Résultats de l’étude

Vous pouvez retrouver ci-dessous la synthèse du rapport de l’étude ECORSE, pour Etat des COnnaissances et premières acquisitions de données sur les ressources en eaux Souterraines du département de Tarn-et-Garonne (82) dans une perspective d’Exploitation durable.

Le rapport, RP-73235-FR, est intégralement disponible sur InfoTerre.

Le Département de Tarn-et-Garonne, parcouru par trois grands cours d’eau (Garonne, Tarn et Aveyron) et reposant sur une diversité de formations géologiques pouvant être plus ou moins aquifères, dispose de ressources en eau variées. Dans ce contexte, les cours d’eau peuvent être en relation plus ou moins étroite avec les nappes. Sur certains bassins versants, les périodes d’étiage peuvent s’avérer problématiques et entraîner des tensions sur les usages en fonction des besoins pour l’Alimentation en Eau Potable (AEP), l’agriculture (irrigation et, dans une moindre mesure, abreuvement) et pour la préservation des écosystèmes aquatiques. Ces tensions pourraient s’accroître dans les années à venir dans un contexte de changement climatique avéré. En réponse aux différents enjeux liés à la ressource en eau, sur certains territoires, des réflexions sont engagées afin de trouver des solutions concertées pour un retour à l’équilibre en fonction de la disponibilité de la ressource en eau et des besoins pour les activités anthropiques et la préservation des écosystèmes.

Dans le cadre du SDAGE 2022-2027 du bassin Adour-Garonne, des démarches pour l’élaboration de Projets de Territoire pour la Gestion de l’Eau (PTGE) ont été engagées dans les bassins versants en déséquilibre quantitatif. En Tarn-et-Garonne, une phase d’élaboration devrait aboutir d’ici 2024 pour les bassins versants du Lemboulas et le sous-bassin de la Garonne baptisé « UG3 Lamagistère » avec une priorité sur le bassin de la Barguelonne. De même, une phase préalable dite d’émergence devrait être mise en œuvre d’ici 2024 pour le bassin de l’Aveyron aval.

Ainsi le département de Tarn-et-Garonne a missionné le BRGM pour synthétiser les connaissances et données existantes en hydrogéologie à l’échelle du département, en se focalisant sur les aquifères profonds moins connus, et en collectant de nouvelles données afin d’améliorer les connaissances sur certains de ces aquifères.

Une carte départementale de synthèse des connaissances hydrogéologiques a été construite, compilant les données de :

  • La carte géologique harmonisée de Tarn-et-Garonne ;
  • Les entités hydrogéologiques de la BDLISA V3 – Niveau 3 ;
  • Les Masses d’Eaux Souterraines ;
  • Les ouvrages répertoriés dans la BSS ;
  • Les points de suivi des niveaux et de la qualité de l’eau répertoriés dans la base ADES ;
  • Les captages de la base SISE-Eaux, actifs ou abandonnés ;
  • Le nombre de points de prélèvements recensés dans la BNPE et les volumes associés.

La carte présente 8 grands ensembles hydrogéologiques empilés, de haut en bas :

  • Alluvions ;
  • Molasses tertiaires ;
  • Sables Infra-Molassiques (SIM) ;
  • Crétacé ;
  • Jurassique post-Sinémurien ;
  • Lias inférieur (Hettangien-Sinémurien) ;
  • Socle Permo-Trias ;
  • Granite.

Une synthèse plus détaillée des connaissances géologiques et hydrogéologiques actuelles et des usages a été produite pour les principaux aquifères captifs identifiés au chapitre 2 : les aquifères intra-molassiques, les SIM et les aquifères jurassiques sous couverture molassique. Cette synthèse, rendue sous forme de fiches présentées au chapitre 3 et également disponibles indépendamment, permet :

