Les aquifères alluviaux d’Occitanie

Article mis à jour en décembre 2022

Les nappes alluviales d’Occitanie accompagnent des grands cours d’eau du bassin Adour-Garonne et des cours d’eau côtiers du bassin Rhône-Méditerranée.

Les principaux systèmes alluviaux sont plutôt localisés sur la partie Ouest de la région, dans le bassin Adour-Garonne où le système des terrasses étagées est largement prédominant. Les systèmes aquifères alluviaux les plus importants et les plus exploités sont ceux de la Garonne, de l’Adour, du Tarn, de l’Aveyron, du Lot et de la Dordogne.

Dans la partie Est de la région, les nappes alluviales sont localisées près des côtes, comme par exemple la masse d’eau des alluvions anciennes de la Vistrenque et des Costières, à cheval sur les départements du Gard et de l’Hérault. Cette masse d’eau est gérée par le Syndicat Mixte des nappes Vistrenque et Costières.

Si tous les cours d’eau ont suivi le même principe général de dépôts (cf. rubrique Qu’est-ce qu’un aquifère alluvial ?), chacun possède ses propres caractéristiques. Ainsi, la plaine alluviale de l’Ariège possède quatre niveaux de terrasses, essentiellement développées en rive droite, alors que les alluvions de la Garonne possèdent 5 niveaux de terrasses, essentiellement développés en rive gauche.

Carte des aquifères alluviaux BDLISA V3 niveau 2 ordre 1

Les nappes alluviales d’Occitanie sont des nappes à surface libre, peu profondes, localisées dans un milieu poreux. En période estivale, en l’absence de pluies et de réalimentation artificielle, le débit des cours d’eau peut provenir du drainage de ces nappes. Les nappes alluviales assurent donc le rôle de soutien d’étiage indispensable à la préservation de l’état écologique des masses d’eau de surface ainsi qu’au maintien de certains usages.

Les populations de la région sont aussi plutôt installées dans les plaines alluviales. Sur la bordure méditerranéenne, les cours d’eaux côtiers (Hérault, Aude, Têt, Tech, Orb,…..) sont largement sollicités pour des usages d’eau potable et d’irrigation. Sous climat méditerranéen, ils sont particulièrement tributaires des conditions climatiques et marqués par de forts contrastes saisonniers entre assecs et inondations. Le rôle de réalimentation des cours d’eau permet aux nappes alluviales de répondre également aux besoins en eau engendrés par la présence d’une population dense.

Leur alimentation est la plus souvent assurée par l’infiltration directe des eaux de pluie, ce qui rend leur potentiel de recharge particulièrement sensibles aux variations climatiques annuelles.

Côté Adour-Garonne, les grandes vallées alluviales de la Garonne, de l’Ariège, du Tarn, de l’Aveyron, de l’Adour et de leurs affluents constituent des lieux privilégiés pour l’agriculture grâce à la facilité technique d’exploitation de la ressource en eau. Il en découle un assolement en culture irrigué important et par conséquent un besoin en eau pour l’irrigation important, qui peut induire des conflits d’usages à gérer dans certains secteurs. Sur ces secteurs, la gestion de la répartition des volumes prélevables pour l’irrigation est confiée à des organismes uniques de gestion collective. Afin de garantir l’équilibre entre la ressource et les différents besoins, les services de de la Police de l’Eau des départements du Tarn-et-Garonne, de la Haute-Garonne et de l’Ariège ont demandé au BRGM de concevoir des outils de gestion des prélèvements dans ces nappes, qui s’adapte à la recharge de l’année en cours.

Pour cela, le BRGM a développé dans chacun de ces départements des modélisations hydrodynamiques des systèmes aquifères alluviaux. La modélisation implique de schématiser, à l’aide d’une grille appelée maillage, la géométrie du système. Grâce à des données d’entrée comme les précipitations et les prélèvements, et en faisant varier des paramètres de calage comme la perméabilité ou le coefficient d’emmagasinement des alluvions, le modèle calcule dans chaque maille une hauteur d’eau la plus proche possible de celle observée grâce à des mesures de terrain.

Cet outil permet ensuite de calculer les volumes d’eau souterraine renouvelable disponibles d’une année sur l’autre, en fonction de la pluie tombée en automne et en hiver durant la période de recharge. Il permet également de simuler différents scénario d’exploitation.

Les aquifères alluviaux sont très vulnérables aux pollutions de surface, en particulier aux nitrates et aux produits phytosanitaires issus de l’agriculture et des rejets urbains. La nappe alluviale de l’Ariège a par exemple fait l’objet d’une étude poussée sur les transferts de solutés (nitrates et pesticides). Les résultats montrent l’impact des pressions exercées par les activités et l’aménagement anthropiques, dans le contexte climatique et pédologique de ce bassin. Il en résulte, une présence notable de molécules de pesticides et de nitrates dans les eaux souterraines (cf. rapport BRGM/RP-60406-FR).

Revenir en haut