Contexte et objectifs

Dem’eaux Roussillon (2016-2021) est un projet de recherche et développement coordonné par le BRGM, réalisé en partenariat avec des établissements de recherche (l’Université de Perpignan Via Domitia, l’INRAE, l’Université de Montpellier), des entreprises privées (BRL Ingénierie, Fugro, GEOTER, Yellow Scan, Synapse Informatique) et des organismes de gestion (Syndicat Mixte des Nappes de la Plaine du Roussillon, Syndicat Mixte de la Têt Bassin Versant).

D’un montant de 5,8 millions d’euros, son financement a été assuré à 20% par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée (dans le cadre du Contrat de Plan Etat-Région 2015-2020), à 15% par le fonds européen FEDER, ainsi que par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, à 5% par Perpignan Méditerranée Métropole et à 3% par le Conseil Départemental des Pyrénées Orientales. Le reste du financement du projet (57%) a été apporté grâce à la participation financière de la plupart des partenaires.

Les aquifères littoraux du bassin méditerranéen sont des réservoirs complexes, dont les géométries sont généralement mal connues. Souvent situés dans des formations sédimentaires multicouches, ils sont adossés à des reliefs calcaires (aquifères) ou cristallins, dont ils reçoivent les écoulements de surface ou souterrains (cf. illustration ci-dessous).

Situation des aquifères sédimentaires côtiers et interactions avec leur environnement (Duvail et Aunay, 2005)

Dans ce contexte, la proximité de la mer les soumet au risque d’intrusions d’eaux salées, qui peuvent avoir lieu en cas de déséquilibre hydraulique entre les masses d’eau douce des aquifères et l’eau de mer. De plus, dans la mesure où la bordure littorale ne représente pas une limite physique, ces aquifères peuvent s’étendre parfois assez loin sous la mer et, de ce fait, représenter un volume d’eau douce considérable, bien que pour partie enfouie sous la mer (Post et al, 2013). Si ces processus sont connus de manière qualitative, il apparaît extrêmement compliqué de les décrire de manière précise et encore plus d’en quantifier les flux. Or, l’exploitation maitrisée de la ressource en eau contenue dans ces aquifères nécessite une connaissance fine de l’ensemble des flux de recharge et d’interaction avec la mer.

La situation des aquifères contenus dans les formations du Plio-Quaternaire du Roussillon, dans les Pyrénées Orientales, est représentative des aquifères côtiers que l’on trouve ailleurs sur le pourtour méditerranéen, du fait de leur histoire géologique commune. Pour cette raison, des outils et des méthodes ont été proposés dans le cadre du projet Dem’Eaux Roussillon par partenariat innovant et multidisciplinaire pour la compréhension et l’exploitation maitrisée de ce type d’aquifère.

Les nappes de l’aquifère Plio-Quaternaire de la plaine du Roussillon constituent une ressource majeure, notamment pour l’eau potable de la commune de Perpignan. Cette zone en bordure littorale des Pyrénées-Orientales connaît un accroissement des besoins en eau qui affecte la ressource disponible. C’est une des régions les plus arides de France avec une pluviométrie annuelle de 580 mm (moyenne sur la période 1991-2020).

Pour faire face à la baisse régulière du niveau de remplissage de l’aquifère sur l’ensemble de la plaine, les acteurs locaux de la gestion de l’eau ont créé en 2008 un Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE « Nappes Plio-Quaternaires de la plaine du Roussillon ») pour atteindre le bon état des nappes (objectif fixé par la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) à l’horizon 2015) et une gestion raisonnée de la ressource en eau. Malgré les travaux techniques et scientifiques déjà réalisés, la complexité de ce réservoir (géométrie des dépôts, organisation des écoulements, relation aux interfaces) et la multiplicité des enjeux qui s’y exercent (multiplicité incontrôlée de points de prélèvements, intensité de l’exploitation estivale, problématiques de pollutions ponctuelles et diffuses), ont fait que les conditions de protection et d’exploitation optimale et raisonnée de cet aquifère était encore mal connues.

C’est dans ce cadre stratégique que le projet Dem’eaux Roussillon a réuni l’expertise scientifique de géologues, hydrogéologues, hydrologues, ingénieurs littoralistes et informaticiens pour étudier le fonctionnement de ces réservoirs et leurs relations hydrauliques avec les systèmes naturels ou anthropiques avec lesquels ils sont en interaction. L’objectif étant de développer des outils et méthodes de caractérisation et de gestion des réservoirs.

Le projet a duré 4 ans et le programme de travaux s’est décomposé en plusieurs approches : géologique, prospective socio-économique, littorale ; géochimique et hydrogéologique et enfin une modélisation 3D valorisée sur une plateforme interactive.

Le projet Dem’Eaux Roussillon a permis d’associer des compétences scientifiques régionales en intégrant l’ensemble des enjeux naturels et anthropiques qui lui sont associé, dans un contexte de changement climatique. Il a ainsi constitué un apport important pour l’optimisation de la protection et l’exploitation de la ressource en eau souterraine de la plaine du Roussillon.

Les données acquises ou produites sont accessibles sur la plateforme Follow Roussillon construite dans le cadre du projet.

Les résultats des différentes tâches accomplies par les partenaires du projet sont synthétisées sous la forme de rapports ou de publications, qui sont accessibles directement ici.

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Dem’eaux Roussillon