormais 13 cm en dessous du niveau d’étiage moyen (HMNA) à fin août. A Tarsac (32, SE Mont-de-Marsan) et Saint-Cricq-du-Gave (40, Ouest Orthez), le niveau reste 18 cm au-dessus du HMNA, tandis qu’il se maintient 0,3 m au-dessus du HMNA à Laloubère (65, Sud Tarbes), le niveau à fin août n’étant pas affecté par les prélèvements récurrents de l’été.

Chroniques IG20

Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
La tendance générale en terme d’évolution des niveaux aussi bien que d’IPS s’applique aux nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents.
Aucune particularité locale n’émerge véritablement, la décharge étant similaire et constante sur les 7 piézomètres et les niveaux étant tous proches de la moyenne ou modérément hauts depuis plusieurs mois. En août, l’IPS n’a baissé que dans les vallées de l’Aveyron (Bioule, 82, Est Montauban) et de l’Ariège (Verniolle, 09, Sud Pamiers).
Les niveaux à fin août restent encore supérieurs au niveau d’étiage moyen sur 6 des 7 piézomètres, avec des valeurs comprises entre 7 et 50 cm au-dessus du HMNA. La seule exception concerne Saint-Porquier (82, SE Castelsarrasin), où le niveau est déjà 15 cm sous le HMNA. Cela s’explique par une chronique nettement plus longue que les autres, incluant notamment le milieu des années 1990 et ses niveaux hauts.

Chroniques IG21

Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
La tendance générale en terme d’évolution des niveaux aussi bien que d’IPS s’applique aux aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur.
En matière de particularités locales, le niveau est resté stable dans la source du Blagour (46, Nord Souillac), comme en juillet. Le niveau y reste toutefois bas pour un mois d’août. C’est également le cas pour le piézomètre de Saint-Projet (16, NE Angoulême), dont le niveau a baissé de plus de 16 m depuis le début de l’été. Une variation d’une telle ampleur n’est toutefois pas inhabituelle pour ce piézomètre au très fort battement saisonnier.
Quant au HMNA, ce piézomètre se situe près de 5 m sous le niveau d’étiage moyen à fin août, alors que les 2 autres piézomètres charentais sont désormais proches du HMNA (3 et 20 cm au-dessus).
Pour les sources des Causses, outre le Blagour, la source de Lantouy (12, Est Cahors) se particularise par un niveau très haut pour un mois d’août. Son IPS a connu une évolution particulière depuis le printemps, passant de très bas en avril à très haut en août. C’est la conséquence, ce mois-ci, d’un épisode de recharge ponctuel le 22 août, le seul significatif sur ces sources des Causses.
Par ailleurs, la source du Cernon (12, Sud Millau) ne transmet plus de données depuis le 3 août et la source de la Gourgue (82, Est Caussade) a transmis des données invalides entre le 5 juillet et le 19 août, empêchant de calculer l’IPS, qui serait toutefois, d’après les données des 12 derniers jours du mois, modérément bas à proche de la moyenne.
Enfin, à la fin du mois d’août, les niveaux sont partout proches du niveau d’étiage moyen (entre -2 et +2 cm).

Chroniques IG22N


Chroniques IG22S

Vous pouvez également consulter le BSH national au 1er septembre 2020 (liens actifs quelques jours après la publication de cet article).
Le bulletin et la carte nationale au format PDF sont téléchargeables en bas de la page indiquée dans le lien.

Revenir en haut

Archives BSH 02/2017 - 03/2023