Contexte hydrologique :
Alors que la période de basses eaux 2024 est en passe d’être atteinte, pour rappel, la recharge 2023-2024 a été marquée par un cumul de précipitations efficaces nettement supérieur à la normale, en particulier dans les Charentes. Toutefois, la zone s’étendant du Béarn à l’ouest et au sud du Tarn et de l’Aveyron à l’est, a été déficitaire, en particulier en Ariège, en limite sud-est du bassin. Au mois de septembre, alors que la végétation évapotranspire encore une grande fraction des précipitations, celles-ci ont été voisines de la normale pour la plus grande partie du bassin Adour-Garonne. Seule exception notable, les têtes des bassins versants du Lot et de la Dordogne ont enregistré une situation modérément humide.
Indicateur Piézométrique Standardisé (IPS) :
Après un court passage au niveau modérément haut en août, l’IPS médian du bassin Adour-Garonne redevient haut. Plus remarquable encore, les niveaux sont supérieurs à la moyenne sur 93% des points de suivi, un score inédit pour un mois de septembre et qui n’a pas été dépassé depuis février 2021. Inversement, seuls 2 indicateurs présentent un niveau inférieur à la moyenne, à l’instar des mois précédents, puisque, depuis mars, ils se comptent sur les doigts d’une main ou presque (6 en avril). Plus précisément, le mois de septembre se caractérise par :
- Près de trois-quarts (72%) de niveaux hauts (33%) ou très hauts (39%) ;
- Un cinquième (21%) de niveaux modérément hauts ;
- 5% de niveaux autour de la moyenne ;
- 1 indicateur avec un niveau modérément bas ;
- Aucun niveau bas et 1 indicateur avec un niveau très bas.
Évolution des niveaux moyens mensuels :
Si la vidange des nappes se poursuit malgré tout sur la moitié des points de suivi (50% de niveaux moyens mensuels en baisse), les niveaux se stabilisent (24%) ou remontent déjà (26%) sur l’autre moitié des indicateurs du bassin, signe que la période de décharge touche à sa fin et que la recharge devrait prochainement se généraliser si la pluviométrie se maintient.
Évolution de l’IPS :
La proportion d’indicateurs dont la classe d’IPS ne change pas est en légère baisse par rapport aux mois précédents (51% contre un peu plus de 60% les en juillet et août). Par contre, la plupart des évolutions sont des hausses de 1 à 3 classes (40%), les 10% restants correspondant à une baisse de 1 ou 2 classes. Cela indique globalement une dynamique de cette fin de vidange / période de transition décharge – recharge plutôt plus humide que la normale.
Année de référence [1] :
Septembre 2013
Sectorisation des comportements :
La plupart des niveaux autour de la moyenne sont attribués à des sources des Grands Causses, quand le niveau très bas est associé à une source voisine du sud des Grands Causses, mais situé dans le socle des Monts de Lacaune. La situation est par contre plus favorable que les derniers mois pour les nappes alluviales du sud du bassin (Adour et Gave de Pau, Garonne amont et Ariège).
En résumé :
Hormis quelques cas isolés, la situation est particulièrement favorable vis-à-vis de la sécheresse. Alors que la période de recharge va s’amorcer avec des niveaux de basses eaux très supérieurs à la normale, la question se pose plutôt de la faible capacité des nappes à limiter l’impact de fortes précipitations provoquant des inondations.