Contexte hydrologique :
Initiée en octobre 2023 principalement sur la façade atlantique et le nord du bassin Adour-Garonne, la recharge des nappes s’est généralisée en novembre et décembre. Les précipitations particulièrement abondantes sur le bassin début novembre ont notamment contribué à faire remonter les niveaux des nappes. La suite de la période de recharge a été plus contrastée, avec des précipitations excédentaires en février, mars et mai, mais des mois de janvier et avril plus secs que la normale, notamment dans le sud du bassin. Le mois de juin est légèrement excédentaire, mais avec des situations locales contrastées. La pointe sud et est (Ariège et sud Aveyron) enregistre toujours des précipitations inférieures à la normale. En effet, si à l’échelle de l’année hydrologique 2023-2024, le cumul de précipitations efficaces est nettement supérieur à la normale, en particulier dans les Charentes, la zone s’étendant du Béarn à l’ouest et au sud du Tarn et de l’Aveyron à l’est, a été déficitaire, en particulier en Ariège.
Indicateur Piézométrique Standardisé (IPS) :
Après un mois de mai ayant exceptionnellement rechargé les nappes, l’IPS médian du bassin Adour-Garonne redevient un niveau haut en juin, la situation se rapprochant fortement de celle d’avril. Toutefois, trois quarts (76%) des niveaux sont supérieurs à la moyenne contre seulement 4 indicateurs avec un niveau inférieur à la moyenne. Plus précisément, le mois de juin se caractérise par :
- Une grosse moitié (54%) de niveaux hauts (30%) ou très hauts (24%) ;
- Un cinquième (22%) de niveaux modérément hauts ;
- Un cinquième (20%) de niveaux autour de la moyenne ;
- Quatre indicateurs (4%) avec un niveau modérément bas ;
- Aucun niveau bas ou très bas.
Évolution des niveaux moyens mensuels :
Après la recharge exceptionnelle de mai, la vidange des nappes reprend ses droits en juin avec 85% des indicateurs présentant un niveau moyen mensuel en baisse. Le reste se répartit entre stabilité (9%) et hausse (6%) des niveaux.
Évolution de l’IPS :
La classe d’IPS reste stable sur près de la moitié (48%) des indicateurs ponctuels, signe que la vidange a été conforme à la normale pour un mois de juin dans une bonne partie du bassin. Toutefois, les variations de classe d’IPS concernent essentiellement des baisses (45% des indicateurs), d’une (31%), deux (11%) ou 3 classes (3%), signe que la vidange a été supérieure à la normale sur une autre grande fraction du bassin Adour-Garonne.
Année de référence [1] :
Juin 2013
Sectorisation des comportements :
Globalement, les niveaux les plus bas se situent au sud et à l’est du bassin Adour-Garonne. Les seuls niveaux inférieurs à la moyenne pour un mois de juin se situent dans les nappes alluviales de l’Ariège et de la Garonne en amont de Toulouse. C’est par contre le seul secteur avec les nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau à avoir connu des hausses de la classe d’IPS. Inversement, celle-ci baisse sur les nappes les plus réactives aux précipitations : karsts, nappes de socle et du volcanisme.
En résumé :
Globalement, la situation des nappes libres du bassin Adour-Garonne reste très favorable en ce début d’été. Hormis les nappes réactives, toujours sensibles à la sécheresse météorologique, le point de vigilance se situe au niveau des nappes alluviales au sud du bassin.