Indicateur Piézométrique Standardisé (IPS) :
Si le niveau reste modérément bas pour le cas particulier de Lafitole (65, Nord Tarbes), comme en août, les niveaux sont modérément hauts sur les 3 autres indicateurs ponctuels. L’IPS moyen est, quant à lui, toujours modérément haut, ce qui fait de ces nappes alluviales le secteur le plus favorisé du bassin Adour-Garonne, à l’instar des mois précédents.
Évolution des niveaux moyens mensuels :
La recharge est plus lente à se faire observer dans ce secteur, où il faudra attendre novembre pour observer une hausse des niveaux. En octobre, le niveau moyen mensuel reste orienté à la baisse sur les 3 indicateurs de la vallée de l’Adour. Pour le piézomètre du bassin du Gave de Pau (Saint-Cricq-du-Gave, 40, Ouest Orthez), plus proche de l’océan, les niveaux ont commencé à remonter un peu plus tôt, mais le niveau moyen mensuel reste stable en octobre.
Évolution de l’IPS :
Cas particulier à l’échelle du bassin, l’IPS a diminué pour 3 des 4 indicateurs ponctuels. La baisse atteint même 2 classes pour Tarsac (32, SE Mont-de-Marsan), dont le niveau était très haut en septembre. Seul IPS stable, mais également seul inférieur à la moyenne (mais toujours proche de la classe « autour de la moyenne »), celui du cas particulier de Lafitole.
Année de référence [1] :
Octobre 2013 (visible sur la carte de comparaison avec les mois / années précédent.es)
Sectorisation des comportements :
La situation reste moins favorable à Lafitole, dans le centre de la vallée de l’Adour, mais ce point de suivi est un cas particulier, avec un très faible battement qui joue sur les classes d’IPS. Ailleurs, les niveaux sont homogènes. La période de recharge a débuté en toute fin de mois, sauf à l’ouest, dans la vallée du Gave de Pau, où les niveaux ont commencé à remonter un peu plus tôt.
En résumé :
Si la recharge a démarré plus lentement dans ces nappes alluviales que dans d’autres secteurs du bassin Adour-Garonne, avec une situation un peu moins bonne qu’en septembre, la situation se compare favorablement aux deux dernières années. Il faut donc remonter à octobre 2020 pour trouver trace de niveaux plus hauts. Cet ensemble aquifère reste de plus le plus favorisé du bassin, comme ces derniers mois.



Sur la partie amont des alluvions de l’Adour, située exclusivement dans l’ancienne région Midi-Pyrénées, les alluvions grossières de l’Adour reposent sur les formations imperméables de l’Eocène et du Pliocène (molasses et argiles à galets), sauf dans le secteur au Sud d’Ossun où elles reposent sur des formations imperméables allant de l’Albien au Maastrichtien (flyschs marneux, calcaires, gréseux ou ardoisiers). Dans la partie avale, les alluvions de l’Adour peuvent également reposer sur des alluvions anciennes peu perméables ou sur les Sables Fauves tortoniens perméables.
Le substratum peut être considéré comme imperméable voire semi-perméable par secteurs. Les terrasses alluviales sont de type « emboîté ».
Le réservoir est constitué par les alluvions grossières de l’Adour : sables et graviers quaternaires. En amont, l’épaisseur des alluvions peut être importante et atteindre 40 m d’épaisseur, et les caractéristiques hydrodynamiques sont bonnes.
Les nappes alluviales de l’Adour sont intensément exploitées pour l’usage agricole.
Dans la vallée du Gave de Pau, les nappes alluviales sont composées par des terrasses latérales (nappe de Denguin, nappe de Lons) situées en position haute par rapport à la terrasse actuelle (Saligue) sur laquelle divague le Gave. Les terrasses latérales sont formées par une dizaine de mètres de sables, graviers et galets. L’épaisseur de cet aquifère ne dépasse généralement pas 10 m, mais les bonnes caractéristiques hydrodynamiques (T > 10-2 m/s) permettent d’escompter des débits unitaires élevés. Ces nappes alluviales sont exploitées de façon importante pour l’AEP, mais également pour l’agriculture et l’industrie.
Au niveau des (trop rares, le suivi étant limité dans ce secteur) indicateurs ponctuels représentant cet ensemble aquifère, signalons deux particularités :
- Le piézomètre de Lafitole (65, Nord Tarbes) présente une chronique particulièrement longue pour un suivi de nappe alluviale, puisque celui-ci a débuté en 1973. Les données des 20 premières années sont toutefois douteuses et ont été écartées du calcul de l’IPS. Toutefois, les années particulièrement humides de la première moitié des années 1990 restent inclues dans le calcul, ce qui peut affecter le calcul de l’IPS, notamment par rapport aux autres indicateurs ponctuels de la vallée de l’Adour, dont le début du suivi est plus tardif. Toutefois, la principale particularité de ce piézomètre est son battement saisonnier particulièrement faible, de 50 cm en moyenne. Une explication possible de ce comportement est son positionnement en amont immédiat d’un ressaut affleurant de molasses, peu perméables. L’image que l’on peut associer à ce contexte est celle d’une mesure des fluctuations du niveau d’eau dans le cours d’une rivière en amont immédiat d’un gros rocher émergé…
- Le piézomètre de Laloubère / Peyta (65, Sud Tarbes) fait régulièrement l’objet de pompages en période estivale, ce qui affecte le calcul de l’IPS à cette période de l’année, et particulièrement les années, plus rares, où il n’y a pas de pompage !