  • Pour les aquifères intra-molassiques :
    • De décrire la succession lithologique type des molasses dans le Quercy Blanc ;
    • De proposer un cadre chronologique des différents dépôts dans cette partie périphérique du Bassin aquitain, qui servira pour l’interprétation de nouvelles données pouvant être acquises lors de futurs forages ;
    • D’interpréter l’organisation des dépôts de molasses ante-Burdigalien selon 4 cycles sédimentaires, proposant des géométries pour les corps sableux contenus à l’intérieur ;
    • De faire un bilan des piézomètres et qualitomètres permettant d’assurer le suivi quantitatif et qualitatif de la nappe, ainsi qu’un bilan de ses usages ;
    • D’identifier, au sein des molasses argileuses, des niveaux potentiellement plus sableux d’après les données d’électromagnétisme héliporté, sur lesquels il est envisageable de mener des études spécifiques afin de caractériser le potentiel hydrogéologique de ces terrains.
  • Pour les SIM :
    • De décrire les lithologies composant l’aquifère dans le secteur d’étude ;
    • De redessiner leur extension au droit du territoire de Tarn-et-Garonne ;
    • De mieux comprendre la répartition des formations géologiques formant l’aquifère au sein du Bassin aquitain ;
    • De mieux contraindre la chronologie des dépôts en lien avec celle des dépôts équivalents latéraux sur les bords du bassin ;
    • D’analyser la quantité et la qualité des eaux de l’aquifère suivies dans le forage d’Auvillar par rapport à celles suivies dans les forages les plus proches en dehors du département (Beaucaire et Lectoure dans le Gers) ;
    • De définir un potentiel hydrogéologique limité pour la nappe des SIM au droit du département, en raison de la qualité de ses eaux trop riches en chlorures, sulfates et sodium, et ce malgré les propriétés hydrauliques pourtant bonnes de l’aquifère dans le forage d’Auvillar (28 m d’épaisseur de sables présentant une porosité totale de 20 à 30%).
  • Pour les aquifères jurassiques sous couverture molassique, de faire une synthèse des connaissances et données disponibles avant le début des investigations réalisées dans le Quercy Blanc.

La caractérisation du potentiel en nouvelle ressource hydrogéologique des calcaires jurassiques sous couverture molassique est le fruit du travail de réflexion mené dans le cadre du projet ECORSE 82. Il synthétise les données géologiques et hydrogéologiques de terrain, acquises dans le cadre de cette étude, et issues de la BSS, ainsi que les données géophysiques d’électromagnétisme héliporté acquises dans le cadre de l’étude, en partenariat avec le projet Eaux-SCARS piloté par la direction régionale Nouvelle-Aquitaine du BRGM.

Ainsi la surface de base des molasses, correspondant à la profondeur du sommet des formations du substratum jurassique (ou plus ancien), a été modélisée en 3 dimensions, permettant de connaitre leur épaisseur en tout point de la zone d’étude. De plus, la géométrie des formations du substratum sous la couverture molassique a été interprétée, en carte et en coupe, afin de représenter la structure des formations jurassiques reposant sur le socle du môle de Montauban – Castelsarrasin.

Les investigations hydrogéologiques ont permis de mettre en évidence la contribution des aquifères jurassiques aux écoulements de surface dans le bassin du Candé et dans les têtes de bassin du Lemboulas, de la Barguelonne et du Lendou. L’analyse hydrochimique a par ailleurs identifié deux points présentant un faciès chimique atypique : dans la vallée du Petit Lembous, à Montpezat-de-Quercy, d’une part, la source de Fongrande à Bourg-de-Visa d’autre part.

Le potentiel hydrogéologique « intéressant » dans les bassins versants du nord du Tarn-et-Garonne, formant la partie sud du Quercy Blanc, se caractérise par le regroupement des propriétés suivantes :

  • Les formations géologiques concernées correspondent aux formations du Jurassique moyen à supérieur, stratigraphiquement placées au-dessus des marnes noires du Toarcien de la formation de Penne ; ces formations sont en effet reconnues comme karstifiées et la présence d’une ressource en eau souterraine est vérifiée par plusieurs prélèvements en forages.
  • La qualité des eaux souterraines prélevées dans les karsts du Jurassique moyen à supérieur est conforme à un usage AEP, contrairement à la qualité des eaux issues des formations du Lias inférieur à plus ancien (présence d’évaporites augmentant la salinité des eaux).
  • L’épaisseur de la couverture molassique recouvrant les karsts jurassiques est inférieure ou égale à 200 mètres.

Les secteurs identifiés comme présentant le potentiel hydrogéologique le plus intéressant et propices à la réalisation d’explorations complémentaires sont :

  • La zone comprise entre la vallée de l’Aveyron et la vallée de la Lupte, incluant Caussade, la vallée de la Lère et du Lemboulas ;
  • La zone autour des vallées de la Barguelonne et du Lendou jusqu’à la butte de Lauzerte.

Les explorations complémentaires auront pour objectif la mise en place d’un suivi dans les ouvrages existants (forage de Caussade, voire forage de Saint-Bravez, tous deux à Montpezat-de-Quercy), la réalisation d’un forage d’essai dont l’emplacement sera minutieusement choisi d’après l’interprétation géologique de différentes méthodes géophysiques visant à l’identification de conduits karstiques actifs.

Les fiches détaillés des trois aquifères mentionnés précédemment sont disponibles ci-dessous :

Les fichiers SIG et leurs notices sont disponibles dans la rubrique « Foire Aux Fichiers / Données locales / Hydrogéologie générale » - ECORSE 82.

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